Publié 10 janvier 2019
dans Apichatpong Weerasethakul
Une flamme dans mon cœur.
7.0 En 12 minutes, le mec te pond une nouvelle merveille, dans la lignée de son Phantoms of Nabua. Il y a une toile qui dévoile un double décor qui change à l’infini dans un éternel relais/recommencement. À côté une femme est allongée sur un lit dans une couverture bleue, et il y a bientôt un feu de bois, dehors, qui se reflète aussi bien sur la femme que sur la toile. C’est d’une douceur inouïe, d’une richesse et d’une poésie de chaque plan. Et une fois de plus c’est la matière sonore qui donne son identité au film, le rend au moins aussi percutant que les images qui l’accompagnent. Aux lointains bruits de la jungle, d’abord, répond bientôt ce crépitement magnifique. Une fois de plus sidéré de voir que les films du thaïlandais, qu’ils s’étirent sur deux heures ou dix minutes, ont le pouvoir secret de nous embarquer si loin.
Publié 10 janvier 2019
dans Jean-Luc Godard
Film sonore.
6.0 Chaque fois avec Godard j’ai la sensation que son nouveau film m’échappe encore plus que le précédent. Et c’est aussi pour cette raison que ça me plait, m’intrigue, me fascine : Il n’y a rien aujourd’hui qui ressemble de près ou de loin à un film de Godard, et forcément quelques secondes devant l’un de ses films suffisent à savoir qu’on est chez Godard et pas ailleurs, aujourd’hui plus encore qu’avant. Le livre d’image n’est que montage puisqu’il n’est composé uniquement ( ?) d’images existantes : de films, parfois les siens, de reportages, de documents, le plus souvent dans une colorimétrie nouvelle ou comme si on avait pioché directement sur le négatif. C’est un vrai film testament et finalement peut-être plus un livre sonore qu’un livre d’image tant cette matière n’avait encore été traitée de la sorte chez Godard. Je pense que je garde une nette préférence pour Adieu au langage, mais c’est peut-être parce que je l’ai vu en salle. Godard en salle c’est quelque chose.