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Archives pour 17 juin, 2018

Les aventures d’un homme invisible (Memoirs of an Invisible Man) – John Carpenter – 1992

40. Les aventures d'un homme invisible - Memoirs of an Invisible Man - John Carpenter - 1992« If you were blind, we’d make the perfect couple »

   5.0   Si sa mécanique est plus mainstream et sa mélancolie plus schématique que dans un Starman, dont il n’atteint pas le dixième du tiers de l’envergure, c’est bien sur sa dimension « tragédie douce » que ce Carpenter mineur s’avère le plus intéressant et in fine assez touchant. Il faut déjà saluer les traducteurs de titres qui en français lui offrent un esprit plus léger, quasi enfantin tandis que l’original ouvre davantage sur le tragique – même si le film relève dans son ensemble plus du banal divertissement familial qu’autre chose. Carpenter mineur donc, mais dans le haut du panier des films mineurs tant l’auteur parvient malgré tout à lui insuffler une aura poétique, au détour d’un San Francisco quasi désert ou lorsque le personnage se retrouve translucide sous la pluie ou via l’étrangeté visuelle offerte par cet immeuble partiellement invisible.

     La grosse faute de goût du film restera ce non-choix mise en scénique consistant à voir Nick ou à ne pas le voir. Il fallait choisir, je pense. Ainsi, afin qu’on ne soit pas trop perturbé, le personnage apparait dans un plan et disparait dans le suivant et ainsi de suite, juste pour nous, occasionnant certes de beaux trucages visuels mais d’un point de vue émotionnel c’est catastrophique. On est loin du parti pris Mikael Myers dans Halloween, mais gageons que ça facilite l’identification – Dans Christine il y a avait déjà un peu de ça mais c’était magnifique : La voiture était seule, puis quand on la croyait encore seule, on découvrait Arnie à son volant. Quant à Chewy Chase, vrai star du film, bien plus que Carpenter (puisque ça reste une commande de la Warner, en résulte un film entièrement contrôlé par la production) donc le faire jouer un personnage qu’on ne voit pas, j’imagine que ça ne devait pas trop se faire. Reste que j’aurais préféré voir ce que (ne) voit (pas) Daryl Hanna.

     Malgré tout, ça reste l’histoire d’un homme déjà invisible avant de l’être vraiment, c’est tout l’intérêt de ce dispositif que de s’ouvrir sur cette étrange mélancolie d’un héros passif, un peu ridicule. Impossible alors de ne pas penser à Christine, lorsque le transparent et frêle Arnie finit par fusionner avec sa voiture, au point de se faire avaler – Il n’est plus du tout l’étudiant timide et dominé, il en est l’exact opposé, l’œil hagard est devenu arrogant. Mais c’est aussi un beau film romantique sur un amour impossible, quelque part entre Terminator (Kyle & Sarah) et Blade runner (Rick & Rachel) entre deux êtres volontairement (elle) oui inéluctablement (lui) marginaux, détachés du monde. Certes, c’est moins réussi que chacun des films suscités mais c’est attachant. Et puis à la fin c’est l’amour qui gagne.


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