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Archives pour janvier 2019



Première année – Thomas Lilti – 2018

16. Première année - Thomas Lilti - 2018

« Pause maths ? »

   5.5   C’est quoi cette fin ? Pour un film qui joue la carte de la chronique hyper réaliste (Parait-il que la plupart des étudiants en médecine s’y retrouvent largement) cette sortie sacrificielle sort un peu du chapeau, non ? Et au-delà de sa faute de goût en tant qu’idée romanesque et conclusive, c’est affreusement mal fichu du seul point de vue du suspense, enfin c’est surtout trop long et quel intérêt de faire venir le personnage ? Enfin ce n’est pas rédhibitoire, le film a plein d’autres qualités, à mettre au service donc d’une part de son extrême authenticité, puisqu’à l’instar d’Hippocrate (le premier film de Thomas Lilti) le film se compose beaucoup de son expérience personnelle, et d’autre part de son beau duo d’acteurs tant William Lebghil et Vincent Lacoste sont excellents. Tout le cheminement du premier qui fait médecine pour impressionner son père, mais qui se rend compte qu’il n’y prête pas attention, c’est assez réussi : ça permet de rendre la fin plus légitime, mais surtout ça permet d’offrir la superbe scène du café, où la joie de la réussite est masquée par la tristesse de cette non-reconnaissance. Et puis le film raconte assez bien cette amitié et ce qui la rend si fragile : Un monde les sépare, puisqu’à la vocation et le travail acharné qui ne paie pas (le mec est triplant) de l’un répondent la tradition familiale et les facilités de l’autre. Le film joue souvent sur cet affrontement où tout est simple pour l’un quand tout est toujours trop compliqué pour l’autre. Et ça c’est très beau, assez universel en plus, tant ça m’évoque plein de moments et/ou de gens qui ont fait ma scolarité, et pourtant je n’ai jamais mis un pied en fac de médecine. Après, je trouve le film assez juste (dans l’injustice qu’il raconte) mais ça manque un peu de folie et d’imperfections, à mes yeux. Il est à l’image de cette grande pièce-entrepôt dans laquelle on fait passer les concours, avec ces groupes, ces tables et ces chaises très alignées. On voudrait secouer un peu tout ça. Et en même temps on se dit (à l’image de son final raté, qui tente autre chose pour le coup) qu’il ne pouvait pas être mieux qu’en étant bien rangé comme il est. Ceci étant, le principal intérêt de Première année, à mes yeux, je le répète, c’est la chronique, au sens où il parvient à me passionner en me montrant des types en train de réviser des trucs auxquels je pige rien, c’est super fort. Mais bon, j’y reste tout de même plus distant que dans Hippocrate, le film (Il faut que je découvre la série) qui m’avait beaucoup ému.

Sparring – Samuel Jouy – 2018

11. Sparring - Samuel Jouy - 2018Poing par poing.

   6.5   Beau film sur la boxe. Et sur la lose. On n’évite évidemment pas les défauts inhérents à ce type de film, avec cette musique (du sous Fever Ray) un poil démonstrative, cette photo un peu trop grise, ces nombreux plans-séquences sur le dos du personnage. Et pourtant le film est très réussi, souvent très touchant. Ça ferait un beau complément de programme à The wrestler tant ils se font écho : Chronique de boxeur/catcheur vieillissant, leur portrait d’éternel perdant et leur délicate relation avec leur fille. Ce lien est bien entendu le point névralgique du film de Samuel Jouy, qui prend on le voit, beaucoup de plaisir à filmer la boxe (et à leur faire très bien) mais surtout à filmer la proximité entre un père et sa fille, et tout ce que ça nourrit d’états d’âmes, fierté, déception, etc. Sparring raconte bien la difficulté de transmettre de soi, de sa passion et de la passion en générale (la petite fait du piano et son père l’y pousse autant qu’il peut, puisque ça reste une passion hors de prix) quand on est un tel perdant, sans cesse humilié : Le film se ferme d’ailleurs (sur une note assez joyeuse) en saluant les grands losers de l’histoire de la boxe, ceux qui ont perdu quatre fois plus de combat qu’il n’en ont remporté au cours de leur carrière. Et puis au-delà de ça le film est plutôt tendre avec tous ses personnages, même les plus ingrats, en ne faisant pas d’eux de méchant freins à notre personnage et son récit : Ainsi le boxeur star (pour qui Kasso devient le sparring, parce que ça rapporte) est plutôt un opportuniste (il aime le spectacle) mais sait pertinemment que son statut ne va durer qu’un temps ; ainsi cette femme s’érige souvent contre son mari, mais davantage pour le sauver (ne pas finir sa carrière de boxeur en finissant comme sac de frappe) que pour le castrer. Et puis il y a Yves Alfonso (quel plaisir de le revoir) qui revient vers la fin dans un rôle assez proche de celui de Gabin dans L’air de Paris. On sent que le gout de la vie, des gants lui a passé, qu’il lui faudra ce petit miracle (du dernier baroud victorieux d’un de ses protégés) pour retrouver un franc sourire. Il y a de bien belles choses dans ce tout petit film.

Gaspard va au mariage – Antony Cordier – 2018

02. Gaspard va au mariage - Antony Cordier - 2018Peau d’ours cœur de pierre.

   6.0   Huit ans après l’audacieux mais pas toujours très inspiré Happy few, Antony Cordier revient avec un récit aux contours plus classiques à savoir une histoire de famille via un retour au bercail masqué sous la screwball comedy : Le fils préféré (Felix Moati, toujours très bien) s’accompagne d’une fausse petite amie (Laetita Dosch, géniale comme d’habitude) rencontrée par hasard dans le train qui le ramenait aux sources, en vue d’assister au mariage de son père. La grande réussite du film à mes yeux, outre cette belle réunion de frères et sœurs (On ne va pas échapper à la séquence dansante, malheureusement, assez ratée par ailleurs – On voit beaucoup plus la fabrication que la spontanéité) c’est de constamment déjouer le protocole. Ainsi le mariage est un remariage, déjà. Et on apprend bientôt qu’il est annulé. Avant qu’il ne soit remplacé in extremis par un autre, sans que ce soit celui que le papier promettait. Et tout est comme ça, un peu déréglée. D’ailleurs l’originalité c’est le cadre dans lequel se déroule le film puisque cette famille gère un zoo. Donc tout se déroule dans un zoo. On apprend aussi que la maman n’est plus. Schéma traditionnel, ça. Pas vraiment, elle s’est faite tuer par un tigre il y a longtemps. Le drame est subtil, la comédie plus absurde, c’est plutôt chouette. Et cette mécanique comique fonctionne, en partie grâce aux acteurs, tous parfaits. Et sa douce folie aussi. C’est dans son versant poétique que le film s’avère plus maladroit, formellement très calibré feel good comedy d’un festival Sundance d’il y a dix ans et dans une quête d’effets franchement ingrats (intermèdes musicaux, notamment) qui m’évoque à s’y méprendre la (chouette) série Transparent, elle aussi centrée sur une famille excentrique et dysfonctionnelle, avec ces frangin(e)s tous un peu losers chacun de leur côté, réunis autour des atermoiements de leur paternel. Et comme Transparent ça me touche parfois beaucoup. D’autant qu’ici j’ai l’impression qu’on tente de me dire qu’il faut briser le semblant de cohésion familiale (quelque part cette séquence dansante ratée ne raconte t-elle pas quelque chose de cet ordre ?) pour que chacun puisse enfin s’émanciper. C’est un peu l’opposé d’une fin de comédie familiale en gros, l’inverse d’un Little miss sunshine : Il faut accepter de casser cette cellule destructrice pour enfin exister et tomber amoureux de quelqu’un d’autre que ses frères et sœurs. Y avait peut-être pas besoin de la coiffer d’une peau d’ours mais Chrysta Theret est aussi étonnante que son personnage est bouleversant. Il y a une autre qualité dans le film qui me saute aux yeux seulement maintenant, et pas des moindres : C’est l’équilibre flagrant entre ses personnages féminins et masculins. Il y a un superbe 3×3 dans lequel chacun a un vrai rôle à défendre, une folie propre à s’accaparer. C’est assez rare ce type d’équilibre. Dans mes souvenirs ça échouait un peu dans Happy few. Bref c’est un beau film, pas sans défauts, mais avec des biens belles qualités.

Transit – Christian Petzold – 2018

04. Transit - Christian Petzold - 2018Road to nowhere.

   4.5   Après Angela Schanelec (Marseille, 2005, un film que j’aimerais beaucoup revoir, tiens) c’est au tour de Christian Petzold, un autre cinéaste allemand, de s’emparer de la ville de Marseille. Malheureusement, dans la rubrique « La voix off ça te plombe un film » Transit aurait une bonne place. Certes, Darroussin a une voix magnifique et l’entendre accompagner des images estaquéennes ravive forcément des souvenirs de films de Guédiguian, mais cette voix, beaucoup trop présente et beaucoup trop dans le décalage (Qui est ce narrateur, se demande-t-on longtemps ? Et pourquoi son timbre est si monotone ?)  restera la mauvaise idée du film, à mon avis. Sans doute parce que c’est un film guidé par l’errance et le changement d’identité (En cela on reconnait bien l’obsession de l’auteur de Barbara ou Phoenix) et les silences que ça engendre. Cette voix brise la force des images, leur capacité d’envoutement, d’autant qu’elle est trop explicative. Il n’y a plus vraiment de mystère autour de cet homme et de ses agissements puisque la voix off brise ce mystère, non pas en rendant le discours limpide mais en nous extirpant du cadre et en brouillant davantage les cartes – Duras faisait ça beaucoup mieux, on va dire. Bref, c’est trop bavard. Et ça reste un film de dispositif donc un film qui se repose trop sur son dispositif (L’idée de brouiller la temporalité entre l’Occupation et aujourd’hui, en offrant une parabole un poil maladroite entre réfugiés d’hier et migrants contemporains) jusqu’à reposer son twist final dessus. Et pourtant il parvient parfois à générer de la fascination, au détour d’un plan, un détail, une idée. Et puis ça n’est évidemment pas suffisant, mais Franz Rogowski et Paula Beer y sont excellents as usual. C’est une petite déception.

In the fade (Aus dem nichts) – Fatih Akin – 2018

12. In the fade - Aus dem nichts - Fatih Akin - 2018Head off.

   4.5   J’étais assez curieux de voir le nouveau Fatih Akin, qu’on a beaucoup trainé dans la boue depuis son passage cannois et sa sortie il y a pile un an. Les gens s’accordaient au moins sur une qualité : L’interprétation de Diane Kruger. Et en effet elle donne de sa personne, de ses cris, de ses larmes. Disons que tout le film repose sur sa douleur extrême et qu’elle la joue à merveille. Le reste est souvent embarrassant mais pas si honteux qu’on le dit. En fait je ne suis pas surpris de ce revirement critique à l’encontre de Fatih Akin puisque son cinéma m’a toujours semblé surestimé. Déjà avec les beaux Head on et De l’autre côté, je trouvais qu’on en faisait un petit peu trop. Il était l’étendard d’un cinéma qui raconte l’émigration turque en Allemagne, c’est vrai, mais il ne le faisait déjà pas avec beaucoup de subtilité. Et puis il y eut Soul Kitchen, qui respirait la parenthèse comique. Je pense au contraire que le message était clair : las de cette posture d’auteur qu’il s’était infligé, Akin voulait faire du cinéma de genre, comme ce fut le cas avec la comédie (et c’était gentiment raté, mais totalement inoffensif) et cette fois avec une ambition plus imposante, en nouant dans un même film drame familial, film de procès et revenge movie. Le tout saupoudré d’un cadre antinazi tout à fait inattaquable, mais tellement surligné à gros traits que ça confirme ce que je pensais avant : Akin est quand même un gros bourrin. Tout sera donc hyper lourd, à l’image des parents et des beaux-parents antipathiques, de l’avocat de la partie adverse un peu nazi sur les bords, d’une scène de tentative de suicide ridicule, d’une scène de petit oiseau encore plus ridicule. Et le tout sera bien entendu exploité en trois parties bien illustratives, renommées La famille, La justice, L’eau mais qu’on pourrait plutôt décrire ainsi : La douleur, L’injustice, La vengeance. Le début est d’une violence tellement inouïe et la caméra tellement collée à cette veuve que t’es obligé de chialer avec elle. Le procès démarre fort mais s’effondre assez vite dans le grotesque et une injustice qu’on sent pointer à des kilomètres. Et le final n’a malheureusement plus grand intérêt. En définitive, je me demande si mon Akin préféré ne reste pas le méconnu Julie en juillet.

Le train sifflera trois fois (High noon) – Fred Zinnemann – 1952

03. Le train sifflera trois fois - High noon - Fred Zinnemann - 1952Le village des lâches.

   7.0   C’est un beau film. Je suis surtout sensible à sa gestion de la temporalité, évidemment, puisque le film se déroule (ou tente de se dérouler) en temps réel. Et dans un cadre unique. En ce sens le titre original « High noon » est nettement plus évocateur. Il y est d’abord question d’un mariage, puis d’une vengeance. Sur le point de démissionner, un shérif apprend le jour de ses noces, qu’un bandit qu’il a autrefois coffré, va se pointer à midi pour se venger. Il va se heurter à la lâcheté d’une population peu décidée à lui venir en aide et va donc devoir se mesurer seul à cet homme et à ses sbires (dont Lee Van Cleef) dans un final qui fait le job, ni plus ni moins. Le film est surtout l’occasion de travailler sur le temps, donc sur l’attente, puisqu’il est 10h30 lorsque le personnage lit la dépêche et il sera midi lors de l’affrontement final. Et Zinnemann ne lésinera pas à accompagner chaque scène du tic-tac des horloges. Mais le film est plus qu’un simple exercice de style dans la mesure où il se révèle très sombre, jetant son héros dans une fosse non pas de tueurs (quand bien même ils viendront à la fin) mais d’individus retranchés dans leurs intérêts personnels et une indifférence sinistre, plutôt que dans un renfort héroïque que la situation et le genre pouvaient promettre, surtout si l’on a Rio Bravo en tête, qui pourrait être son antithèse. Le silence final, magnifiquement accablant, lors du départ de Grace Kelly & Gary Cooper, achève d’en faire un film assez plombant, je trouve.

Le jour où la terre s’arrêta (The day the earth stood still) – Robert Wise – 1952

12. Le jour où la terre s'arrêta - The day the earth stood still - Robert Wise - 1952Guerre ou paix ?

   6.0   Grand classique du cinéma de la science-fiction, le premier mérite du film est sans nul doute d’arriver en plein début de guerre froide, ambiance menace atomique. Un émissaire extra-terrestre se pose sur Terre afin de prévenir l’humanité du danger qu’elle encoure à fabriquer et se chamailler la bombe atomique, lui conseillant d’opter pour la coexistence pacifique. Il va d’abord se heurter à la paranoïa et à la bêtise des Hommes, puisque les militaires lui tirent dessus ; Avant de se confronter à leur absurdité quand il apprend qu’il ne peut transmettre son message à tous les dirigeants terriens puisqu’une réunion de tous les chefs d’Etats est impossible. Mais c’est en se fondant dans le peuple, en endossant une autre identité, qu’il rencontre une femme et son jeune fils, puis un scientifique de renom, qui lui permettront non sans autre obstacles armés, et l’intervention providentielle du géant robot Gort, de délivrer son message. Le film est efficace quoique assez simpliste, mais visuellement c’est stupéfiant, justement parce qu’il ne joue pas sur de spectaculaires effets. En outre, ce qui m’a séduit c’est la relation entre le christique Klaatu et le petit garçon, Bobby, son premier « vrai » contact avec le monde. Dommage que ça disparaisse vite du récit, j’aurais adoré que le film creuse davantage là-dessus.

Spiderman, Homecoming – Jon Watts – 2017

46. Spiderman, Homecoming - Jon Watts - 2017Super geek.

   6.0   Chouette idée que de faire un reboot geek de Spiderman, un film aussi décomplexé qu’il est modeste, bien plus occupé à agrémenter son versant comique et citationnel que sa caution grand spectacle. Les effets spéciaux ne sont d’ailleurs pas ce qu’il réussit de mieux, la scène au Washington monument est bien fichue mais celle du ferry bave beaucoup trop. Ça ne révolutionne rien, mais ça n’en a jamais la prétention, jouant surtout sur le folklore lycéen et la lose communicative du groupe d’ados, avec leurs caractères bien trempés, les vannes et la dimension théorique à l’image de sa façon de renverser « le baiser à l’envers » par exemple. Et puis c’est con mais je crois que je préfère cent fois ce gamin à Tobey Maguire. Reste à savoir si les suites resteront dans ce délire ou s’ils se prendront davantage au sérieux.

Mary Poppins – Robert Stevenson – 1965

42. Mary Poppins - Robert Stevenson - 1965Pretty nanny.

   5.5   Pas revu depuis gamin ce grand classique du géant Disney mais je n’y ai jamais été attaché à vrai dire, donc aucune déception de mon côté, c’est même plutôt le contraire, j’ai trouvé ça charmant, agréablement désuet, un peu longuet, un peu lourd sur la durée mais mignon comme tout pour passer les fêtes. Il y a de belles tentatives plastiques, de beaux ballets (de pingouins), de jolies chansons, une magie assez envoutante qui fonctionne. Et Julie Andrews est canon. Mes souvenirs me trahissaient un peu, sans doute la voyais-je alors seulement comme une nounou. Aujourd’hui je l’ai vu autrement. Bref, cela ne nous regarde pas. Ça ne va quoiqu’il en soit pas me motiver à filer voir le remake, mais j’ai trouvé ça tout à fait sympathique.

Chut ! – Jean-Pierre Mocky – 1972

08. Chut ! - Jean-Pierre Mocky - 1972Une heure de trop.

   0.5   J’ai de la sympathie pour Mocky et il m’arrive d’être sensible à son cinéma parfois subversif, fait de bric et de broc. Mais là c’est pas possible. Alors je ne sais pas si le montage (épileptique) que j’ai vu (Celui remonté, approuvé par Mocky, amputé d’une demi-heure par rapport à la projection initiale) casse tout le film ou non, mais purée, heureusement que ça ne dure que 62 minutes car c’est déjà beaucoup trop long. C’est simple, le film est un déferlement de tronches grimaçantes, bavardages incessants, petits bruits ajoutés, inserts chelous, gags embarrassants, et enchainements de séquences hystériques sans queue ni tête au point qu’il est tout bonnement impossible de démêler un semblant de récit (et d’intérêt) là-dedans. Mocky dédie son film à La Liberté (des travailleurs, des citoyens, mais surtout à la sienne) c’est bien, mais là liberté s’arrête où… Bref. Un beau calvaire.

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