Banlieue zéro.
1.5 Ça voudrait modestement s’inscrire dans la lignée d’un Blade Runner ou d’un Escape from New York mais ça ne vaut guère mieux qu’un Section zero ou un Banlieue 13. En somme, rien d’étonnant à ce que ce soit produit par Louis Letterier. Pas surprenant non plus de croiser des gueules déjà entrevues chez Olivier Marchal. L’interprétation frise le ridicule, entre apathie contrôlée des uns et surchauffe maladive des autres, mais pour ce que chacun doit jouer c’est normal. Surtout, le film est plastiquement catastrophique. Autant ses scènes de combat illisibles que ses plans outranciers sur des panneaux publicitaires, ses pseudos appartements miteux que ses grandes tours d’argent, rien ne prend, tout est moche. Si ce n’est respirer le numérique glacé, ce Paris dystopique ne dégage aucune espèce de fascination, ne parvient pas à mettre en mouvement la dimension post apocalyptique, glauque et crasseuse qu’il croit installer. Il ne suffit pas de multiplier les situations nocturnes pour faire croire au chaos – ça peut aider, certes, cf Terminator, mais n’est pas Cameron qui veut, il faut un minimum de talent pour l’incarner, ce chaos.
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