Archives pour avril 2019

Green book – Peter Farrelly – 2019

38. Green book - Peter Farrelly - 2019« Inspired by a true friendship »

   8.5   C’est un grand film. Une sorte de classique instantané, à mes yeux. Un peu comme pouvait l’être un autre film oscarisé récemment, le superbe Spotlight, de Tom McCarthy ou le Promised land, de Gus Van Sant. S’il est difficile de les relier (Bobby & Peter / Gus) par leurs univers, ils sont de la même génération et auront offerts leurs meilleurs films en même temps, il y a de cela quinze ans : Deux en un / Terrain d’entente pour les uns, Elephant / Gerry pour l’autre. Ça aura pris plus longtemps à Peter pour faire son grand classique, il aura donc fallu qu’il se détache de son frère, mais le voici. Quelle merveille.

     On peut lire une accroche rare sur l’affiche car il est souvent question de « true story ». Ici c’est la « true friendship » qui est mise en avant. C’est magnifique. Et le film est en effet une belle histoire d’amitié en plus d’être un film sur le racisme. Pour moi il n’est pas si différent de Terrain d’entente et Deux en un. Un film sur l’amitié nécessite un beau duo. On se souvient de Jim Carrey & Jeff Daniels incarnant Lloyd & Harry dans Dumb & Dumber. On se souviendra, certes autrement, mais clairement de Mahershala Ali & Viggo Mortensen incarnant ici Don Shirley & Tony Lip. Forcément. Tant ils sont tous deux absolument magnifiques.

     C’est la première fois que j’allais voir un film oscarisé la veille. Autant dire que ce fut un coup de pouce salvateur puisque ma salle était pleine à craquer : Le film n’allait pourtant pas tarder à boucler sa cinquième de sortie en France. Quelques jours plus tôt j’avais vu Ulysse & Mona, dans la même salle, à la même heure, nous étions quatre. Enfin tout ça pour dire que malgré les lauriers j’étais très (agréablement) surpris par cette évidente réussite. Car si l’on excepte Mary à tout prix, en France les Farrelly n’ont jamais « casser » le box-office. A l’heure où j’écris, le film est d’ores et déjà leur deuxième plus gros succès. Et puis si on m’avait dit qu’un jour les Farrelly auraient un Oscar… C’est d’autant plus beau que Green book, bien qu’il coche les cases du film convoité par les Oscar, n’en reste pas moins un Farrelly. Il faut croire qu’il était temps pour Peter d’agir sans son frère.  

     Le récit nous plonge en 1962 dans une Amérique bien ségrégationniste. Le green book du titre c’est ce guide de voyage intitulé « The Negro Motorist Greenbook » qui recense les espaces (Restaurants, boutiques, hôtels, transports) dans lesquels les noirs pouvaient être accueillis à cette époque dans les Etats du sud. Tony Lip, un italo-américain virilo-beauf, videur de boite de nuit, recordman d’engloutissement de hamburgers et bon chauffeur à ses heures, se voit proposer la mission de conduire un musicien, deux mois durant à travers les Etats-Unis, en l’échange d’une somme suffisamment considérable pour que Lip et sa femme, dans le besoin, considèrent le deal. D’abord réticent à l’idée de conduire un pianiste noir, Lip finalement accepte.

     Les relations entre les deux hommes sont d’abord houleuses ou silencieuses. Au raffinement solitaire de Shirley s’oppose la grossière rudesse de Lip. Un monde (de préjugés) les sépare. Mais à mesure, ils s’écoutent, se rapprochent, se viennent en aide. C’est d’abord de simples détails, forcément traités sous l’angle de l’humour, ici une scène désopilante de poulet frit dans la voiture, plus tard la rédaction d’une lettre sur une aire de repos. Puis on comprend qu’à force de s’engouffrer dans l’Amérique profonde, le racisme sera lui de plus en plus imposant, culminant dans cette maison où l’on refuse à Shirley qu’il utilise les toilettes ni mange dans la salle de réception (où il va tenir son concert) avec ses compagnons de voyage, Lip bien entendu, mais aussi son violoncelliste et son contrebassiste. C’est toute l’absurdité de ce monde: Shirley est talentueux, la bourgeoisie se l’arrache, mais il n’est pas protégé pour autant.

     En apparence, Green book est un beau complément au Loving, de Jeff Nichols. En apparence seulement. Il y a moins de mélo et de retenue chez Farrelly. Mais ils ont en commun de beaucoup bouger. Dans Loving on s’installe, on part, on revient, on change d’Etat en permanence. Dans Green book on trace une route circulaire dans le Sud-américain, de l’Ohio à la Louisiane, en passant par l’Indiana, le Kentucky, l’Arkansas. C’est un road trip, un buddy-movie et une feel good drama, en gros. Et les trois films sont réussis. Et c’est évidemment son inversion des rôles sociaux qui lui donne une vraie raison d’exister.

     Et puis il y a Linda Cardellini, sublime. Pour moi elle sera toujours Lindsay de Freaks & Geeks, mais Peter Farrelly lui a écrit un personnage magnifique, bienveillant, d’autant plus beau que la toute dernière scène est pour elle : Une fin rêvée, une complicité sortie de nulle part, une lucidité providentielle. La fin m’a fait chialer. C’était carrément Sirk et Capra. Grand film. L’un des meilleurs Farrelly. Le genre de films dont je dirai dans dix ans que je le revoie chaque année.

Hippocrate – Saison 1 – Canal + – 2018

07. Hippocrate - Saison 1 - Canal + - 2018Les quatre cavaliers de la quarantaine.

   8.5   Parmi les trois films réalisés par Thomas Lilti à ce jour, Hippocrate est de loin son meilleur, à mon sens. A l’époque, je me souviens avoir pensé qu’il aurait fallu étirer ce récit, développer davantage ces personnages, ce lieu, cette temporalité si particulière, sur un format plus long encore qu’un simple long métrage. A moins que ce soit cette déformation provoquée par le génie d’Urgences, à savoir qu’une fiction hospitalière se doit d’être offerte sur un format sériel. Peut-être. Apparemment, Lilti lui-même n’était pas entièrement satisfait puisqu’il reprend peu ou prou certains éléments qui parcouraient le film : L’arrivée du jeune stagiaire, le lien de parenté entre un urgentiste et un interne, le médecin d’origine étrangère, le manque d’effectif, les erreurs médicales, les audiences disciplinaires. Et il les transpose dans ce nouvel univers, un autre hôpital avec de nouveaux interprètes, qui ne sera donc plus exploité sur 1h30 mais sur 8h. Huit épisodes qu’il a créés, co-écrits et dont il va choisir de tous les réaliser.

     Il lui est donc forcément possible de faire du gras, d’étoffer la kyrielle de personnages secondaires, de s’intéresser de plus près à de nombreux patients et bien entendu de suivre à parts quasi égales quatre personnages principaux : Alyson, Chloé, Hugo & Arben. Et là-dessus chaque épisode trouve des tas d’idées, concentre beaucoup autour d’une patiente suicidaire, mais aussi beaucoup autour du cœur de Chloé, mais aussi beaucoup autour des aléas sentimentaux d’Alyson, tout en livrant des images qui semblent appartenir à du vécu de la vie d’interne. Et surtout il faut un point d’ancrage, une idée qui sort de l’ordinaire, quelque chose de plus romanesque qu’un « simple » quotidien de médecine interne : Il prend la forme d’une quarantaine, suite à un problème sanitaire. Par précautions, les médecins du service sont en effet cloitrés dans un hôtel jusqu’à nouvel ordre, uniquement autorisés à donner des conseils et directives par téléphone. En leur absence, ce sont les internes et leurs stagiaires qui doivent maitriser la situation comme ils peuvent, souvent bien secondés par les infirmiers et infirmières plus expérimentés.

     C’est cette idée scénaristique qui crée une vraie urgence, sans mauvais jeu de mot. Ça fait tenir le récit, le groupe, la série sur pas grand-chose étant donné qu’on sait que tout peut « s’effondrer » à tout moment, si la quarantaine est levée. Par exemple, l’arrivée de médecins remplaçants au mi-temps participe de cette crainte d’effondrement. Ils comblent un manque autant qu’ils brisent ce semblant d’unité, qui tient sur rien puisque chacun de ces quatre personnages évolue en sursis dans cette bulle et même dans sa propre bulle : Alyson hésite à changer d’établissement pour son internat ; Chloé est menacée par sa santé fragile ; Hugo est beaucoup trop sous le regard et le contrôle de sa mère ; Arben appartient plutôt à l’étage des légistes. Et la série parviendra à relier ce que Lilti avait raté dans Première année, soient le naturalisme et le romanesque, le réel et la fiction. Sans trop en dévoiler, la fin est à l’image de cette saison toute entière, vraiment puissante. Bref, j’ai trouvé ça absolument génial, riche, émouvant, maitrisé. Je pourrais tout revoir illico.

Grâce à Dieu – François Ozon – 2019

20. Grâce à Dieu - François Ozon - 2019Gouttes d’eau sur affaire violente.

   8.0   Ce qui frappe d’emblée c’est l’acuité de cette sortie, son alignement avec l’actualité. Le procès du cardinal Barbarin devait rendre son verdict pile au moment de la sortie du film d’Ozon. Voilà qui lui permet de confondre encore plus la frontière entre le réel et la fiction, entre le récit de l’affaire Preynat et l’adaptation de cette histoire vraie. C’était en effet aussi étrange qu’inédit de voir, le lendemain de la découverte du film en salle, les informations titrer les aléas de ce procès tumultueux, qui se solda notamment par la démission du cardinal refusée par le pape. Il faut noter que le film ne fut pas épargné puisque sa sortie fut menacée pour atteinte de présomption d’innocence. Un recours heureusement rejeté.

     Mais avant d’être un film sur cette affaire, Grâce à dieu – qui tire son titre d’une célèbre phrase employée par le cardinal pour désigner lors d’une conférence de presse la prescription des faits – est surtout un film sur des victimes, leur souffrance qui se transforme en colère, leur solitude qui se mue en solidarité. Pour se faire, le récit donne la tribune et la parole à trois d’entre eux, choisit de les accompagner indépendamment, puis ensemble, de montrer comment chacun a vécu son drame et comment chacun va le surmonter, se battre pour faire ressortir la vérité et surtout la justice.

     C’est ce film-là qui s’avère puissant. Pas le film à charge contre le cardinal Barbarin ou le père Preynat ou le diocèse de Lyon, mais bien le combat de ces hommes, tous de classe sociale et de religion différente, de force et de volonté diverses, qui vont s’unir et créer La parole libérée, l’association qui leur permet d’intenter une action en justice. Melvil Poupaud, Denis Menochet et Swann Arlaud sont éblouissants. Et la mise en scène d’Ozon s’en remet entièrement à eux, se cale sur leurs personnalités si bien que chaque partie a sa respiration propre et le miracle c’est que la réunion de ces personnages se fait aussi le plus naturellement du monde du point de vue de la mise en scène. Ils sont ensemble, aucun ne compte plus qu’un autre.

     C’est un grand film engagé, documenté, très élaboré, dans la belle lignée du Spotlight, de Tom McCarthy qui traitait aussi d’une véritable affaire de suspicions d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique. Riche, ample, limpide et in fine très émouvant, notamment dans le regard que le film parvient à porter sur l’entourage de ces victimes, la femme de l’un, les parents ou la mère des autres. Malgré une imposante réserve quant à l’utilisation des flash-back à mon avis parfaitement superflus et grossiers, le dernier film d’Ozon est une merveille. Peut-être bien son meilleur.

The good place – Saisons 1 à 3 – NBC – 2016/2018

02. The good place - Saison 1 - NBC - 2016What the fork ?

   6.5   « À sa mort, Eleanor Shellstrop (Kristen Bell) se retrouve au Bon Endroit (The Good Place), là où seules les personnes exceptionnelles aux âmes pures arrivent, les autres étant envoyées au Mauvais Endroit. Chaque nouvel arrivant est logé dans une maison idéale, aménagée selon les goûts de l’arrivant, puis fait connaissance avec son âme sœur. Problème, Eleanor n’est pas vraiment une bonne personne et découvre qu’elle a été envoyée au Bon Endroit par erreur. » C’est le résumé proposé par Wikipedia et il est excellent. Il dit beaucoup tout en ne dévoilant rien. On peut ajouter qu’Eleanor fera bientôt la rencontre de personnes qui comme elle sont morts et ont atterri ici mais qui comme elle ne semblent pas tous le mériter. Elle fera aussi la rencontre de Michael (Ted Danson), l’architecte du quartier en question, mais aussi celle de Janet, un robot ayant la faculté de répondre à tout, et notamment celle de connaître la vie de chaque résident.

     Attendons la suite, mais en trois saisons et trente-neuf chapitres, The good place aura tenté beaucoup, bifurqué souvent, laissé sceptique, rendu euphorique, au point de faire penser d’un épisode à l’autre que tout ce foutoir est un peu trop hystérique et usant, avant qu’on y voit l’une des comédies les plus délirantes et stimulantes depuis longtemps ; Parfois ça se joue même au sein d’un chapitre, ça ne dure que vingt minutes mais le rythme est tel qu’on passe par toutes les humeurs. Pour bien faire il faudrait évaluer point par point l’évolution de la série, mais franchement ce serait dommage, elle va tellement loin, surprend et se réinvente constamment. Quand on croit que ça va tourner en rond, une nouvelle pirouette bouleverse la donne.

     Spoilons un peu : L’exemple le plus parlant intervient en tout début de deuxième saison. On vient d’apprendre en même temps que ses quatre personnages phares, Eleanor, Chidi, Tahani et Jason, que la « good place » où ils ont cru échouer est en réalité une « bad place » mais pas une « bad place » traditionnelle, puisque c’est un terrain d’essai pour son créateur, Michael, le directeur de cette « parcelle » qui souhaite innover et trouver un autre moyen de torturer ses invités promis à l’enfer à savoir les confronter à leur kriptonite au quotidien : L’égoïsme d’Eleanor, l’impossibilité à faire des choix pour Chidi, la fausse générosité de Tahani, la bêtise de Jason. Mais le cliffhanger de fin de saison les reboot. Michael a aussi ce pouvoir-là. Nos personnages avaient découvert son secret. Mais tout est à refaire. D’autant que Michael décide cette fois qu’ils évolueront loin les uns des autres, pour que ce fiasco ne se reproduise pas. Sauf qu’avant d’être redémarrée, Eleanor a réussi à glisser un papier (lui disant de rencontrer Chidi) dans la bouche de Janet (ce robot magnifique, neutre, qui va prendre une importance crescendo dans la série : Et l’actrice, je la découvre, est incroyable) afin de faire la liaison entre les démarrages 1 et 2. On pense alors que cette saison sera un miroir de la première, mais avec ce petit élément qui va tout changer. Le premier épisode nous donne raison et nous offre de nous intéresser à l’envers du décor soit à tous les acteurs embauchés par Michael (façon Truman show) pour faire croire à la véracité de ce scénario crée de toute pièce. Sauf que non : l’épisode suivant s’amusera à montrer des parcelles des 800 prochains reboot. Chaque fois l’idée de Michael est démasquée. Alors il finit par s’intéresser à eux plutôt que de vouloir les torturer. Dès lors, la série devient incontrôlable.

     La deuxième saison, justement, aura été plus délicate pour moi. C’était sans doute trop. Trop changeant, trop visible, trop tout. Un ras-le-bol s’est installé avant que nos compères débarquent chez Le Juge, campé par l’irrésistible Maya Rudolph (La mariée de Bridesmaids) avec deux chapitres (pour clore la saison) absolument géniaux, qui ont relancé tout l’intérêt que je portais à la série afin d’apprécier pleinement la troisième saison, dont je ne révèlerais rien sinon qu’elle jouera un peu dans un réel alternatif, un peu dans une réalité multidimensionnelle, un peu dans « le vide de Janet », un peu dans le service postal du Bon Endroit. C’est complètement dingue. Franchement je suis ravi d’avoir tenté l’aventure, c’est une série complètement folle. Je regarderai la saison suivante avec beaucoup de plaisir.

Paranoïa (Unsane) – Steven Soderbergh – 2018

03. Paranoïa - Unsane - Steven Soderbergh - 2018Effets hallucinogènes.

   6.0   Il est difficile de trouver une cohérence dans l’œuvre protéiforme de Steven Soderbergh. Et je n’ai pas tout vu, il enchaine le bougre. Capable de toucher à tous les genres, il va même jusqu’à offrir deux visages opposés d’un genre, exemple typique avec ses « comédies de braquages » puisque quand l’une envoie les paillettes l’autre est plus confidentielle, dans l’une on braque les trois plus grands casinos de Vegas, dans l’autre un circuit automobile de Caroline du Nord. Soderbergh peut aussi faire un biopic sur un pianiste de music-hall et un autre en deux parties sur un révolutionnaire ; une trilogie avec un paquet de stars mais aussi un moyen métrage pour le compte d’une production internationale ; un petit thriller mais aussi une machine à Oscar ; faire son Normae Rae avant de remaker Tarkovski. Sans oublier qu’il est aussi célèbre pour être le plus jeune palmé de Cannes avec Louis Malle. Ces derniers temps, il est plus indomptable encore, avait annoncé qu’il se retirait du cinéma, a pondu une superbe série en deux saisons, avant de revenir pour offrir deux films, aussi différents qu’ils sont passionnants : Le beau Logan lucky et maintenant celui-ci, Paranoia. Si l’on sent qu’il est surtout tourné pour la prouesse de son filmage à l’Iphone, c’est une pierre étrange supplémentaire dans cet édifice déconcertant. Petit film bricolé, certes, mais passionnant, qui critique les établissements psy et les sociétés d’assurance, comme pouvait déjà le faire Effets secondaires sur l’industrie pharmaceutique ; et qui se nourrit autant d’un Blair Witch – On y retrouve d’ailleurs l’un de ses acteurs pour un rôle bien flippant – que des found footage à la REC sans pour autant se laisser gagner par le found footage : L’IPhone n’intègre pas le récit, le film aurait pu être tourné autrement, c’est un choix pur, un choix comme l’était celui du Dogme pour Lars Von Trier à l’époque – On pense d’ailleurs à L’hôpital et ses fantômes, mais dans une image plus proche de celle de Breaking the waves. Un choix qui sied plutôt bien à l’univers anxiogène qui habite le film. Alors si ça fonctionne globalement, il y avait moyen d’épurer, je pense, notamment certaines futilités (les flics, la mère…) en fait on aurait gagné à ne pas sortir du point de vue de son héroïne, oublier le caractère omniscient du film, c’est là qu’on voit que Soderbergh ne maitrise pas vraiment le genre ou n’ose pas être radical, préfère les soubresauts de scénario et sa résolution au mystère et à l’impondérable. En tout cas il y a de belles idées et trouées, et parfois c’est fait avec rien, un filtre bleu oppressant dans une forêt, une vue infrarouge dans un coffre de voiture, une double scène géniale dans une cellule d’isolement. C’est souvent malin. Et Claire Foy est absolument magnétique. On note aussi une apparition brève de Matt Damon et une Juno Temple carrément méconnaissable, perso je ne l’ai pas reconnue. Je le sentais moyen, c’est en fait une assez bonne surprise.

The Story of Film, An Odyssey – Mark Cousins – More4 – 2011

03. The Story of Film, An Odyssey - Mark Cousins - More4 - 2011From birth to the future.

   6.0   Mark Cousins, irlandais critique de cinéma, entreprend avec The story of film : An odyssey, d’effectuer un voyage à travers 120 ans de cinéma, du Voyage dans la lune à Avatar, en passant par Griffith, Hitchcock, Bollywood, La nouvelle vague et Star Wars. Passer en revue des centaines de films, sur 15 heures de notules analytiques, d’anecdotes en tout genre, d’extraits de films et d’entretiens variés. C’est un travail colossal et passionnant. Ça donne envie de découvrir plein de films, d’en revoir autant.

     On pourra toujours contester l’initiative de creuser un auteur plutôt qu’un autre, c’est ma grosse gêne ici, je me trompe probablement mais j’ai l’impression qu’on s’intéresse avant tout aux filmographies de ceux qu’on écoute parler. Logique, bien entendu, mais je me demande s’il s’agit d’une obligation ou d’un long cheminement en amont. Cousins a-t-il pu faire témoigner ses auteurs préférés ou dit-il qu’ils sont ses préférés parce qu’ils témoignent ? Ainsi verra-t-on (et parlera-t-on) plutôt Samira Makhmalbaf que Jafar Panahi, Paul Schrader que William Friedkin, pour le dire grossièrement. On aura un dossier complet sur Roméo + Juliette… sans doute car Luhrmann fait partie des intervenants. Baz Luhrmann, quoi. Au secours !  

     On pourra toujours contester cet étrange montage qui insère des « images mortes » d’ici et là – filmées par Cousins lui-même – bref des images de remplissage entre des images de films et des entretiens, tout en considérant lors d’une humeur plus favorable que ces « temps morts » permettent de respirer, de digérer la somme d’informations et/ou d’émotions, de faciliter des transitions délicates : Le maître mot du projet restera de suivre la chronologie, tout en passant volontiers d’un continent à l’autre, d’un cinéma à l’autre, parfois même de revenir en arrière ou de sauter brièvement vers l’avenir pour comparer des plans, des méthodes etc.

     Si je suis ravi qu’on offre un grand chapitre à Satyajit Ray, un autre à Abbas Kiarostami, qu’on entende parler Claire Denis, qu’on me donne autant envie de (re)voir Dreyer, que Ozu et Fassbinder soient partout, que le cinéma asiatique soit autant analysé, je suis plus circonspect face aux absences de Louis Feuillade, Chantal Akerman, Jacques Tati, Hayao Miyazaki, à peine évoqués sinon pour rebondir sur d’autres auteurs. Mark Cousins n’est pas très cinéma français, apparemment : On n’entend jamais parler ni de Rohmer, ni de Rivette, ni de Guy Gilles, ni de Raymond Depardon, ni de Jacques Becker, ni de Luc Moullet.

     Chacun ses sensibilités, hein, évidemment, mais justement lorsqu’un projet revendique de tout visiter, il faut TOUT visiter. Voilà pourquoi je serais toujours plus sensible au Voyage à travers le cinéma, signé Bertrand Tavernier, car c’est surtout de lui qu’il cause, de sa propre relation avec le cinéma, de ses souvenirs, ce n’est jamais un cours magistral, ce que Story of film a tendance à vouloir être, à l’image du générique, qu’on retrouve donc à quinze reprises – Comme dans une série, les épisodes s’étirent sur une heure – et qui se gargarise un peu trop de sa géniale ambition : « An odyssey » déjà, tout est dit.

     Ces griefs mis de côté, tout ce qu’on y voit et entend est évidemment absolument passionnant, sitôt qu’on s’intéresse un peu à l’histoire du cinéma, sitôt qu’on soit curieux de voir et revoir tous les films qu’il charrie depuis plus d’un siècle. Et ludique, tant on peut régulièrement deviner où le voyage va nous emmener, rebondir.

     Et puis j’ai adoré un passage qui m’a beaucoup surpris. Vers la fin, on sent que Cousins est très méprisant envers le blockbuster et le numérique, il parle rapidement des films colossaux de Spielberg ou Cameron, mais sans les analyser vraiment, comme s’ils étaient uniquement destinés à vendre du popcorn et des figurines. C’est assez gerbant. Sur ce, il interview Claire Denis, qui après avoir parlé de ses films, en cite d’autres et annonce qu’elle aimerait être James Cameron, dans une autre vie. Car tous deux, dit-elle, qu’importe leur façon de l’appréhender, sont passionnés et guidés par le cinéma, c’est tout ce qui compte. Dès lors, c’est comme si elle avait influencé Cousins, comme si son documentaire (à charge) s’en trouvait changé, comme si le cinéma numérique trouvait grâce à ses yeux, pour le pire (Baz Luhrmann, donc) et le meilleur (Christopher Nolan, au pif). C’est très beau.

Fatale (Damage) – Louis Malle – 1992

07. Fatale - Damage - Louis Malle - 1992L’ange noir.

   6.0   C’est un film qui m’avait beaucoup marqué, quand j’étais adolescent. Au point que pendant longtemps, Binoche pour moi c’était Anna Barton, dans Fatale. Mais aussi parce que j’avais l’habitude de voir Jeremy Irons en Simon dans Une journée en enfer et que son rôle ici (Stephen Fleming, ministre marié qui plonge dans une relation aussi torride qu’elle est impardonnable, avec la petite amie de son fils) me fascinait justement parce qu’il était aux antipodes, même si en y réfléchissant il se fait dans l’un comme dans l’autre balader (Par un flic valeureux ou une femme fatale) par « une mouche dans le lait, un petit rouage qui grippe, un emmerdeur » pour citer John McClane, dans Piège de cristal. Enfin c’est plus subtil que dans mon souvenir sur ce point de vue, Anna est moins une femme fatale qu’une amoureuse franche, capable d’aimer follement mais avec toujours cette possibilité de tourner la page – mantra qu’elle s’impose depuis que son frère s’est suicidé par amour pour elle. Le film est moins subtil dès qu’il s’agit de tout surligner à renfort de séquences miroir, d’échos visuels, de paroles très écrites. Car ce suicide jadis répondait évidemment à une passion secrète. Dans ce canevas il n’est pas difficile de deviner la trame qui se construit en écho à celle du passé. On apprendra donc que Martyn, le fils de Stephen, ressemble beaucoup au frère d’Anna, comme si de lui attribuer une place de remplacent ne suffisait pas. Dans mon souvenir, le film se fermait sur Stephen, nu comme un ver, étreignant son fils qui venait de tomber les étages d’un immeuble londonien après avoir découvert sa promise dans les bras de son père – Plutôt avec son père dedans. Désolé. En fait il y a encore plein de choses derrière, dont un départ silencieux d’Anna, toute de noir vêtu arpentant la ville et l’avenir non sans chagrin, mais aussi une confrontation entre Stephen et sa femme, mère dévastée, d’une puissance inouïe : « Why didn’t you kill yourself ? ». Et puis un épilogue, qui se déroule on ne sait où, en forme de purgatoire, franchement plus discutable. Certes le film est beaucoup trop froid, même ses scènes de sexe sont froides, mais il y a toujours quelque chose « de sale dans le sage » qui continue de me séduire.

Panique à Needle Park (The Panic in Needle Park) – Jerry Schatzberg – 1971

02. Panique à Needle Park - The Panic in Needle Park - Jerry Schatzberg - 1971Fragile love in New York.

   6.0   C’est un beau film, cru, précis, sans ornements musicaux, nourri à la longue focale, ce qui en fait un objet bien loin d’autres films prenant la drogue comme décor, inutile de les citer. Celui qui s’en rapproche et qui je pense lui doit beaucoup c’est Mad love in New York, des frères Safdie. Mais en définitive je crois préférer le foisonnement créatif des Safdie, défauts compris, au réalisme brut et répétitif de Panique à Needle Park, qui certes s’embarrasse peu de romanesque, c’est bien, mais qui échoue aussi dans sa production de réel, avare qu’il peut être dans son style, son image. Il est rare qu’une scène dure. Il n’est pas si évident de se souvenir d’un lieu traversé tant chacun d’eux semblent respirer pareil et naviguer dans les mêmes teintes monochromes de rues tristes et appartements décatis. Les visages eux-mêmes sont un peu oubliés. Chez les Safdie il y a de la vie, de la chaleur, du mouvement. Dans Macadam cowboy et Permanent Vacation aussi, je les cite puisque j’ai pensé à eux, sans doute parce que ce sont aussi des films qui font glisser leurs personnages dans un New York désillusionné. Il y a une scène au mi-temps du film de Jerry Schatzberg emblématique et symptomatique de l’ensemble : C’est le premier shoot d’Helen. Le ton est plus indolent, naturel, silencieux, on entre dans son attirance et son désarroi. C’est un zombie par amour. Elle se shoote pour entrer dans le monde de Bobby. Mais au lieu de nous inviter à ce voyage, Schatzberg coupe, nous emmène dans la rue durant la scène suivante, où Bobby découvrira en observant le regard d’Helen qu’elle est passée de son côté. Le film n’est jamais assez radical. On pense parfois qu’il va l’être, mais il se dégonfle. C’est un beau film, malgré tout. Mais je suis un peu déçu, j’en attendais une montagne.

Code quantum (Quantum Leap) – Saisons 1&2 – NBC – 1989/1990

08. Code quantum - Quantum Leap - Saison 2 - NBC - 1990« Oh, boy ! »

   6.5   C’est l’une des séries fétiches de ma chère et tendre. Enfin, disons qu’elle a grandi avec : Il y a toujours un risque à revoir un film ou une série qui nous a accompagné durant notre enfance. Pour Code quantum cette revoyure se passe plutôt très bien pour elle. Moi je ne connaissais même pas de nom avant qu’elle m’en cause : Quand on croise Dean Stockwell dans un film, chacun tient sa référence, pour elle c’est Al, pour moi c’est Blue Velvet. Parmi nos nombreux différends culturels réparons au moins celui-là : J’aime beaucoup Code quantum. Quantum leap, le titre original, tellement plus représentatif. Là j’ai vu deux saisons et j’y prends beaucoup de plaisir, c’est attachant, intelligent, très chouette.

     On y suit le scientifique Sam Beckett, qui suite à une expérience temporelle se retrouve ballotté dans le temps, transmuté dans le corps d’autres personnes, en sautant d’époque en époque, avec chaque fois l’objectif de changer quelque chose pour sauter à nouveau dans le temps et dans un autre corps et qui sait peut-être revenir un jour dans le présent et dans son propre corps. Il est heureusement épaulé de Al, qui apparait sous la forme d’un hologramme et le guide, avec son humour et sa gouaille, d’autant qu’il est lui en contact avec Ziggy, l’ordinateur crée par Sam, qui lui vient parfois en aide durant ses quêtes, lui indique « ses sauvetages » à effectuer. Quoiqu’il en soit, ces personnages, on les adore très, très vite. Et tant mieux, puisque ce sont les seuls qu’on retrouve. C’est aussi la limite du show.

     La première saison permet une agréable entrée en piste. Le pilot, qui ferait un beau long-métrage, est une merveille : Sam est propulsé dans la peau d’un pilote de l’US Air Force, doit tenter de survivre en passant mach 3 avant de sauver sa femme d’un accouchement difficile.  L’écriture d’emblée est riche, passionnante, la reconstitution de cette base militaire, des vols dans les carlingues des avions de chasse absolument brillants. Il est frustrant de devoir sortir de ce monde, brutalement qui plus est, puisqu’ici et chaque fois que la mission sera accomplie ensuite Sam est aussitôt transmutée dans la suivante. Chaque épisode se clôt ainsi : On découvre quelques secondes du corps et de la situation dans lesquels Sam évoluera dans l’épisode suivant.

     En ce sens Code quantum est aussi une brillante réflexion théorique sur le matériau qu’est la fiction sérielle. Il ne cesse de s’étoffer, de recommencer et à défaut d’user de cliffhanger – puisque les récits sont toujours bouclés – il se permet de pouvoir traiter n’importe quelle histoire, époque, plonger dans une réalité historique – Le Watergate, la ségrégation, les répercussions du Vietnam ou plus légèrement faire la rencontre de Buddy Holly. Si le sujet de base peut sembler être un prétexte pour créer des chapitres indépendants – à la manière des séries anthologiques à la Black Mirror – et avoir l’infini des possibles à traiter en matière de scénario, c’est surtout un rêve (de créateur, d’acteur, de spectateur) qu’on réalise en affublant à notre héros une histoire nouvelle (et une enveloppe corporelle différente) à tous les coups.

     Mon gros problème avec Code quantum découle de cette originalité : Il est dépourvu de personnages secondaires, ou bien ils sont éphémères. Cette presque tabula rasa permanente m’empêche d’enchainer les épisodes, d’entrer dans l’univers et ne plus vouloir en sortir. Le moteur narratif d’une série, pour moi, ce sont les personnages. La série compense alors avec Sam et les corps qui l’accueillent. Il est certain que le désir des créateurs est d’élargir son éventail d’hôtes : mère de famille, indien, agent du FBI, ado attardé, secrétaire, animateur radio, rabbin, étudiant, avocat, afin de refléter à la fois la société américaine, et notamment son rôle dans l’Histoire, mais aussi et surtout d’exploiter un terrain très cinématographique, en revisitant tous les genres, les récits, au point d’être régulièrement des échos à de nombreux films.

Avengers, Infinity war – Joe & Anthony Russo – 2018

15. Avengers, Infinity war - Joe & Anthony Russo - 2018Le mur porteur de l’édifice.

   7.5   Plus je (re)vois les films de la MCU, plus je les réhabilite ou tout du moins cerne leur existence au sein de cette interminable entreprise qu’est « The Infinity Saga », qui une fois qu’elle sera bouclée, englobera donc vingt-trois films – tous sortis durant ces onze dernières années – qui parfois se seront recoupés outrageusement (Dans le beau Civil war, notamment), parfois plus discrètement, le temps d’insérer un nom, un visage, parfois seulement pour une scène intra ou post générique.

     Il y a peu de temps encore, je n’y éprouvais aucun intérêt, aucun désir de tout raccorder – D’autant que je ne connais pas l’univers des comics et que je découvre les films dans le désordre – au mieux un petit plaisir immédiat, indépendant – J’avais plutôt apprécié Iron Man, à l’époque. Black panther (vu en février cette année) changea un peu la donne. Mais Spiderman, Homecoming fut le premier vrai tournant. Ça remonte à pas si longtemps, c’était en décembre dernier. J’ai toujours apprécié ce personnage plus que les autres, et de le voir pris dans quelque chose de plus large, avec les Avengers, de relier son esprit geek avec leurs caractères à tous, son humour avec celui des autres, d’un coup ça me plaisait beaucoup. 

     Il me fallait toutefois revoir et un peu réhabiliter les deux premiers Avengers avant de plonger dans Infinity war. Depuis j’ai vu les très chouettes films sur Ant-Man et les nettement moins chouettes films sur Thor. Il faudrait que je boucle les aventures de Thor (Ragnarok) et que je revoie Les gardiens de la galaxie, que je poursuive l’aventure Captain America, que je découvre Captain Marvel. J’ai du pain sur la planche.

     Mais là je voulais voir Infinity war, c’était ma priorité. Sans doute car j’ai pensé que si ça me plaisait j’irai voir la seconde partie qui sort ce jour – Mon premier Marvel en salle. Allez je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai adoré. Avengers, Infinity war, troisième volet des films Avengers et dix-neuvième opus de la franchise a tué le game, mis la saga entière au tapis. Au point de donner raison d’exister aux précédents films – qui franchement parfois faisaient bien pitié – qui demandaient en réalité à converger vers lui, première partie d’un incroyable ( ?) bouquet final.

     Une ribambelle de super-héros réunis pour affronter un méchant hors pair, Thanos, qui leur vole la vedette puisqu’il est Le personnage fort de cet opus. Celui qui cristallisait toutes nos attentes tant il était teasé dans nombreux des films précédents. Teasing à la hauteur de l’impact qu’il laisse ici, puisqu’il est partout et réussit tout ce qu’il entreprend, SPOILER ON jusqu’à voler les pierres et réussir pleinement son entreprise de destruction dans un final d’une force et d’une cruauté terrible au point que l’on se demande comment il est possible que les studios aient laissé faire ça, de cette manière-là. Laissé tuer la moitié de l’humanité et donc par la force des choses la moitié de nos super-héros.

     D’aucuns diront qu’on va les revoir. Evidemment, mais qu’importe, l’image reste, le geste aussi, jusque dans la scène post générique, qui désintègre Nick Fury et Maria Hill mais demande d’ores et déjà à compter sur Captain Marvel. Les théories ont dû enfler de toute part depuis un an, j’imagine. Je m’en fiche un peu, à vrai dire, mais punaise j’en veux davantage, quoi. Car au-delà de cette fin c’est tout le film qui est d’une véritable noirceur narrative – malgré les toujours disséminés traits d’humour de la franchise – puisque Thanos gagne tout.

     Les Avengers eux-mêmes – alors qu’ils avaient déjà bien galéré à faire front ensemble face à Ultron – sont totalement désynchronisés, à, l’image de Steve Rogers et Tony Stark qui se font la gueule. Thor n’a plus de marteau, Captain America plus de bouclier, quant à Banner il ne parvient plus – Et n’y parviendra pas, enfin pas avant Endgame en tout cas – à faire venir Hulk. Le d’ores et déjà célèbre claquement de doigts final scelle ce fort climat de lose qui règne 2h40 durant. SPOILER OFF

     Et même au-delà de ça encore, le rythme et la mise en scène n’ont jamais été aussi brillants, point barre. Il y a une grande limpidité dans le passage d’une planète à une autre, déjà parce que chacune d’elles tient une vraie identité visuelle, mais aussi car le récit prend le temps de s’y implanter. Le montage est plus clair, plus posé. L’image ne fait pas mal aux yeux comme dans Thor, le monde des ténèbres.

     C’est un plaisir permanent, dans ses réjouissantes multiples retrouvailles du premier acte du film, comme durant les nombreux affrontements, en rupture avec l’héroïsme habituel. Le combat à New York entre Ebony Maw et Dr Strange avec celui qui déforme la matière et balance des blocs de béton partout et celui qui ouvre des portails dans tous les sens, est hyper impressionnant. La suite souffre un peu de ce superbe combat pour être honnête, mais le film se reprend vite, notamment grâce à Thanos mais aussi parce qu’on y croise Peter Dinklage en nain géant. Bref.

     Le choc est tel qu’il m’a décidé à entamer un marathon de rattrapages Marvel. Pour le meilleur et le pire, je le sais, mais qu’importe. Je l’ai déjà dit j’ai depuis beaucoup aimé Ant-Man et sa suite avec la Guêpe, pas trop Thor et encore moins celui qui suit. J’ai été impressionné par Civil war. J’essaie de me faire Ragnarok dans les heures à venir. Et je reparlerai de tout ça bientôt. Car finalement je le reçois un peu comme je reçois une série, c’est moins un épisode (en l’occurrence un film) en particulier que la vue d’ensemble que chacun génère qui m’intrigue.

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