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Archives pour 26 février, 2019

Une femme disparaît (The Lady Vanishes) – Alfred Hitchcock – 1938

30. Une femme disparaît - The Lady Vanishes - Alfred Hitchcock - 1938Disappearance on the train.

   6.5   C’est l’un des tous derniers films britanniques d’Hitchcock avant son exil américain et il contient le germe de ses plus grandes réussites. La majeure partie de l’intrigue se déroule à bord d’un train mais avant cela, le film aura pris soin de présenter sa kyrielle de personnages au sein d’un petit village d’Europe centrale. C’est du pur théâtre de boulevard, mélangeant la comédie burlesque notamment avec les deux clients anglais impatients d’assister à leur match de cricket et la présence d’un maître d’hôtel extravagant, mais aussi la screwball comedy au moyen d’une rencontre entre deux opposés (Le couple Margaret Lockwood / Michael Redgrave pourrait être cousin du couple Katharine Hepburn / Cary Grant de L’impossible Monsieur Bébé, sorti la même année) qui vont bientôt faire équipe ensemble pour tenter de percer le mystère d’une disparition. Introduction un peu longue, un peu dispensable, mais pas inintéressante dans le processus qui vise à intégrer tout ce petit monde.

     Une scène pivot – Et une chute de pot de fleurs prétexte – va faire changer d’aiguillage au film qui va échanger ses ressorts comiques avec un climat d’étrangeté paranoïaque assez stimulant. Comme Vincent Lindon sera, soixante années plus tard, face à un entourage qui ne remarque pas qu’il s’est coupé la moustache qu’il arbore depuis toujours, Iris, qui se réveille d’une simple sieste cherche son amie, Miss Froy, que personne ne semble avoir vu, ni dans son compartiment, ni dans le wagon-bar. Si certains mentent, pour protéger un adultère ou pour ne pas rater le cricket, d’autres sont nettement plus suspects. Les discours contradictoires s’amoncellent. A ce petit jeu, soyons honnêtes, le film n’est pas tellement surprenant, on comprend rapidement chacun de ses ressorts. C’est alors que réapparaît Gilbert, l’homme rencontré à l’hôtel la veille au soir. Il était imbu et ingrat, il sera le nouveau compagnon de route d’Iris, le seul qui malgré de premiers doutes, envisage de la croire. C’est de cette alliance improvisée que le film titre tous ses meilleurs moments car le duo fonctionne merveilleusement bien.

     La dernière partie du film, qui outre de changer une nouvelle fois de genre, en basculant entièrement dans le film d’espionnage et le siège du train en pleine forêt montagneuse, est nettement plus faible, la faute à un étirement de son dispositif et à un refus de la brutalité, de la noirceur. Le film reste dans le registre comique et donc au moment de chaque coup de feu (et il y en a un paquet) chacun y va de son petit mot, sa petite vanne, c’est épuisant. Qu’importe, ce n’est pas ce que l’on retient. C’est la complicité entre Iris & Gilbert qui donne toute sa raison d’être au film. En un sens, Une femme disparait prépare La mort aux trousses et ce duo, celui que formeront Cary Grant / Eva Marie-Saint.

Maman j’ai encore raté l’avion (Home Alone 2, Lost in New York) – Chris Colombus – 1992

31. Maman j'ai encore raté l'avion - Home Alone 2, Lost in New York - Chris Colombus - 1992Un gamin dans la ville.

   5.5   Comédie de noël qui n’est qu’un copié collé du premier, mais j’y suis malgré tout assez attaché, puisque je l’ai beaucoup regardée quand j’étais gosse. Outre l’attendue séquence pièges, qui s’offre de façon autrement plus généreuse, le film a quelques idées intéressantes. Tout d’abord de délocaliser le terrain de jeu, en remplaçant la maison par New York. Ce genre de virage m’évoque deux autres suites de films, nettement plus folles, faites par deux cinéastes autrement plus talentueux que Chris Colombus : John McTiernan et Joe Dante. Le premier aussi troquait la verticalité de sa tour (Piège de cristal) pour l’horizontalité new-yorkaise (Une journée en enfer). Le second, qui prolongeait les aventures de ses gremlins en les faisant quitter l’horreur de Kingston Falls (la maison, en somme) pour l’excentricité de Manhattan. On ne va pas revenir sur ces quatre merveilles mais c’est là qu’on se rend compte que Chris Colombus n’est rien de plus qu’un honnête faiseur, déjà parce qu’il ne fait rien de New York, enfin pas grand-chose. D’autre part car il ne déplace pas les curseurs à fond, soit par manque de talent, soit par manque de liberté, mais j’imagine que c’est un peu les deux. Donc il y aura dix fois plus de pièges, mais pas dix fois plus de folie, mais tout juste un insert cartoon ici (quand Marvin se fait électrocuter, on y voit son squelette, youhou) et si, une super idée de running gag lorsque la famille de Kevin, en vacances à Miami, se retrouve à regarder La vie est belle dans une version espagnole – Tandis qu’il passait en version française dans le premier volet. C’est un peu rachitique. En fait, le film est trop comme le premier et à de rares occasions, le triture et le renverse (comme Die Hard III et Gremlins 2 le faisaient) pour être un vrai film à part entière. Mais bon, je le répète, j’y trouve mon compte (nostalgique) puisque j’ai découvert ça gamin.

Hérédité (Hereditary) – Ari Aster – 2018

37. Hérédité - Hereditary - Ari Aster - 2018The satanic host.

   6.0   Mon enthousiasme global est teinté d’une certaine amertume. En fait je ne suis pas loin de penser que la première heure (voire un peu plus) est une magnifique tuerie. J’étais pas bien – à propos ça faisait un moment que j’avais pas autant galéré à m’endormir après un film. Et c’est je crois parce que le film est fort sitôt qu’il est étrange, sitôt qu’il donne la sensation de ne pas savoir où il file, sitôt qu’il étire sa tragédie familiale sans pour autant user de ressorts ostentatoires. D’autant qu’il y a des idées de mise en scène un peu partout. On ne sait plus vraiment ce qui relève ou non du cauchemar. On ne distingue plus vraiment la frontière entre le réel et les maisons de poupées – La mère ayant la particularité de fabriquer, en version miniaturisée, des morceaux de sa vie. Et il faut reconnaître au film deux immenses qualités : D’abord l’interprétation de Toni Colette qu’on n’avait jamais vu si magnétique et capable de se déformer chacun de ses traits de visage, d’une scène à l’autre. Et bien entendu la musique hallucinante de Colin Stetson.

     Le problème c’est que le film se délite en voulant se donner une raison d’exister, en optant pour un virage outrageusement démoniaque. Ça devient un peu n’importe quoi, un catalogue de tous ce qu’on pourrait mettre dans un film d’épouvante, avec ces visions macabres standardisées par le cinéma horrifique hollywoodien, visant aussi bien le Rosemary’s baby, de Polanski que le Shining, de Stanley Kubrick, ou le Don’t look now, de Nicolas Roeg, sans jamais parvenir à leur arriver à la cheville. C’est vraiment dommage car tout le début – jusqu’au magnifique et cruel point d’orgue que constitue cette brutale séquence d’accident – est passionnant et très réussi, justement parce qu’il ne ressemble pas à grand-chose de ce qu’on connait, il prend le temps, instaure un malaise constant et s’extirpe du déroulement attendu. D’autant qu’il est rare de flipper autant, faut bien se l’avouer. Bref, ça reste un film à voir, pour les amateurs du genre, j’imagine.


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