Publié 19 décembre 2018
dans Jean Renoir
Gudule sauvée de l’oncle.
6.0 Bien qu’il ait été semble-t-il fait pour son actrice et compagne Catherine Hessling, La fille de l’eau n’en demeure pas moins un bel essai pour Renoir : Prélude/inspiration à L’Atalante, de Jean Vigo, notamment durant les premières minutes se déroulant sur une péniche. On pense aussi beaucoup à Epstein, pour cette séquence principalement qui tend à mélanger le rêve éveillé et le cauchemar, le drame et le burlesque. La fille de l’eau s’ouvre sur un plan d’eau, une rivière, qui pourrait être un plan de la fin de Partie de campagne ou de celle de Boudu sauvé des eaux. On peut donc dire que le premier plan du cinéma de Renoir – En mettant de côté son tout premier film, coréalisé, qu’il est impossible de voir – est un plan d’eau. Il annonce quasi toute son œuvre. La fille de l’eau, certes maladroit dans sa globalité (jusqu’au jeu de Catherine Hessling et son côté sauvage dévoré par ses incessantes grimaces) est un film passionnant sur plein d’aspects dans la mesure où l’on sent Renoir en rodage, s’essayer au burlesque, au mélodrame, à la narration ample et aux rencontres (Gudule et son père, Gudule et son oncle, Gudule et le braconnier, Gudule et le garçon de bonne famille) mais surtout au réalisme poétique d’un Chaplin : Gudule, si elle évoque d’autres personnages Renoirien à venir (notamment ceux joués par Michel Simon) rappelle surtout les Charlot vagabond et consorts. A noter que la copie à ma disposition étant totalement dépourvue de bande sonore, j’ai choisi d’accompagner le film avec un disque de ma collection, ici le Passagenweg de Pierre Yves Macé, choix surprenant dans la mesure où c’est plutôt un disque urbain quand La fille de l’eau est un film rural. Et pourtant c’était très bien, complémentaire, ça accentuait la dimension onirique, offrant des transitions magiques et de belles correspondances hasardeuses.
Publié 19 décembre 2018
dans J. Blakeson
Laids autres.
3.0 Après le réussi autant qu’il était prometteur La disparition d’Alice Creed (huis clos avec Gemma Aterton qui la révélait) on retrouve J.Blakeson aux commandes de ce truc poussif et passe-partout, film d’invasion très dans l’air du temps, rejouant un post apo à la sauce teen movie (quelque part entre Le labyrinthe et The walking dead) alors qu’il a tout pour s’offrir un trip plus sombre façon La guerre des mondes. Trop de paramètres négatifs là-dedans : Le fait que déjà, le film soit l’adaptation d’une série de romans pour adolescents ; Chloë Grace Moretz aka la fille de Kick-ass en rôle central ; Des effets spéciaux absolument navrants : Notamment un tsunami aussi ridicule que le requin de Sharknado, vraiment ; Et surtout c’est écrit n’importe comment, rien ne fonctionne, tout est ultra prévisible, on comprend chaque ressort scénaristique en deux secondes, les personnages n’ont jamais de réaction crédible, et le film te brosse un triangle amoureux complètement improbable avec des scènes de mecs torses nus accompagnées de musique lénifiante, frisson de la honte absolu. Il reste cette idée de vagues provoquées par l’invasion extra-terrestre, qui méritait mieux qu’une simple revisite sans âme du cinéma de genre récent : Première vague (apparition d’un vaisseau et d’une impulsion électromagnétique) entre District 9 et Skyline ; Deuxième vague (sous formes de catastrophes naturelles) imitant San Andreas ou The Wave ; Troisième vague (épidémique) lorgnant du côté de World War Z ou Contagion. Etc. C’est que ça. Zéro originalité. On a déjà vu ça ailleurs et en mieux. D’autant que la partie plus intime, celle qui devrait nous intéresser, reproduit plutôt Hunger games dans ses pires moments, ou Divergente dans ses meilleurs. Il manquera toujours une vision, de celle qui extirperait le film d’une adaptation soit trop décalquée soit trop sclérosée. Afin de passer le temps on scrute le casting et on se surprend à voir Maika Monroe (qui après It follows aura donc tourné dans la suite d’Independence day puis ça : Le CV dégueulasse, d’un coup), Liev Schreiber et Maria Bello, méconnaissable.
Publié 19 décembre 2018
dans Josh Whedon et MCU
Don’t take my stuff.
5.0 Le 21/10/2014,
C’est impressionnant en terme de technique voire de pyrotechnie mais alors ce que ça peut profondément m’emmerder… Et puis je trouve ça roublard quand même. Disons que le défilé de personnages – sans aucune épaisseur psychologique – ne sert pas tant un ensemble qu’une petite mise en valeur personnelle. Du coup, lorsque le sérieux de pape de l’un me gonfle l’humour d’un autre me séduit, mais on sent que tout est organisé pour faire un tout, pour que tout le monde y trouve son compte. Du coup les personnages n’existent pas, ce sont des figurines dans un grand chantier numérique.
Le 25/11/2018,
J’étais prêt à lui redonner une chance parce que dans mon souvenir la chorégraphie de son spectacle volontiers pyrotechnique était impressionnante. Et aussi parce que je devais à mon fils, qui s’est récemment trouvé une passion pour les super héros, de lui faire découvrir un film qui regroupe quatre de ses idoles : Hulk, Thor, Iron Man, Captain America. On va pas faire de roulement de tambours, il a adoré. Moi, moins. En fait j’avais oublié à quel point c’était long, bavard. Les quarante-cinq premières minutes, en mode promesse de réunions de supers et bastons/vannes de cours de récréation c’est pas possible. Mais dès que Hulk se met en colère, il se passe quelque chose. Heureusement qu’il y a Hulk. Heureusement aussi qu’il y a la scène centrale du porte-avion volant et la scène finale de chaos dans New York.