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Archives pour 13 décembre, 2018

Des gens sans importance – Henri Verneuil – 1956

Jean Gabin, Pierre MondyLa classe ouvrière va au paradis.

   7.5   C’est un beau titre, à double information : Lucide si on le prend du point de vue du monde, puisque ces routiers, ces bonnes et gérant de guinguette sont bien des gens sans importance, des olvidados comme chez Buñuel, de simples/pions employés comme dans le récent Nos batailles, des rebuts de la société comme les repris de justice de High life, qu’on abandonne aux abords d’un trou noir pour la science. Et c’est évidemment un titre mensonger dans la mesure où Verneuil leur donne cette importance : Ils sont le cœur du film, sa raison d’être. Avec chacun leurs défauts, l’auteur construit des personnages forts, hauts en gueule et en fragilité, à l’image d’un Gabin qui irradie le film à lui seul, et va au bout de son mélodrame – Car le film est un grand flashback et son issue est terrible. Par ailleurs, même si c’est d’une tristesse infinie et que c’est hyper intelligent d’évoquer le danger de ces interventions clandestines, je suis moins convaincu par cette idée de grossesse, d’avortement et de septicémie, j’avais l’impression que le récit avait tout pour s’en passer et rester hyper sobre : Filmer ces semi-remorques traversant la nuit, avec ces cabines où un routier conduit quand l’autre dort dans le fond en attendant de le remplacer ; Ainsi que ce bistrot de route nationale, ces chemins de campagne, ce garage, ces entrepôts, les docks de Bordeaux, l’appartement familial exigu, des lieux de passages pour Jean que Verneuil filme avec une approche documentaire étonnante pour l’époque. C’est simple je n’ai jamais vu Verneuil aussi passionné par ce qu’il raconte, une époque qu’il tente de figer, uniquement avec ces lieux et ces personnages. Des gens sans importance est un beau témoignage de la vie des routiers en 1956, en somme. Et puis répétons-le : Si Gabin entre parfois dans un jeu emphatique, il est aussi parfois, comme ici ou comme dans certains films de Duvivier, le meilleur sitôt qu’il faille crédibiliser un personnage, un homme exerçant son métier d’ouvrier. En ce sens, le film n’hésite pas à charger la mule concernant ceux qui écrasent la classe ouvrière : Ici on évoque beaucoup ces mouchards (des chronotachygraphes) imposés par les patrons dans les camions ; Et l’on ridiculise bien ces bons petits soldats que sont ces chefs d’équipe à leurs bottes. Comme il n’y a pas de méchant dans le film de Verneuil, sinon La Vie, il fallait bien, en bon film sur la lutte ouvrière qu’il est, qu’il s’incarne dans ceux qui participent à la déshumanisation des conditions de travail.


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