9.0 * Urgences 7.05 & 7.06
07/05/2018
On s’est remis à Urgences. Après deux années de disette. Et nom d’un petit bonhomme ce que ça fait du bien !
On avait quitté la série sur les départs de Carol & Doug. On avait aussi laissé Carter au fond du trou, réfugié dans la drogue suite à l’agression qui balaya la jeune Lucy et lui coûta presque la vie à lui aussi. Je me souvenais bien de ça mais le reste était plus flou, il a fallu que ça revienne tout doucement.
Quatre épisodes (de très grande tenue) pour se remettre dans le bain. Puis ces deux-là, éprouvants, en miroir l’un/l’autre, puisque dans le 5 les urgences sont saturées, dans le 6 elles sont désertes.
Rarement vu un filmage aussi effréné (mais fluide dans sa frénésie, avec une utilisation impressionnante du plan-séquence, comme souvent dans la série) que dans le 5 où l’on passe en continu d’un personnage à un autre, d’un malade à un autre, d’un cri à un autre, c’est magnifiquement exténuant. Et quand on sort de l’établissement pour monter dans un hélicoptère, aux côtés de Mark (qui a donc laissé les urgences à Benton, le pauvre) c’est pire encore, même si ça va plutôt bien se finir. Carter, lui, se retrouve face à un cas particulier d’adolescent séropositif mais l’ignorant car élevé par sa grand-mère qui l’a toujours « protégé » depuis la mort de sa mère atteinte du sida : Là ça va Vraiment mal se finir. Quant à Kovac il est aux prises avec ses vieux démons après une agression nocturne (contre lui et Abby) qui a mal tourné. Quarante-deux minutes pleines comme un œuf qui te mettent en miettes.
Puis le 6 est un épisode classique d’Urgences dans la mesure où l’on croit qu’il va emprunter des voies plus légères avant de s’engouffrer dans un puits de tristesse. Sally Field fait une apparition dans la série, elle campe la maman d’Abby. Etrange de voir la Norma Rae du chef d’œuvre de Martin Ritt, complètement bipolaire, montée sur ressorts. Il faut voir avec quelle délicatesse l’épisode va raconter cette curieuse relation mère/fille. Sauf qu’en parallèle un jeune blessé par balles débarque aux urgences et ce n’est autre que le neveu de Benton. Là pareil c’est à chialer des seaux. Incroyable de voir comme la série s’avère à ce point brillante, qu’elle traite (de façon réaliste) de malades inconnus (le surfeur qui se plaint d’une douleur dorsale) où qu’elle utilise (donc de façon apparemment plus improbable) la famille de nos personnages préférés.
Urgences, Saison 7
20/06/18
J’essaie de revenir sur cette septième saison dans son ensemble, chose délicate dans la mesure où je suis ces jours-ci pas loin d’en finir avec la Saison 8. Ouai, ça rigole pas.
Outre les épisodes dont j’ai parlé précédemment, je tenais à confirmer que c’est une saison de haut vol, globalement géniale, qui m’aurait marqué à plusieurs reprises au moyen de ses nombreuses storylines, de sa pelletée de personnages incroyablement bien écrits et nuancés.
Il y a d’abord la relation entre Abby et sa maman, hyper émouvante, traitée intelligemment, qui permet de creuser ce personnage, un peu en retrait depuis son apparition en moitié de Saison 6. Il y a aussi tout ce qui touche à Benton et son fils : les rapports avec son ex-femme, sa sœur, Cleo et même Kynesha, une amie de son neveu. Tout ce qui touche à Benton tient du pur modèle narratif, vraiment – Rien d’étonnant à ce qu’il quitte la série durant la saison suivante tant les créateurs ont mis le paquet avant les adieux.
Surtout, la saison est marquée par un tremblement de terre : Mark Greene apprend qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau. Il va la combattre, ça va d’ailleurs bien se passer (provisoirement ?) mais c’est assez dur à vive, pour nous, spectateurs qui l’adorons depuis toujours. C’est d’autant plus fort que Greene s’apprête à être à nouveau papa puisque Elizabeth est enceinte. Cette espèce de course contre la montre pour voir naître sa fille (avant qu’on le dise guérissable) est éprouvante. Indépendamment de cette maladie – bien que ça semble relié, comme un signe du destin – il y a un épisode intégral centré sur le mariage d’Elizabeth & Mark qui est aussi drôle qu’apocalyptique, surtout lorsque Greene est coincé dans un embouteillage sous des trombes d’eau – Dont un plan qui rappelle (ça doit être un clin d’œil, j’imagine, je n’ai pas encore vu ce film) celui de Miracle Mile (sur l’affiche du film) où Anthony Edwards est debout sur une voiture, en plein embouteillage.
Magnifique saison, donc. Dans la lignée des meilleures. Voire qui pourrait prétendre au titre de meilleure saison d’Urgences. On sent que c’est l’âge d’or. On sent surtout que les Greene & Benton (Le quasi socle d’Urgences) sont plus si loin de la sortie. Larmichette, forcément.