L’étoffe des losers magnifiques.
6.0 Tous les écueils du film hollywoodien typique semblent réunis dans Apollo 13, énième film du faiseur hollywoodien typique j’ai nommé Ron Howard. Aussi bien dans le déploiement de sa machine à spectacle, son obsession du détail symbolique, dans sa façon d’afficher courage, honneur et esprit d’équipe d’une aventure extraordinaire, le film respire Hollywood. Et bien entendu dans sa volonté de raconter le triomphe dans l’échec, puisque cette mission, aussi ratée soit-elle, fut au moins aussi miraculeuse que l’alunissage d’Apollo 11 : Trois astronautes sont revenus d’un enfer de sept jours durant lequel ils ont dû affronter un nombre d’obstacles à leur mission tellement insensé que ça dépasse le seuil de probabilité de leur survie. La mission François Perrin, en gros. Ron Howard navigue souvent sur les rivages du nanar mais ne s’y vautre jamais, livrant un brillant film d’aventure tout en montage alterné fusée / centre de contrôle / famille. Un super film de faiseur. Là je repense à Backdraft ou à Rush, deux films (de Ron Howard) que j’aime bien, pour des raisons différentes puisque découverts à des époques très différentes, mais qui ont en commun d’être au-dessus de la mêlée dans leur genre. En plus d’être un film brillamment orchestré, dans sa tenue romanesque (assez émouvant par moments, d’ailleurs) l’écho entre la grande et la petite histoire, ainsi que la classe absolue de son casting, le film me plait tout simplement parce qu’il évoque la conquête spatiale et aussi parce que je l’ai vu et apprécié quand j’étais ado. Je pensais le revoir et trouver ça grotesque, aujourd’hui. Alors ok ce n’est ni First man ni L’étoffe des héros, mais je l’aime toujours.