Romances et Saint-Bernard.
5.5 Sans doute celui que j’ai le plus regardé étant môme. Certains diront qu’il est sirupeux, je conçois qu’on puisse le voir ainsi en effet. Je pense au contraire que c’est un beau film romantique doublé d’une déclaration d’amour aux familles et aux multiples liens qui les unissent : Il faut voir la douceur avec laquelle sont traités ces mini-entretiens notamment la confidence entre Ryce et sa maman « Ne dis rien à ton père » ou plus tard entre Ryce et son papa, quand ils peinent tous deux à trouver leur sommeil, dans « le chalet de Fred Serviac ». Evidemment le film ne cesse de prôner les grandes valeurs familiales comme seule réussite de vie et tout ce qui se met en travers de leur chemin est tourné en dérision (la burger party) ou en ridicule : Le méchant n’est plus un vétérinaire mais Régina, une méchante femme (presque sortie d’un Disney, en mixture Cruela / Medusa) au nom de pizza mais au goût de mascara coulant, que le film érigera en monstre suffisamment flippant « Noyez-les, qu’est-ce que ça peut faire » pour qu’on adore la voir dévaler un chemin escarpé, chuter d’un pont de bois et tomber dans une rivière de boue. Le duo qu’elle forme avec le gros Chris Penn est le plus invraisemblable de l’histoire du cinéma, je crois. Regina c’est le mal absolu, tout ce que le film vomit, éthiquement parlant, puisque outre sa méchanceté naturelle, elle s’attaque à son passif ex-mari en lui séquestrant son chien tant qu’il n’a pas réglé une grande somme d’argent pour le divorce, avant de s’en prendre à la famille Newton pour récupérer les chiots dont elle voudrait tirer un petit pactole. Mais le premier volet fonctionnait pareil avec le couple d’investisseurs – où l’on pouvait voir les débuts au cinéma du futur Mulder d’X-Files : Ils osaient aussi s’en prendre aux bonnes valeurs familiales américaines, à nos bons Newton, n’hésitant par exemple pas à valoriser les chiens au détriment des enfants, se moquer des barbecues et snober Alice, la mère de famille. Bref, rien de nouveau. C’est sans doute ce qu’on pourrait préalablement reprocher à cette suite : Elle capitalise sur la réussite de l’original, en modifiant deux/trois petites choses seulement, jusqu’à reprendre les démêlées du père avec les quatre chiots, en musique, comme on le montrait jadis avec Beethoven. Certes, j’admets. Mais ce serait oublier son amour de la romance. Si Missy et Beethoven sortent dans un drive’ in pour voir Panic sur Florida Beach (la scène du baiser entre Gene & Sandra, dans l’abri antiatomique) ce n’est pas surprenant. Que la famille Newton délire un instant sur Do you love me de The Contours évidemment en référence à Dirty Dancing (Georges imitant fièrement mais laborieusement Johnny) n’est guère surprenant non plus. Brian Levant est remplacé par Rod Daniel à la réalisation et on ne voit pas trop la différence si ce n’est que ce dernier semble être obnubilé par les amoureux transi (L’utilisation répétée de The day I fall in love est toutefois un peu grossier) surtout quand ils sont de gentils losers. C’est tout le programme du film que de fabriquer des héros chez nos losers attachants, comme dans le premier film, mais en créant ici de valeureux jeunes chefs de famille puisque les enfants parviendront un temps au prix de nombreux sacrifices comme l’école et leur sommeil, à donner la tétée aux chiots. Famille, toujours, les vrais héros. Tous recomposés et élargis, dans un happy end programmé. Je crois bien que j’apprécie autant celui-ci que le premier volet, en fin de compte.
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