L’inconnu de la voiture couchette.
7.0 Pour son premier film, Costa-Gavras a retenu les leçons outre-atlantique offertes par Hitchcock ou Fleischer : Dans L’inconnu du Nord-Express ou L’énigme du Chicago-express, le train est un vrai cadre de cinéma, aussi bien pour cloîtrer des personnages que pour déployer du récit. Car c’est ce il y a de plus frappant à la découverte de ce film : On croirait un film noir hollywoodien contaminé par une texture très française. A l’arrivée du train Marseille/Paris, une femme est trouvée morte, étranglée. La police va pour interroger les occupants du compartiment, mais chacun leur tour, ils se font assassiner.
Compartiment tueurs a tout du « premier film » à la seule particularité près qu’il a oublié d’avoir des défauts. C’est un film hyper bien fichu alors qu’il a tout pour se casser la gueule tant il essaie de toucher à tout, de varier les tons, les formes, les inspirations, d’être sans cesse en mouvement, de passer d’un personnage à l’autre, de se poser, puis d’être haletant, de varier entre la noirceur et l’humour, la minutie d’une enquête et l’atmosphère truculente, mais il est pourtant constamment maîtrisé. Et ce n’est pas négligeable, Compartiment tueurs est doté d’un casting de malade mental. Et puis je sais maintenant de quel film provient la musique du générique de l’émission Le cercle. Premier film, première réussite.