This is America.
7.5 Malgré sa razzia de récompenses un peu partout aux Etats-Unis dans les cérémonies dédiées, la saison 1 n’aura pas enfantée mécaniquement et rapidement d’une saison 2. Il y a dix-huit mois d’écart entre la diffusion du premier épisode de l’un et du premier épisode de l’autre. On se croirait dans notre système de production. Blague à part, ce sentiment d’indépendance me rend la série et Donald Glover, son créateur, encore plus sympathique qu’ils me le sont déjà. Alors je ne connais pas l’histoire, donc si ça se trouve cette durée est la conséquence d’une contrainte, ou c’est simplement parce que Glover devait aussi jouer Lando au cinéma pour Han Solo, qu’importe j’ai envie de croire que c’est un choix délibéré. Comme celui d’offrir cette fois onze épisodes et non dix ou bien cette durée très variée (Entre 20min et 35min) d’un épisode à l’autre.
Si j’avais quelques réserves sur la première saison, surtout d’un point de vue cohérence d’un épisode à l’autre, aussi bien dans la dramaturgie que la dose d’ironie – On oscillait trop entre le sous-régime et le surrégime – je suis cette fois entièrement conquis, de bout en bout. La série ne n’est pas assagie, loin de là, mais elle a su trouver un équilibre dans sa folie, un équilibre aussi jubilatoire qu’exemplaire (C’est drôle, raffiné, intelligent et ça rapporte tellement de l’Amérique de Trump, l’air de rien) que l’on suive les trois compères dans leurs galères de plus en plus galère ou bien qu’ils soient séparés comme ici Darius, en déménagement de piano dans un manoir victorien, chez un dingue errant et dégustant des œufs d’autruche (joué par un Donald Glover grimé en whiteface flippante et au timbre de voix aigu hyper angoissant), Alfred en mission coiffure pour son clip avant que ça ne vire au survival dans les bois ou Earn accompagnant Van dans un festival allemand très chelou dans une ambiance qui évoque un peu Get Out. On a aussi le droit à un flashback sur Earn et Alfred adolescents ou à un savoureux rendez-vous dans une start-up musicale très blanche. Bref c’est varié et passionnant, pour ne pas dire absolument génial. J’en veux encore !