Dancers gangs of New York.
6.5 Ravi d’avoir revu cette belle transposition de Roméo et Juliette dans un New York studio qui respire, vibre, suinte la comédie musicale. La réalisation de Robert Wise est grandiose, notamment dans les compositions de groupe, captant les affrontements dansés avec un sens du rythme, du cadre hors du commun ; mais aussi dans l’intime quand le film bascule dans l’expressionisme total, avec des contrastes, des jeux de lumière, de flou vertigineux. Je ne me souvenais plus que c’était si triste. Le final sur ce terrain de basket est tellement sombre, froid, déprimant, inéluctable. Si dans son crescendo tragique le film, comme dans mes souvenirs, me touche en revanche assez peu, c’est d’une part lié à sa volonté d’étaler sa grandeur, sa toute-puissance formelle dans chacun de ses plans, aussi bien du point de vue de l’image que des magnifiques danses (à l’exception de celle, plus approximative de Nathalie Wood qui fait tâche dans le décor faut avouer) au détriment de ses personnages, assez peu charismatiques, pour ne pas dire complètement débiles en ce qui concerne le cas Tony. Bref, c’est un beau film au sens propre : de ceux devant lesquels on reste béat d’admiration sans pour autant qu’ils nous séduisent sur un dérèglement et nous hante, nous emporte, nous chavire. C’est pas Les demoiselles de Rochefort, quoi. Un ami, qui adore West Side Story, me disait récemment que je préfère un élan de liberté à une démonstration des engrenages sociaux, la lumière d’un bain de soleil à un lampadaire qui clignote. Amen.
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