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Archives pour 18 septembre, 2018

Les Contrebandières – Luc Moullet – 1968

02. Les Contrebandières - Luc Moullet - 1968Brigitte et Francesca.

   6.5   Les contrebandières s’annonce sinon comme suite logique, un prolongement de Brigitte et Brigitte. Et s’en détache aussitôt. On se dit là aussi que le film aurait mérité d’être exploité sur un format plus court, afin de moins s’éparpiller, on se dit qu’il eut fait un beau complément de programme à Brigitte et Brigitte, ou bien qu’ils auraient formé deux beaux chapitres distincts, deux courts pour un long. C’est encore un film de bricoleur réalisé avec trois fois rien mais avec une vivacité telle qu’elle compense l’imposant manque de moyens. Exemple d’idée originale utilisée par Moullet : En qualité de film fauché, Moullet doit tout postsynchroniser. Il le fit aussi pour Brigitte et Brigitte, mais le cadre parisien offrait quelque chose de moins ingrat que si l’on postsynchronise dans le grand air – Car la grande particularité des Contrebandières est d’être tourné dans les Alpes du sud, toujours en extérieur. Il choisit donc que la quasi intégralité de son deuxième long sera raconté en voix off, avec les voix de chaque personnage (afin qu’on s’attache à tous) racontant ce qu’ils disent ou pensent.

     Moullet part dans l’idée que la Brigitte pyrénéenne de Brigitte et Brigitte est déçue par la ville et prend la route vers les montagnes, tombe amoureuse d’un petit brigand installé prêt d’une frontière avant de déchanter face aux tâches ménagères qui lui reviennent. Elle préfère la beauté du danger et s’improvise à son tour contrebandière, en compétition avec son ennemie de lit, avant qu’elles ne soient prises en chasse à la fois par les douaniers et le syndicat des contrebandiers qui les accusent de traitrise. Bref, c’est à peu près n’importe quoi et c’est ce qui fait qu’on se prend au jeu. Comme on se prend à celui de Guiraudie, quand il réalise Du soleil pour les gueux, auquel j’ai pas arrêté de penser ici : les grands espaces, sans doute, que tous deux filment avec admiration, tendresse et poésie. Le film peut aller où il veut et il faut bien avouer qu’il ne va nulle part, ses petits bulles comiques et ses majestueux paysages me suffisent.


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silencio


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