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Archives pour décembre 2018



Hulk – Ang Lee – 2003

04. Hulk - Ang Lee - 2003The green endive.

   3.0   Revu et c’est toujours Non, pour moi. Le plus flagrant c’est qu’on a sans cesse l’impression que rien ne fonctionne car c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Jusqu’au jeu des acteurs, évidemment, et là comment ne pas évoquer le cas Eric Bana, l’endive, la vraie. Alors ok, on pourrait se satisfaire d’un film de ce genre avec un réalisateur du standing d’Ang Lee aux commandes, mais il ne trouve jamais le bon équilibre, il est à l’image de Nick Nolte dans le film, il en fait trop et aussi bien pour divertir la masse (les effets spéciaux sont pas géniaux, je trouve) que pour clamer haut et fort une envie de faire autre chose, de faire de la qualité. Certes, le genre est moribond, mais quand on voit les Spiderman, de Raimi – les deux premiers sont d’ailleurs sorti un an avant et un an après Hulk – on se dit que l’écart est trop important.

Short circuit – John Badham – 1986

12. Short circuit - John Badham - 1986L’ami mortel !

   5.0   Je m’attendais à trouver ça irregardable – On sait ce que c’est que de découvrir ce genre de truc avec trente ans de retard. Et pourtant c’est très attachant, rythmé, rigolo. Certes c’est une version Police Academy (On y retrouve plein d’acteurs, par ailleurs) de L’amie mortelle, de Craven mais c’est mignon, assez plaisant pour les gamins malgré son côté anachronique : Incroyable le nombre de gros mots et de blagues à le limite du mauvais goût qu’on peut y trouver dedans. Y a que les années 80  pour offrir ce genre d’ambiance. Bref, hormis la silhouette du robot, rien à voir avec Wall-E. Et sinon j’étais troublé d’y voir (beaucoup) Ally Sheedy aka « la détraquée » de Breakfast club.

Action ou vérité (Truth or dare) – Jeff Wadlow – 2018

13. Action ou vérité - Truth or dare - Jeff Wadlow - 2018Vérité : C’est pas bon.

   3.0   En rejeton de Destination finale (bien qu’il n’en partage pas sa générosité) Truth or dare prépare ses éventuelles suites avant de soigner son intrigue, l’exécution de ses meurtres et l’écriture de ses personnages. On s’ennuie presque autant de les entendre parler – dingue ce que ça jacasse là-dedans, et pour rien dire, évidemment – que de les voir mourir. L’histoire et le postulat sont aussi simples que presque prometteurs : En plein spring-break au Mexique, une bande d’amis se retrouvent dans une église abandonnée à se faire un Action ou vérité. Sans le savoir ils ont ouvert la malédiction, un jeu qui ira bien plus loin que les simples actions et vérités que celles qu’on a rencontrées quand on était ado. Quand la question ne s’écrit pas dans un livre, sur un graffiti ou dans un tatouage, elle se loge dans une hallucination. Si on élude la question, elle nous poursuit jusque dans nos rêves. En cas de réussite, on passe au joueur suivant. En cas de mensonge (Si on a choisi « Vérité ») c’est la mort. En cas d’échec (si on a choisi « Action ») c’est la mort : Le joueur alors habité par un démon souriant échappé au choix d’une appli snapchat / de la pochette d’un disque Aphex Twin, trouve un moyen de se suicider – Ici en se brisant les cervicales, là en s’enfonçant un crayon dans le crâne. Encore fallait-il y aller franco. Mais le film est sage, répétitif, prévisible. Un point pour la tension sexuelle qui réside en sourdine entre la fille et le mec de sa meilleure amie, même si ça occasionne des trucs pas possibles : Vu qu’ils se dévoilent leurs sentiments et leurs secrets, ils finissent par se faire la gueule chacun leur tour. Sérieusement ? La malédiction qui les touche n’est pas infiniment plus perturbante que leurs crises d’égo ? Sans compter que le minuscule intérêt des cinquante premières minutes disparait dès lors que les personnages cherchent un moyen d’échapper au jeu et finissent par le trouver – Un point supplémentaire pour la surprenante résolution, ceci dit, même si elle est très mal amenée. Destination finale c’était quand même un peu plus fun j’ai l’impression. Au moins on pouvait faire un top des plus belles façons de mourir.

L’île aux pirates (Cutthroat Island) – Renny Harlin – 1996

16. L'île aux pirates - Cutthroat Island - Renny Harlin - 1996De la confiture aux cochons.

   4.0   Du Renny Harlin pur jus. La finesse d’un éléphant, à l’image du nombre d’allusions cul se trouvant dans chaque scène. Un film d’aventures sans grande imagination mais avec du rythme, des vannes et des explosions dans tous les sens, qui font que ça se regarde poliment un dimanche soir. Le film est surtout connu pour être l’un des plus grands fours de tous les temps, n’ayant pas engrangé dix pour cent de ce qu’il a couté ce qui fit couler Carolco Pictures, sa société de production, qui avait entre autre produit Rambo, T2, Basic instinct, Last Action Hero, tout de même. L’ile aux pirates puis Au revoir à jamais seront surtout l’occasion pour Renny de filmer sa gonzesse sous toutes les coutures (et sous tous ses fantasmes : pirate convoitant un trésor familial, institutrice découvrant qu’elle était tueuse à gage dans une vie antérieure) dans les situations les plus abracadabrantes. J’aime bien Geena Davis, mais bon.

Dans la brume – Daniel Roby – 2018

17. Dans la brume - Daniel Roby - 2018Respire.

   6.0   Je n’avais pas vraiment prévu de le revoir, qui plus est quatre mois seulement après l’avoir découvert, mais j’ai eu cette envie de le confronter à La nuit a dévoré le monde puisqu’on a cessé depuis leur sortie, de les mettre en relation, étant donné qu’ils sont sorti en même temps – Roby un mois après Rocher – et se basent tous deux sur le même scénario, enfin je crois. Bon, ils n’ont absolument rien à voir sur l’écran, et ce n’était pas une super idée de le revoir, en tout cas pas pour Dans la brume, qui semble beaucoup plus artificiel à ses côtés, moins bien écrit (les dialogues relèvent pour la plupart du remplissage) et surfant sur une mise en scène parfois digne d’un téléfilm. Un bon téléfilm, certes. Avec des images fortes telle Paris engloutie dans un brouillard de fumée avec les derniers appartements des immeubles la surplombant et offrant à voir au loin le spectacle abstrait (le film a cette qualité qu’on ne quitte pas ses personnages) d’émeutes à Montmartre. De même que les rues embrumées, avec cette ambiance sonore et cet invisible qui joue brillamment avec nos nerfs.  Bref on ne peut pas dire que ça ne fonctionne pas : Quand Romain Duris & Olga Kurylenko pénètrent dans la brume (pour aller changer les batteries de la bulle de leur fille, pour aller chercher des combinaisons au laboratoire) on prend chaque fois, nous aussi, notre respiration. C’est pas la scène de la poupe dans Titanic mais on sent que c’est une référence : Ce n’est pas un hasard, je pense, si Daniel Roby filme son couple de vieux allongés dans leur lit, dans un plan similaire à celui de Cameron. Je n’ai rien contre ce petit couple – Et Michel Robin est un acteur magnifique – mais ils sont un peu là pour la caution larmichette. Quant au final il est carrément raté : bâclé + Petit malin, la double peine. C’est dommage. Je continue d’aimer le film, néanmoins car bien qu’il y ait tout un tas de choses qui ne vont pas là-dedans à l’image des trous scénaristiques ou de cette imagerie malickienne pour montrer une scène du futur, ça ne contamine aucunement l’aspect survival. On va dire que certains trucs auraient mérité d’être beaucoup mieux amenés, mais dans l’action, la brume et l’espace globalement restreint qu’il s’impose, le film me semble assez beau dans son style.

La vitesse du passé – Dominique Rocher – 2011

19. La vitesse du passé - Dominique Rocher - 2011Le temps a dévoré le couple.

   4.0   Loin d’être inintéressant sur le papier, ce premier court métrage de Dominique Rocher pêche dans l’exécution autant dans son esthétique publicitaire que dans sa construction laborieuse. Le postulat évoque A ghost story, mais avec beaucoup moins d’audace, d’idées, de sidération, sans doute parce que ce genre de récit ne peut pas tenir en seulement dix-sept minutes : il faut l’étirer, l’épaissir et faire qu’on ressente la donnée temporelle. Alors certes le film a le mérite d’y aller, de se jeter dans une poésie ringarde un peu ridicule. Certes Mélanie Thierry et Alban Lenoir donnent un peu de corps à cette histoire d’amour sacrifiée sur l’autel de son bonheur. Car Elle continue de vivre (et rencontre même quelqu’un d’autre) quand Lui se fige dans l’espace/temps. Il est alors comme ces souvenirs qui traversent le temps et qui parfois finissent par s’étioler puis disparaître. Alors est-il mort ou plus simplement cette chute stoppée en vol symbolisent-elle l’éloignement du couple, elle qui change mais pas lui ? Chacun y greffe sa propre idée, j’imagine : cette incertitude évanescente est sans doute la meilleure initiative de ce court métrage très dispensable. Il y a avait dans le film de David Lowery beaucoup à imaginer / projeter sur ce drap blanc – aussi risqué qu’était son parti-pris. Là on a ce corps désarticulé, ce visage s’égosillant dans le silence le tout s’effondrant au ralenti par petits intermèdes : il faut être solide pour y croire / ne pas rire. Ceci étant, si ça a permis à Dominique Rocher de faire plus tard La nuit a dévoré le monde, tant mieux ! La progression est impressionnante.

La nuit a dévoré le monde – Dominique Rocher – 2018

18. La nuit a dévoré le monde - Dominique Rocher - 2018Les âmes mortes.

   8.5   C’est un premier film et c’est troublant puisqu’on a aussi l’impression que c’est le premier film du genre – comme pouvait l’être La dernière piste, de Kelly Reichardt, au western – tant il est épuré, dégraissé jusqu’à l’os, de tout habillage superflu, de toute facilité, de toute ressemblance directe avec un film déjà existant. Capable aussi bien de jouer avec les codes du genre (l’enfermement, la survie, le personnage solitaire, le chaos dehors) tout en le dilatant le plus possible, refusant par exemple, la rencontre, le jump scare intempestif, l’espace extérieur, la masse de zombies.

     La  nuit a dévoré le monde choisit Paris. C’est fort car il ne filme de Paris qu’un immeuble haussmannien, ses paliers, sa cage d’escalier, son ascenseur, ses appartements, ses parquets, ses toits. Et sa verticalité appuie sa gradation en étages : plus on monte plus les plafonds sont bas, plus les décorations sont sobres. C’est une architecture à nulle autre pareille et l’on sent que c’est la priorité de Dominique Rocher : Cet endroit n’est pas choisi par hasard. Son maître c’est Romero, ça ne fait aucun doute : Le désir premier pour mettre en scène ce récit c’est de filmer cet immeuble. Un peu à l’image du centre commercial de Zombie ou de la vieille maison de La nuit des morts vivants. Rocher sait que le décor de l’action est primordial, d’autant plus lorsqu’il est un refuge/prison.

     Alors qu’il passait la soirée chez une amie, qui semble être son ex, Sam (campé par le toujours parfait Anders Danielsen Lie) file dans une chambre pour récupérer des affaires à lui, puis s’endort. Au réveil, plus personne, sinon des cloisons maculées de sang et des zombies errants dans les rues. Minimaliste, La nuit a dévoré le monde l’est assurément, mais pas sans idées puisqu’à l’instar de la jeune fille au syndrome de Stimberger dans le film de Daniel Roby, Dans la brume – avec lequel il partage le projet de base – le film trouve aussi son point d’ancrage : De vieilles cassettes vidéo renfermant des souvenirs d’enfance. A l’image du reste, le film s’en sert relativement peu (Sam les écoute, puis les brule) mais ce peu est suffisamment émouvant pour qu’il nous marque au fer.

     Aux deux-tiers du film, Sam fera la rencontre de Sarah mais découvrira, comme nous, qu’elle n’est plus qu’un mirage formé par les troubles de son imagination. Plus tôt il allait aux devants d’un chat (seule âme qui vive croisée aux alentours durant des semaines : Sam fait des croix sur une fenêtre, on imagine qu’il compte les journées) qui préfèrera le fuir et se réfugier entre les jambes de morts-vivants qui ne prêtent guère attention à ses déplacements. Il y a beaucoup de cruauté dans le film de Dominique Rocher – A moins qu’il n’aime tout simplement pas l’individualisme du chat et ne se soit jamais remis de Sam(antha), le berger allemand de Je suis une légende.

     Ses meilleurs moments, Sam les passera en compagnie d’Alfred, le zombie coincé dans l’ascenseur, qui outre de lui servir de compagnon silencieux s’adoucit peu à peu, semble même s’éveiller à la conscience à la fin : Rocher le film de face, hystérique cloitré bouche béante et regard vitreux avant de l’accompagner de dos, regagnant calmement son appartement, titubant comme un vieillard. C’est très beau. Pour Alfred, deux références sautent aux yeux : Seul au monde, de Zemeckis et Day of the dead, de Romero. Sam en fait son Wilson et il y a beaucoup de de Bub chez Alfred, magnifiquement incarné par Denis Lavant.

     Par ailleurs, vers la fin de Day of the dead, on imagine que Sarah (Le même prénom que celui porté ici par Golshifteh Farahani, ça ne s’invente pas) est probablement morte dévorée dans l’hélicoptère, donc que ce qu’on voit, qui fait bien trop paradisiaque, relève d’un pur mirage. Les intentions sont claires : C’est trop beau pour être vrai, mais pas suffisamment cruel pour ne pas l’être. Et pourtant, Dominique Rocher l’intègre à la perfection dans son récit : Cette hallucination fait clairement suite au génial pétage de plomb de Sam, qui se « donne en concert » lors de la superbe scène du solo de batterie. Sam est au bord du précipice qui conduit à la folie – Sarah ou plutôt son subconscient ira jusqu’à l’avertir : Le danger c’est pas que tu tentes de sortir de cet immeuble, le danger c’est que tu te mettes une balle dans la tête.

     Bien sûr on pourra toujours s’offusquer de cette fin, penser qu’est révèle une certaine paresse ou qu’elle intervient pile au moment où l’on ne veut surtout pas qu’elle intervienne. Il me semble, au contraire, qu’elle se loge idéalement dans la logique d’incertitude du désormais quotidien de Sam. L’espoir c’est ce toit nouveau. Est-il un passage vers la vie ? Abrite-t-il une nouvelle rencontre ? On est suspendu là entre les petites cheminées des toits comme on l’était plus tôt au ras de ce trou dans le plancher. Et puis cette fin, après cette chute s’entend, qui dit qu’elle ne relève pas du mirage, à la manière du final du film de Romero ?

     Un point maquillage maintenant car c’est sans doute générique mais j’aime beaucoup les zombies de Dominique Rocher. Il faut dire que les prothèses créées par Olivier Alfonso sont très belles et parfaitement mis en lumière. Il faut surtout dire que le zombie chez Rocher n’est pas tellement différent de sa version vivante : il court, mais pas plus vite que d’ordinaire, par exemple. Et il se déplace en fonction de ses capacités, ses blessures. Un zombie auquel il manque un bras se déplace de telle façon, un zombie enfant d’une autre, etc. C’est la première fois que je vois ce traitement du zombie dans un film : Ils n’appartiennent plus à une masse informe mais sont des individualités dans la masse.

     Pour finir, citons les mots de Stephen King, qui a récemment fait part de son admiration pour le film, lui offrant, du coup, une belle publicité : « Just when you think the zombie genre has been squeezed dry, along comes a perfectly amazing film by Dominique Rocher called THE NIGHT EATS THE WORLD. It will blow your mind ». Fuck yeah !

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