C’est ton destin.
4.5 Marcel Carné et moi ce n’est pas encore pour cette fois. Qu’il s’agisse du verbe de Prévert, de l’interprétation outrée globale ou de la grandiloquence du personnage incarnant « Le destin » il y a dans son cinéma un sens du tragique si imposant, si lourd qu’il en devient grotesque. Le problème ne vient donc ni de Gabin ni d’Arletty, qui m’insupportaient dans Le jour se lève, le problème est entièrement porté par la réalisation de l’auteur. Néanmoins, j’ai vu le film dans sa version restaurée et l’image est formidable : L’ambiance du café, les rues portuaires désertes, cette ligne de chemin de fer, les regards de Montand, Reggiani et Nathalie Nattier. Ça sauve quasi tout, vraiment. Pour le reste rien à faire je trouve ça suranné et je m’y ennuie très vite. J’ai l’impression de voir un Danièle Thompson d’après-guerre, en mieux certes, car la photo est jolie.