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Archives pour septembre 2018



Atlanta – Saison 2 – FX – 2018

03. Atlanta - Saison 2 - FX - 2018This is America.

   7.5   Malgré sa razzia de récompenses un peu partout aux Etats-Unis dans les cérémonies dédiées, la saison 1 n’aura pas enfantée mécaniquement et rapidement d’une saison 2. Il y a dix-huit mois d’écart entre la diffusion du premier épisode de l’un et du premier épisode de l’autre. On se croirait dans notre système de production. Blague à part, ce sentiment d’indépendance me rend la série et Donald Glover, son créateur, encore plus sympathique qu’ils me le sont déjà. Alors je ne connais pas l’histoire, donc si ça se trouve cette durée est la conséquence d’une contrainte, ou c’est simplement parce que Glover devait aussi jouer Lando au cinéma pour Han Solo, qu’importe j’ai envie de croire que c’est un choix délibéré. Comme celui d’offrir cette fois onze épisodes et non dix ou bien cette durée très variée (Entre 20min et 35min) d’un épisode à l’autre.

     Si j’avais quelques réserves sur la première saison, surtout d’un point de vue cohérence d’un épisode à l’autre, aussi bien dans la dramaturgie que la dose d’ironie – On oscillait trop entre le sous-régime et le surrégime – je suis cette fois entièrement conquis, de bout en bout. La série ne n’est pas assagie, loin de là, mais elle a su trouver un équilibre dans sa folie, un équilibre aussi jubilatoire qu’exemplaire (C’est drôle, raffiné, intelligent et ça rapporte tellement de l’Amérique de Trump, l’air de rien) que l’on suive les trois compères dans leurs galères de plus en plus galère ou bien qu’ils soient séparés comme ici Darius, en déménagement de piano dans un manoir victorien, chez un dingue errant et dégustant des œufs d’autruche (joué par un Donald Glover grimé en whiteface flippante et au timbre de voix aigu hyper angoissant), Alfred en mission coiffure pour son clip avant que ça ne vire au survival dans les bois ou Earn accompagnant Van dans un festival allemand très chelou dans une ambiance qui évoque un peu Get Out. On a aussi le droit à un flashback sur Earn et Alfred adolescents ou à un savoureux rendez-vous dans une start-up musicale très blanche. Bref c’est varié et passionnant, pour ne pas dire absolument génial. J’en veux encore !

Le monde est à toi – Romain Gavras – 2018

04. Le monde est à toi - Romain Gavras - 2018« Prendre un chemin »

   4.5   Vu le film il y a une semaine et je n’arrête pas d’y penser. Et pas qu’en bien car je trouve ça plus détestable que brillant, mais j’y pense, alors qu’en sortant de la salle j’étais plutôt dans le mood « C’est de la merde ». C’est un peu tout le contraire d’Un couteau dans le cœur, Le monde est à toi : L’un assume clairement son penchant nostalgique et romantique quand l’autre se croit in, avec son esthétique de clip, alors qu’il fait réchauffé. Il pourrait être un cousin éloigné de Spring breakers et The Bling ring ou un frère de la Crème de la crème – On sait que Gavras et Chapiron ont fait leurs armes ensemble. Mais son obsession pour Scarface l’empêche de trouver une vraie identité, qui ferait pas de lui un ersatz de True romance dans une ambiance à la Very bad trip. Ça donne un truc un peu informe sur le papier, hein ? Et bien à l’écran c’est pareil, mais pas toujours dans le bon sens tant on sent que le film recycle plus qu’il n’est inventif. Il recycle bien, c’est tout.

     Pourtant, des idées le film n’en manque pas, suffit d’énumérer la galerie de personnages excentriques qu’il déploie et pas forcément les centraux, à l’image de Poutine, le caïd complètement lunatique et cocaïné, capable de monter dans des accès de rage tonitruants avant d’aussitôt redescendre dans un concert de sanglots. Mon personnage préféré du film, sans hésitation possible. Je le cherchais partout. Mais il fait figure d’exception, Le monde est à toi échoue dans son exubérance, c’est un film beaucoup trop sage. Il se satisfait d’une saillie ici mais ne creuse jamais. C’est comme l’idée de tourner à Benidorm, c’est génial. C’est l’un des endroits les plus laids et vulgaires qui soient. Mais Gavras n’en fait pas grand-chose. Il va balancer deux/trois plans pour capter la verticalité effrayante des lieux (On se croit sorti des Bruits de Recife, de Mendonça Filho) et c’est tout, histoire d’en mettre plein les yeux comme il en mettait d’emblée plein les yeux (pour rien) dans le plan séquence circulaire introductif suivant Karim Leklou traversant la cité.

     Adjani disait en interview que le film est barré et déjanté mais c’est curieux car je ne vois rien de vraiment barré et déjanté – Possession, de Zulawski c’était déjanté, ça oui. Là c’est relativement sage et bête d’autant que ça surfe sur plusieurs modes dans sa distribution tape à l’œil faite d’acteurs disparates – Cassel est celui qui s’en tire le mieux là-dedans, aussi drôle et touchant qu’il était ridicule chez Dolan : Il y a des excès qu’on peut jouer et d’autres pas. Et Karim Leklou est bien, aucun doute là-dessus. Mais j’ai un peu de mal avec ce mec. A la fois je le trouve toujours bien (surtout dans Coup de chaud, de Raphaël Jacoulot) à la fois je trouve qu’il fait plus office de bon élève (un poil décalé) qu’autre chose. Et puis le film se réclame ouvertement de Scarface, ça ne fait aucun doute : Le titre, déjà, tant la référence à « The world is yours » clignote. Et si Tony Montana rêve d’être le plus gros gangster de Miami, François rêve juste du petit pavillon, avec une petite piscine qu’il a trouvé en photo sur Internet. D’où la bonne idée de faire du film une comédie, avant tout. C’est pas poilant mais c’est parfois drôle, oui.

     L’utilisation musicale permet d’y voir clair quant au vertige de vulgarité qui transpire du film. C’est vrai, quoi, parvenir à balancer du Balavoine, du Sardou, du Voulzy, du Toto, du PNL, du Jul en enrobant le tout d’une partition originale signée Jamie XX et Sebastian ça en jette, non ? Moi j’ai trouvé ça obscène. Enfin c’est trop, en fait. Et en même temps il faut bien reconnaître que ces morceaux sont placés aux bons endroits, que ça arrive toujours quand il faut, que c’est drôle de voir Adjani fredonner Cocktail chez Mademoiselle, de Voulzy, que c’est hyper drôle d’entendre Cassel dire que Balavoine a tout compris à la vie quand il chante La vie ne m’apprend rien et que c’est encore plus drôle d’entendre le morceau quand le film s’en va en happy end façon Scarface du pauvre. Et puis t’as des idées comme Philippe Katerine et les zaïrois, François Damiens et les érythréens, certes ça fonctionne un peu en sketch fermé, mais faut bien reconnaître qu’on ne voit jamais ça dans la comédie française, qu’on ne va jamais jusque-là. Bref, le film m’agace, mais il a un truc, c’est certain – Et j’avais dit sensiblement la même chose de Notre jour viendra, le premier Gavras, il y a huit ans.

Hurlements (The Howling) – Joe Dante – 1981

17. Hurlements - ‎The Howling - Joe Dante - 1981Le loup garou de Dante.

   6.5   Fort de son galop d’essai réussi chez Corman, Dante hérite d’un budget un poil plus confortable pour The howling, son film de loup-garou. Il ne va donc pas lésiner en mutations/transformations et nous en offrir plusieurs explicitement (et c’est toujours aussi bluffant franchement) dans une seconde partie de film, forestière, essentiellement nocturne, où il fait montre de son aisance dans le genre horrifique. Avant cela il ouvre son film dans un cadre urbain, thriller parano qui évoque autant l’univers de palmien que le brulot journalistique d’un Lumet, entre Blow out et Network, en gros. Super film, meilleur que dans mon maigre souvenir, ravi de l’avoir revu. Et ça me conforte dans l’idée que Dante aura fait quelques merveilles (Gremlins, Piranha, Innerspace, Matinee) mais que son deuxième panier, garni de films plus « mineurs » est tout aussi savoureux. Et puis c’est toujours un plaisir de revoir ces gueules, toujours les mêmes, dans les films de Joe Dante : Kevin McCarthy qui apparaissait dans Piranha, Belinda Balaski, Robert Picardo et Dick Miller qui suivront Dante partout. Avec un bonus de choix ici : Dee Wallace, la maman d’Eliott, juste avant qu’elle ne joue dans E.T. Outre quelques caméos (dont Roger Corman) il est à noter que la plupart des personnages sont nommés d’après des noms de réalisateurs de films de loup-garou. On n’est pas chez Dante pour rien.

Tout le monde debout – Franck Dubosc – 2018

25. Tout le monde debout - Franck Dubosc - 2018Coup de foudre en fauteuil.

   6.0   Beaucoup aimé. Et j’en suis le premier surpris. Il y a des trucs assez gênants parfois, des gags lourds ou des situations téléphonées, mais il y a aussi des choses réjouissantes, situations qui fonctionnent plein gaz et des gags vraiment réussis – dont une séquence dans un restaurant chinois vraiment très drôle, j’avais pas ri comme ça depuis la scène du repas dans Elle, de Verhoeven. Et il y a même une idée géniale (que je ne révèlerai pas) dans le dernier quart qui fait définitivement basculer le film du bon côté. Alors c’est pas du Farelly mais on y pense parfois, d’une part car il y a un vrai boulot d’écriture, ainsi qu’une interprétation au-dessus du lot – Toujours eu du mal avec Lamy mais ici je l’ai trouvé excellente, par exemple ; quant à Elsa Zylberstein elle donne suffisamment de sa personne pour que le film vaille qu’on se déplace rien que pour elle – en ce qui concerne le genre de la comédie romantique à la française.

Une belle fille comme moi – François Truffaut – 1972

05. Une belle fille comme moi - François Truffaut - 1972À fond Lafont.

   4.0   Bernadette Lafont est exquise là-dedans. C’est tout ce que je retiens de ce film bordélique et mal branlé qui semble faire office, pour Truffaut, de défouloir sans intérêt entre deux les deux très beaux films que sont « Deux anglaises et le continent » et « La nuit américaine ». Un empilement de saynètes lourdingues quand elles ne sont pas cyniques donc embarrassantes. Mais il y a Bernadette Lafont.

Les Assassins de l’ordre – Marcel Carné – 1971

12. Les Assassins de l'ordre - Marcel Carné - 1971Dossier noir, film dispensable.

   4.0   Je pique le (très bon) résumé qu’en fait Wikipedia : Un matin, un ancien repris de justice repenti, devenu un honnête père de famille, travaillant comme mécanicien dans un garage, est réveillé aux aurores par deux policiers de façon musclée. Ceux-ci le soupçonnent d’être l’auteur d’un « casse » au chalumeau, survenu la nuit même chez son employeur. Ils l’embarquent au commissariat, d’où il ressortira à midi, soit quelques heures plus tard, mais pour être conduit à la morgue. Sa veuve porte alors plainte. Le juge d’instruction Bernard Level (Jacques Brel) est chargé du dossier. Il doit gérer cette affaire au mieux, comme le lui a ordonné le Procureur de la République, c’est-à-dire, sans oublier que la police est la meilleure alliée de la Justice. Cependant, le juge acquiert vite la certitude que les policiers ont violenté la victime, jusqu’à l’issue fatale. Mais sa tâche s’annonce ardue. Il devra jouer finement pour les confondre, d’autant plus que la pression exercée sur lui est forte.

     Je n’ose imaginer ce qu’un cinéaste comme Cayatte (voire même Boisset) aurait fait de ce matériau aussi dense que militant. L’interrogatoire musclé qui se transforme en bavure, dans le commissariat. Le procès, en continu. La relation du juge d’instruction avec le troisième témoin, une prostituée dont on a tenté de dissimulé la présence le matin des évènements. La relation avec son fiston, aussi admiratif de son père qu’il est plongé dans un mouvement jeune en plein héritage de mai 68. L’affrontement entre la partie accusatrice et la défense, entre Brel et Denner. La dénonciation pure et simple du système judiciaire et des brutalités policières. Tout y est. Et Carné en fait un truc mou, plan-plan, hyper bavard. Chiant, quoi. Lonsdale lui-même semble s’ennuyer. Pas étonnant que le film se soit planté.

Les portes de la nuit – Marcel Carné – 1946

07. Les portes de la nuit - Marcel Carné - 1946C’est ton destin.

   4.5   Marcel Carné et moi ce n’est pas encore pour cette fois. Qu’il s’agisse du verbe de Prévert, de l’interprétation outrée globale ou de la grandiloquence du personnage incarnant « Le destin » il y a dans son cinéma un sens du tragique si imposant, si lourd qu’il en devient grotesque. Le problème ne vient donc ni de Gabin ni d’Arletty, qui m’insupportaient dans Le jour se lève, le problème est entièrement porté par la réalisation de l’auteur. Néanmoins, j’ai vu le film dans sa version restaurée et l’image est formidable : L’ambiance du café, les rues portuaires désertes, cette ligne de chemin de fer, les regards de Montand, Reggiani et Nathalie Nattier. Ça sauve quasi tout, vraiment. Pour le reste rien à faire je trouve ça suranné et je m’y ennuie très vite. J’ai l’impression de voir un Danièle Thompson d’après-guerre, en mieux certes, car la photo est jolie.

Jour J – Reem Kherici – 2017

37. Jour J - Reem Kherici - 2017Le mariage de mon plan cul de la veille.

   4.5   Dans la foulée j’ai pensé qu’il fallait que je revienne rapidement sur Jour J tant que le souvenir du film est encore relativement frais / tant que je l’ai pas entièrement oublié.  Visionnage pas désagréable du tout. C’est pas la comédie de l’année ni la comédie romantique de l’année, c’est au Sens de la fête ce que Paris à tout prix est à Phantom thread, si tu vois ce que je veux dire, mais j’ai peut-être une préférence pour icelui sans doute car je sens que Reem Kherici assume complètement ses goûts artificiels, son amour pour la mode vestimentaire, les chaussures Louboutin, le mariage, la robe blanche. Dans Paris à tout prix elle jouait l’une des mains d’un couturier mais on retenait surtout les lourdes retrouvailles houleuses au Maroc et il y avait un sujet pour lourd, plus actuel puisqu’on y parlait d’expulsion – Alors que déjà, c’était dans le gag que le film trouvait ses meilleures inspirations. Là on est davantage dans la comédie de quiproquos, romances croisées, mariage brinquebalant (que les ricains savent bien faire, quand ils rameutent Julia Roberts) et Reem Kherici est au centre de tout puisqu’elle tient à la fois le rôle de l’organisatrice et le rôle de celle qui a couché avec le futur mari. On sent que l’équipe s’éclate (Duvauchelle, excellent comme à son habitude, aussi) et si ça a beau être souvent un peu nul en inscrivant une folie ici avant de systématiquement revenir sur les rails, le plaisir, quoique éphémère, est par moment contagieux.

Paris à tout prix – Reem Kherici – 2013

23. Paris à tout prix - Reem Kherici - 2013Retour au bercail.

   4.0   C’est certain qu’après Paul Sanchez est revenu ! ça fait un peu de la peine, mais c’est mignon quand même, enfin ce n’est jamais agaçant alors que je m’attendais à un truc atroce. Il y a une énergie, la même qui fonctionnait aussi dans Jour J de Reem Kherici. Elle impulse vraiment un truc cette fille, d’autant qu’elle s’entoure ici d’un gratin (La bande à Fifi, Stéphane Rousseau, Alex Lutz, Demaison, Foresti) qui avait tout pour être indigeste. Et puis ça m’a décroché quelques sourires, mine de rien. Voilà je vais pas m’éterniser là-dessus mais ça vaut bien Hollywoo, Fatal, Pattaya et d’autres machins (pas si affreux) de ce genre. Et puis j’ai une sympathie naturelle pour Reem Kherici, je savais pas trop d’où ça venait puis j’ai compris : Elle a débuté au cinéma en jouant Carlotta dans OSS, Rio ne répond plus.

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