Convoi de soldats.
5.5 Autant l’écriture d’Audiard sonnait juste dans le très beau Rue des prairies, du même Denys de la Patellière, réalisé deux ans avant Un taxi pour Tobrouk, autant ici ça passe encore mais on est souvent à deux doigts que ça casse. De ce récit à quatre personnages on obtient surtout quatre bavards, chacun dans son style, certes, mais occasionnant un trop-plein dans le verbe. C’est pas mal, malgré tout, parce que les personnages ont de l’étoffe et les acteurs les incarnent avec une certaine retenue, au point qu’on ne voit pas Lino Ventura, Charles Aznavour et les autres, mais bien cinq protagonistes, quatre français, un allemand, paumés dans le désert de Lybie. Si la fin est plutôt émouvante, c’est qu’on s’est attaché à ce petit commando de rescapés, qu’on aura voulu les voir tous survivre, ensemble, après les avoir vu progressivement oublier leurs adversités. Il aurait fallu à De la Patellière une croyance totale dans sa réalisation digne de celle de Clouzot quand il écume les routes escarpés dans Le salaire de la peur ou Verneuil quand il s’aventure dans le désert marocain dans Cent mille dollars au soleil, afin de clairsemer davantage la partie dialoguée. Mais c’est pas mal.