L’Étrangleur de Boston (The Boston Strangler) – Richard Fleischer – 1968

06. L'Étrangleur de Boston - The Boston Strangler - Richard Fleischer - 1968Ecran schizo.

   8.0   Ce qui frappe dans un premier temps c’est l’utilisation abondante du split screen. Jusqu’à parfois morceler l’écran en quatre. Première fois que je voie le procédé utilisé de la sorte, je crois. Cela permet aussi bien de multiplier les points de vue, de voir évoluer la victime et le tueur dans le même espace temporel, ainsi que celui des témoins directs (une voisine découvrant le corps, par exemple) voire indirects, puisque le procédé est aussi utilisé durant l’enquête policière. Surtout on a le sentiment que ces « cases » forment des colonnes de brèves, comme si cette première partie de film constituait un recueil de faits divers qu’on feuilletterait avec la même distance que celles de policiers dont les recherches patinent. Mais cela permet aussi de préparer le terrain de la seconde partie, donc de créer une sorte d’écran schizophrène, relié à la personnalité du tueur. Une heure hyper impressionnante, donc, sèche autant qu’elle s’avère répétitive – On est d’ailleurs au bord du trop plein d’écran divisé un moment donné, au bord d’un dispositif nauséeux.

     C’est alors qu’à la manière de ce que fut le Psychose, d’Hitchcock ou plus tard son Frenzy, le film va changer de braquet brutalement. Il n’y avait pas de personnage vraiment identifiable et là, d’un coup, il y a un homme à l’écran, un père de famille, devant sa télé regardant, ému, les obsèques du président Kennedy. Il prend sa fille sur ses genoux, puis se lève, embrasse sa femme, sort de chez lui, prend sa voiture, entre chez une femme. Il n’est pas question pour Fleischer de montrer la suite comme il n’était pas question de montrer les agressions précédemment. Point de voyeurisme malsain ici, au contraire, le film tente d’apprivoiser ce personnage irrécupérable mais récupéré par son trouble. Difficile de ne pas penser à M le maudit. La suite c’est encore un autre film. Le dernier échange, avec une fois de plus un Henry Fonda magnifique et un Tony Curtis (incarnant le vrai Albert DeSalvo, auteur de treize meurtres au début des années 60) absolument monumental, offre une fin de film incroyable. Grosse calotte.

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