L’îlot chiens.
5.0 Autant il me semble qu’il y avait beaucoup de choses à tirer de Gomorra et Reality (souvent pas bonnes mais au moins il y avait des choses) notamment des lourdeurs mais aussi des fulgurances, autant là je ne comprends ni les enthousiastes ni les détracteurs. Dogman est un truc minuscule, un film complètement insignifiant, la chronique banale d’un toiletteur pour chiens qui se transforme en polar aussi violent qu’il est trivial, avec l’affrontement entre ce même garçon simplet et le caïd du quartier, stéréotype de la brute épaisse, dans un lieu mystérieux, sorte de station balnéaire laissée à l’abandon, qui a tout pour être fascinant mais que Garrone filme platement, sans envie. Grande place circulaire sans vie filmée sans âme, d’où la sensation d’un petit théâtre fabriqué dans lequel il brosse son néo film noir. Il y a de belles scènes, des trucs qui nous sortent un peu de l’ennui, notamment la présence de Marcello Fonte – sorte de Buster Keaton napolitain sur lequel Garrone mise absolument tout – mais globalement le film est tellement programmatique qu’il est difficile d’y trouver le moindre intérêt, déjà pendant et davantage encore avec le recul. En sortant tout juste de Lazzaro Felice, qui lui ne cesse constamment de se réinventer c’est un peu triste de voir ce film-là. Bon, au final, c’est sans doute le moins mauvais film de Matteo Garrone, malgré tout.
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