Wild at one from the heart.
7.0 Coney Island, un parc d’attraction, les années 50, Kate Winslet. J’en rêvais du dernier film de Woody Allen. Et j’ai beaucoup aimé. Même si je pense que ça pouvait être encore mieux. Déjà, ce genre de film, il faut que je chiale, sinon je ne peux pas m’empêcher de trouver ça un peu raté. Et là j’ai pas chialé. Disons qu’en tant que mélo (tout le miroir entre les douloureux passés des époux, notamment) je trouve le film très beau. Mais j’aurais adoré qu’il occupe davantage l’espace plutôt que de se la couler douce en jolies vignettes et cartes postales, certes suffisamment triturées dans les couleurs et ce qu’elles renferment pour ne pas retomber dans la suffisance de son périple européen. La photo est superbe en effet, c’est un vrai personnage ici. Mais la vie à Coney Island sera, elle, très secondaire. Allen se contentant de servir le récit de ses cinq personnages au centre de chaque séquence, avec leurs aspirations, leur idéalisme, leurs obsessions, leur passé trouble, leur solitude. Et de faire de ce parc d’attraction un lieu imperceptiblement attractif, justement, où les tirs de carabines sont devenus insupportables, la plage peu désirable, qu’elle soit recouverte de touristes sous le soleil ou désertée par temps de pluie, la grande roue devenue symbole d’un magma circulaire imperturbable. Un lieu qui accueille un écrin lumineux aussi bienveillant que terrible – La douceur d’un coucher de soleil est relayée par cette alternance rouge/bleu qui annonce le danger et le drame. Un lieu qui fait naître des amours croisées, qui rapproche de la littérature mais un lieu vecteur de migraine et d’alcoolisme quand il n’est pas observé par des tueurs. Des fulgurances que le film ne parvient pas à faire incarner pleinement, je pense. Mais bon si je pinaille c’est vraiment parce que j’ai pris une méchante calotte avec le film (de Xavier Legrand) suivant (Vu tous deux le même soir) car c’est vachement bien quand même. Dans la continuité du déjà très beau Café Society.
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