Publié 23 avril 2019
dans Antonio Margheriti
Témoin félin.
4.0 On sent dans le titre français qu’on a voulu un peu cibler les amateurs de gothique, beaucoup vanter la dimension érotique. Mensonger à mort puisqu’on ne verra pas plus qu’une Jane Birkin en nuisette et furtivement le sein de Doris Kunstmann – qu’on verra quatre ans plus tard en épanadiplose des Bronzés font du ski : Oui, Mme Schmidt c’est elle ! Le titre original (La mort dans les yeux du chat) joue lui davantage la carte du giallo, répondant forcément au Chat à neuf queues de Dario Argento. Et mine de rien, le film essaie d’être un peu tout ça. Le tueur au couteau, la caméra subjective lors des meurtres, l’enquête policière, le whodonit, tout cela nous oriente vers le giallo. Pourtant l’ambiance serait bien plus héritière d’un Edgar Allan Poe ou du gothique d’un Bava, surtout celui plus tardif de Lisa et le diable, La maison de l’exorcisme. Les diablesses s’amuse à multiplier les lieux (Un meurtre, un lieu différent, en gros, tant qu’on tourne autour du manoir) et à investir toutes les possibilités qu’offre cette bâtisse (Jardin, chambre, cave, salon…) tout en agrémentant chaque scène ou presque d’un bestiaire bien fourni : Un magnifique chat, évidemment, le témoin, mais aussi un singe (super méga cheap, d’ailleurs), des chauves-souris, des rats. Il y a de jolies saillies, des instants assez beaux, quand on évite les bavardages ou tout simplement quand on évite de raconter quoique ce soit. Car malheureusement le scénario (une sombre histoire d’héritage et de secrets de famille) est abscons, on ne comprend ni les motivations des personnages ni les relations entre chacun d’eux – d’autant qu’ils semblent se multiplier et font leur entrée dans le récit souvent très bizarrement. Mais le film est probablement charcuté. Par exemple, il y a une scène où le personnage partage son rêve mais le montage français nous prive de ce rêve, donc nous prive de la connivence qu’on pourrait entretenir avec elle en nous plaçant au même niveau que ceux qui l’écoutent. Enfin bref je ne pense pas que ce soit indispensable, sinon pour creuser la filmo de Margheriti et voir dans le même film (italien) Jane Birkin et Serge Gainsbourg. Moi c’est le premier de ses films que je voie, j’imagine / j’espère qu’il a fait mieux.
Publié 23 avril 2019
dans Anthony C. Ferrante
« Apocalypse my ass! »
2.0 J’essaie de comprendre, par simple curiosité masochiste. Comprendre pourquoi il existe déjà six films pour cette franchise, tous réalisés par le même gars, tous joués par les mêmes acteurs (Tara Reid d’American Pie, Ian Ziering de Beverly Hills, faut bien manger, je sais, mais bon) et comprendre ce qui les pousse à rempiler. Comprendre ce qui motive un scénariste dans l’idée saugrenue d’une requins-tornade; ce qui motive un réalisateur à filmer ça avec un budget riquiqui. Ça m’interpelle vraiment. Du coup j’ai même regardé le making off et les mecs prennent leur bousin très à cœur, je veux dire qu’ils parlent de technique, de lumière, de plans, de jeu d’acteur, c’est vraiment flippant quand on voit le résultat. Alors j’imagine que ça se vend comme on vend les produits dérivés des émissions de télé-réalité. En attendant, outre la nullité des effets spéciaux, il y a surtout des « acteurs » qui jouent n’importe comment, un montage fait à la tronçonneuse que même Jean-Marie Poiré trouverait indigent, et tout simplement aucun humour si ce n’est John Heard (Peter McAllister dans Maman j’ai raté l’avion) ne se séparant jamais de son tabouret porte-bonheur, si ce n’est des punchlines du style « Bien fait pour ta gueule sale putain de requin » et surtout aucun second degré, pas de discours méta (si ce n’est que le film semble piétiner Jaws un peu partout notamment lors d’un fameux « We’re gonna need a bigger chopper. ») bref pas grand-chose. On ne demande pas de la crédibilité mais juste des idées, des trucs un peu insolites quoi, c’est un peu comme devant Les anges de la télé-réalité (je cite ça au pif, hein) on leur demande pas de nous émouvoir mais faut au moins qu’ils soient profondément débiles sinon ça n’a pas grand sens. Je voulais au moins voir celui-là car il jouit d’une petite réputation de nanar culte, mais franchement à part si t’as trois grammes dans le sang, je ne vois pas trop ce qui peut faire marrer là-dedans. Allez hormis à la toute fin lorsque le héros est avalé par un requin puis lui tronçonne l’intérieur du ventre pour en sortir puis extirper sa nana qui venait aussi de se faire dévorer : Là oui, ça va tellement loin dans le nawak que c’est drôle. Dommage que ce soit si rarement drôle.