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Archives pour 12 février, 2019

Europe 51 (Europa ’51) – Roberto Rossellini – 1953

28. Europe 51 - Europa '51 - Roberto Rossellini - 1953Vers la lumière.

   7.5   Quand Allemagne, année zéro se ferme sur le suicide d’un enfant, Europe 51 choisit son exact contrepoint, en s’ouvrant sur icelui. Ou presque : Lors d’une réception mondaine, las que sa mère le laisse de côté pour ses invités, le fils d’un couple bourgeois se jette dans les escaliers. La chute est mauvaise mais pas mortelle, c’est une embolie qui l’emporte, dans la nuit, à l’hôpital. Il faut savoir que Rossellini venait de perdre lui aussi un enfant. En ce sens, Europe 51 est peut-être son film le plus personnel et théorique, tant il est auto thérapeutique et méta filmique.

     En effet, Irène, la maman, campée par Ingrid Bergman (qui était alors la femme de Rossellini, ce qui accentue le trouble) tente peu à peu de sortir de sa tristesse en se tournant vers un ami de la famille, un journaliste communiste, qui va lui faire découvrir une Rome dont elle ne soupçonnait pas l’existence – puisqu’elle était cloitrée dans une vie riche et futile – une Rome pour laquelle elle va bientôt investir la plupart de son temps, se dévouant aux pauvres, sans doute pour que sa déréliction se transforme en passion, sa culpabilité apathique en actes de bienfaisance.

     Quelque part, Rossellini se pose la question de comment enchainer après la trilogie de la guerre, son film sur François d’Assise, la perte de son enfant puis sa rencontre avec la star suédoise. Il me semble qu’Europe 51 est une somme de ces chemins, un film sur l’après-guerre et vers la sainteté, mais aussi un film aléatoire dans sa construction, sa progression dramatique, très moderne dans chacun de ses partis-pris, et d’ailleurs, il annonce un peu de Voyage en Italie. C’est très beau et troublant.

     A travers le récit de la résilience de cette femme, Rossellini dresse le portrait d’une Rome d’après-guerre dévastée et délaissée, filmant aussi bien la précarité que la beauté de ces quartiers les plus défavorisés – à l’image de cette femme aux enfants multiples, joyeuse, vivant dans un taudis – tout en faisant une critique acerbe d’une bourgeoisie qui refuse l’option spirituelle choisie par l’une de ses désertrices, forcément folle à lier, qu’il faudra vite sacrifier dans l’internement. La noirceur du film est infiniment compensée par la lumière de ce magnifique personnage en plein éveil à la conscience et à la sainteté.

Budapest – Xavier Gens – 2018

BudapestKürtõskalác à la crème de vomi.

   5.5   Il faut déjà signaler que si Manu Payet, Jonathan Cohen et Monsieur Poulpe ne te font pas au minimum un peu rire habituellement, c’est mort. Et si un seul des trois t’insupporte, c’est mort. C’est mort tant TOUT (les gags, les grimaces, les vannes…) reposent sur eux, leur présence, leurs excès et leur potentiel comique. Il faut attendre un moment avant de voir un peu plus que les deux premiers cités (Payet/Cohen) et enfin eux trois quand on entre à Budapest. Et c’est sans doute la vraie bonne idée du film, qui certes s’essouffle assez vite dans son outrance et ses répétitions, mais qui entre autre générosité, a la lucidité d’offrir un vrai rôle aux deux femmes (Belaïdi/Poisson : géniales toutes les deux, chacune dans leur registre), les deux femmes des « héros » au départ cantonnées dans une mécanique de faire-valoir. Ce sont elles qui vont redynamiser le film dans son dernier tiers. Je ne vais pas faire la fine bouche sur le reste (C’est souvent très, TRES lourd et gras, mais c’est le jeu) car j’ai beaucoup ri, parfois franchement, ce qui cette année, hormis avec Game night et Le grand bain, fut chose rare. Et le petit plus qui fait la « grande réussite » du truc (qui le rend regardable de bout en bout) à mes yeux, et de tout buddy movie, toute bromance, toute rom’com qui se respectent : les personnages m’ont plu, m’ont fait marrer, au moins un peu ici et là, chacun dans leur tempo, sans que j’en cherche un plus que l’autre. Le film est aussi une mine de personnages secondaires excentriques et réjouissants (dans les groupes d’EVG, l’équipe de la boite, mais aussi chez les farfelus autochtones hongrois) et ça c’est chouette. L’autre idée non moins judicieuse est d’avoir confié la réalisation à Xavier Gens, le gars lourd de Hitman ou Frontière(s), qui parvient dans la comédie avec Payet/Cohen/Poulpe  à trouver, assez curieusement, le ton et l’équilibre adéquats.


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