Symphonie canine.
5.5 Evidemment, si on observe la forme et le fond, c’est pas terrible, mais je garde une profonde affection pour ce petit divertissement familial canin. Je l’ai beaucoup regardé étant gosse, sans doute pour les bêtises du Saint-Bernard, aussi car la cohésion fraternelle de la famille Newton me touchait. Ryce, Emily et Ted. Je les aimais beaucoup. Ryce (Annie en VF, n’importe quoi) dans mon souvenir était super grande, en fait elle doit avoir douze ans. J’étais amoureux d’elle. Mais je m’identifiais au frêle Ted, je me souviens. Politiquement le film ne raconte pas grand-chose, si ce n’est que le mari voudrait que sa femme travaille à ses côtés tandis qu’elle préfère rester au foyer. Il est bougon et candide, elle est docile et lucide. Le film se déroule intégralement au sein de cette famille bourgeoise, idéale, banale, dans un grand pavillon avec un grand jardin. Du post-Reaganisme absolu, en somme. Mais le vrai sujet du film ce n’est pas l’irruption du chien dans la famille modèle (Bien que chacun des enfants aura malgré tout son moment de bravoure avec Beethoven, Ryce avec le beau-gosse du collège qui jusqu’ici la snobait, Ted avec la bande de garçons malveillants qui s’en prend continuellement à lui, Emily sauvée in-extremis d’une piscine) mais leur affrontement avec des investisseurs arrivistes et un vétérinaire véreux. Sacré méchant dans mon souvenir, celui-là. En fait il est un peu ridicule. Moins que ses acolytes, mais tout de même. Bref c’est du niveau Bébé part en vadrouille, hein, c’est vraiment le film pour les gamins – et je l’ai d’ailleurs revu avec le mien, sur qui ça a bien fonctionné – mais le film n’est pas désagréable formellement, et libère quelques belles trouées comme la confession enfantine du père à son chien qu’il emmène se faire piquer comme jadis son père avait dû le faire avec le sien, ou bien cet embryon de premier amour qui nait dans les yeux illuminés de la toute mimi Nicholle Tom. Il y a une vraie écriture, c’est pas juste un gros chien qui met le bordel dans une famille avec des gags grossiers à n’en plus finir. Pas étonnant d’y retrouver John Hugues au scénario du coup. Et c’est aussi dans la lignée de nombreuses autres et agréables productions Ivan Reitman. Bref, enfile le bon costume (6/8 ans) et tu verras ça passe encore bien.
0 commentaire à “Beethoven – Brian Levant – 1992”