Mission winks more than accomplished.
7.0 Quel pied ! A chaud, mais j’en suis quasi certain pour un tas de raisons (Son imposante durée qui ne se ressent pas ; Ses trois blocs magnifiques, équilibrés à Paris, Londres et au Cachemire ; Ses nombreux clins d’œil au film inaugural) c’est le plus beau film de la saga, depuis celui signé Brian de Palma.
Fallout est à Mission impossible ce que Skyfall est à James Bond, en somme : Un film de séquences, aussi brutal que romantique, doté d’une dynamique hallucinante et d’une faculté à sinon dépoussiérer le matériau (Les films de cette franchise sont de qualité, globalement) jeter à nouveau les dés et briser les habitudes. C’est d’autant plus beau que l’opus précédent (Rogue nation) était un peu raté mais déjà réalisé par McQuarrie. Bref, bravo à lui, pour la remise en question.
En guise de plaisir supplémentaire, il y a ici une dimension méta absolument jouissive dans la mesure où Ethan Hunt, héros vieillissant (même si Tom Cruise semble ne jamais vieillir) s’excuse sans cesse auprès de son entourage, craint plus pour eux que pour lui, tout en sachant pertinemment qu’il ne pourra en être autrement. Et le film donc McQuarrie semble ne raconter que ça : s’excuser de vouloir singer/copier De Palma tout en admettant qu’on ne pourra pas mieux faire en faisant comme lui, mais qu’il est toujours mieux de faire comme lui plutôt que de faire autrement – Coucou John Woo.
Si j’ai un reproche à faire à Fallout, il concerne sa dose de faux. Qui est derrière qui, que cache telle ou telle situation, etc… Et ce n’est que ça. A trop vouloir évoquer De Palma, le film ne fait que citer en permanence la séquence d’ouverture en millefeuille de Mission impossible. Donc le problème c’est qu’on n’est plus vraiment surpris de rien soit parce qu’on s’en fiche soit parce qu’on voit tout venir : La séquence du masque de sosie, par exemple.
Qu’importe, je le répète, quel panard total ! 2h27 qui filent d’un claquement de doigts. Après l’escale parisienne, on craint l’arrivée à Londres. Après la course-poursuite sur les toits londoniens, on tremble pour le final dans les montagnes du Cachemire. Et le film ressort les hélicoptères et des crevasses rocheuses au lieu d’un tunnel. Et c’est absolument génial, jusque dans son montage parallèle avec le désamorçage des bombes sur le camp humanitaire. Une merveille de film d’action du dimanche soir, en somme.