Papy Clint fait de la (bonne) résistance.
7.0 C’est un beau film sur Clint Eastwood. Sur sa mélancolie, sur son humour, sur son vieux corps. Le voir déambuler au ralenti, un peu voûté, mais fringant malgré tout pour son vieil âge rend l’expérience très émouvante. C’est un beau film sur son visage aussi – Et en ce sens la couverture du dernier mensuel des Cahiers du cinéma a vu juste : La mule c’est beau sitôt qu’on y voit Clint – tant on se rend compte à quel point on pourrait le regarder, observer ses rides sans jamais se lasser. Le film est magnifique quand il pose sa caméra sur lui, entendre quand Clint pose la caméra sur lui, donc. Il l’est moins quand il s’agit de suivre la traque policière, franchement sans intérêt, enfin pas entièrement sans intérêt car cela permet d’obtenir deux scènes magnifiques entre Clint Eastwood et Bradley Cooper.
Donc forcément, si l’on y va pour les cartels ou pour le thriller c’est pas la peine, La mule c’est ni Narcos ni Breaking bad, hein. On pense deux secondes à ce dernier puisque l’action se déroule au Nouveau-Mexique et que la villa d’Andy Garcia ressemble fortement à celle d’Hector Salamanca, mais ça s’arrête là. La vraisemblance du milieu des Cartel n’intéresse pas tellement Eastwood. La mule m’a surtout marqué par sa légèreté, sa cocasserie – le film est souvent très drôle – alors que j’attendais un truc très sombre, testamentaire. Il est là le testament, oui – Sa propre fille y joue même le rôle de la fille de son personnage – on voit d’ailleurs pas comment Clint réapparaitra à l’écran après ça, mais il le joue sur une tonalité douce-amère plus inattendue/explicite que dans ses films précédents, il me semble. On sourit donc régulièrement et pourtant le mec te clou le temps d’une scène incroyable dans laquelle il filme la mort de façon aussi frontale et déchirante que dans Million dollar baby. Très beau film. Le mec a 88 ans, bordel.
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