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Archives pour 11 février, 2019

Glass – M. Night Shyamalan – 2019

27. Glass - M. Night Shyamalan - 2019Shyamalan superheroes story.

   5.5   Sceptique j’étais quant à l’évocation d’une suite à Incassable et Split, soient un film auquel je tiens beaucoup et un autre que je n’aime pas du tout.

     Sceptique je l’étais au sortir de la projection, tant Glass est longtemps davantage une suite thématique, esthétique, fonctionnelle de Split. Il n’y en a d’ailleurs que pour James McAvoy et les nombreux personnages qu’il incarne. David Dunn / Bruce Willis peine à exister là-dedans, quant à Glass / Jackson il faut du temps pour qu’il se réveille dans le récit. Il faut donc attendre pour que l’intelligence supérieure, le corps incassable et la bête schizophrène fonctionnent ensemble, que leurs appendices affectifs (La mère d’Elijah, le fils de David, la victime de Kevin) se croisent. Ce qui en soit n’est pas une si mauvais chose : les films de super héros qu’on nous balance à la pelle ces temps-ci, envoient systématiquement trop vite la purée, et se complaisent dans une débauche d’effets, de vannes de bébés et de combats aussi interminables qu’illisibles.

     Enthousiaste je le suis au fil des jours, tant je me rends compte que le film me reste en tête – et puis j’ai la sensation agréable qu’il m’a un peu échappé et qu’il regorge j’en suis persuadé de pistes théoriques passionnantes. Shyamalan fonctionne à sa manière, un peu à l’ancienne, laisse au film le temps d’infuser. Et il trouble la narration attendue : offre un premier affrontement Kevin/ Dunn donc Split/Incassable au bout de 20 minutes, avant de les enfermer dans un asile. Et d’un coup ça devient T2 ou American Horror Story (puisque tout se déroule là-dedans) face à un nouvel antagoniste, et l’on sent que le film se nourrit du cinéma 90’s et de la série d’aujourd’hui. C’est aussi ce qui fait sa faiblesse je pense.

     Le problème de Glass et quand bien même il lui arrive régulièrement au détour d’une sidération (et cette excellente dernière demi-heure en fait partie) de nous extirper d’un ennui poli (le verbiage de Sarah Paulson, les transformations répétées de McAvoy, franchement ça m’a gonflé ; Et faudrait que je le revoie pour être sûr mais j’ai la sensation que les réutilisations de scènes (coupées ou non) des précédents films n’étaient pas utiles) c’est qu’il se déploie sous un vernis monochrome la plupart du temps, et quand il tente un changement de ton, ou de couleur (la scène où ils sont réunis tous les trois dans la même pièce, par exemple) c’est pour trop vite l’abandonner. Ça manque de quelque chose d’un peu original, qui ne donnerait pas l’impression que Shyamalan n’est pas en train de se faire dévorer par les mœurs sérielles où toutes les images se ressemblent.

     Encore une fois il faudrait que je le revoie pour lever ou non ces doutes. En l’état il m’en reste de belles choses quand même et notamment donc cette étourdissante, brutale et vertigineuse dernière partie entre affrontements et twists en tout genre. Mais bon, ça n’arrive jamais à la cheville d’Incassable.

Le choix des armes – Alain Corneau – 1981

21. Le choix des armes - Alain Corneau - 1981Tous pourris.

   6.5   Film aussi bancal que passionnant. En fait, je suis passé par deux états, puisque j’ai d’abord trouvé ça vraiment raté, malgré quelques bonnes idées ou trouées, au moins pendant une heure, mais ensuite le film m’a complètement cueilli jusqu’à me scotcher sur sa fin et ses vingt dernières minutes hallucinantes. C’est très bizarre Corneau, Série noire c’est Dewaere qui me pose problème, puisqu’on ne voit que lui, il brouille tout. Et là c’est un peu le contraire, je ne vois personne, je vois un magma mais je n’y crois pas : Corneau passe de l’opulence bourgeoise (du monde de Montand et Deneuve) à la précarité des autres (police, petites frappes, junkies : incarnés entre autre par Depardieu (immense là-dedans), Anconina, Lanvin etc…) avec une énergie un peu balourde. Le montage est très disgracieux. Et en même temps c’est aussi ce décalage qui fait sa force, qui lui offre une singularité un peu sale, électrique. J’aime beaucoup sa façon de filmer les cités notamment, mais aussi l’hystérie. Finalement je me dis que ce Corneau-là a beaucoup inspiré, car j’ai pas mal pensé à certains films d’Audiard, mais aussi au récent Le monde est à toi, de Romain Gavras. Je pense que c’est un film un peu raté, un peu indigeste, mais si on l’accepte il y a aussi une vraie mélancolie qui se dégage dans sa façon de se focaliser sur ces personnages pathétiques et désabusés. Peu importe ce qu’ils traversent, ils trimbalent tous une vraie tristesse. Je ne sais pas trop encore si le film prend bien le temps de le déployer ou s’il met trop de temps à le déployer, mais il y a un climat de tragédie puissant sur sa fin. Quoiqu’il en soit, son dernier quart m’a tellement impressionné que j’aurais tendance à oublier que le film m’a d’abord beaucoup ennuyé.


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