Effroi blanc.
6.0 Andreï Kontchalovski aura eu une carrière très étrange. Difficile en effet de faire le lien entre ses premières fresques russes et Tango & Cash. Lui, le fils de l’écrivain Serguei Mikhalkov et frère du cinéaste Nikita Mikhalkov, qui aura entre autre écrit avec Tarkovski, c’est en utilisant un scénario de Kurosawa qu’il aura imprimé sa présence au sein du paysage hollywoodien. S’il se clôt sur une citation de Skakespeare, Runaway train n’a pourtant rien du parfait film d’auteur cherchant à faire les yeux doux aux festivals de renom. Il y a quelque chose de pourri dans ce film, qui ne cherche pas à être aimable, ne convoite ni les morceaux de bravoure, ni n’offre une place séductrice à ses acteurs. Magnifique casting pourtant : Jon Voight, Eric Roberts, Rebecca de Mornay. On dirait l’un de ceux que les thrillers des années 90 sauront nous concocter par la suite. Mais les personnages sont aussi disgracieux qu’antipathiques, du coup on s’y attache peu. L’ensemble est assez réussi, mais je suis un peu déçu. C’est vraiment le genre de film que j’aurais mieux fait de découvrir ado. La mise en scène n’est pas toujours très inspirée – à l’image de la séquence du tunnel et du pont, hyper mal fichue alors que tout y est pour te sortir un truc d’anthologie – c’est beaucoup trop cisaillé, il y avait mieux à faire du train et des lieux qu’il traverse je pense, et mieux à faire que ces incessants parallèles avec le centre d’aiguillage. J’aime beaucoup la fin, malgré tout, la séquence avec l’hélicoptère et surtout les dernières secondes avec ce serpent d’acier qui semble glisser entre glace et tempête dans un enfer blanc glaçant.
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