What the fork ?
6.5 « À sa mort, Eleanor Shellstrop (Kristen Bell) se retrouve au Bon Endroit (The Good Place), là où seules les personnes exceptionnelles aux âmes pures arrivent, les autres étant envoyées au Mauvais Endroit. Chaque nouvel arrivant est logé dans une maison idéale, aménagée selon les goûts de l’arrivant, puis fait connaissance avec son âme sœur. Problème, Eleanor n’est pas vraiment une bonne personne et découvre qu’elle a été envoyée au Bon Endroit par erreur. » C’est le résumé proposé par Wikipedia et il est excellent. Il dit beaucoup tout en ne dévoilant rien. On peut ajouter qu’Eleanor fera bientôt la rencontre de personnes qui comme elle sont morts et ont atterri ici mais qui comme elle ne semblent pas tous le mériter. Elle fera aussi la rencontre de Michael (Ted Danson), l’architecte du quartier en question, mais aussi celle de Janet, un robot ayant la faculté de répondre à tout, et notamment celle de connaître la vie de chaque résident.
Attendons la suite, mais en trois saisons et trente-neuf chapitres, The good place aura tenté beaucoup, bifurqué souvent, laissé sceptique, rendu euphorique, au point de faire penser d’un épisode à l’autre que tout ce foutoir est un peu trop hystérique et usant, avant qu’on y voit l’une des comédies les plus délirantes et stimulantes depuis longtemps ; Parfois ça se joue même au sein d’un chapitre, ça ne dure que vingt minutes mais le rythme est tel qu’on passe par toutes les humeurs. Pour bien faire il faudrait évaluer point par point l’évolution de la série, mais franchement ce serait dommage, elle va tellement loin, surprend et se réinvente constamment. Quand on croit que ça va tourner en rond, une nouvelle pirouette bouleverse la donne.
Spoilons un peu : L’exemple le plus parlant intervient en tout début de deuxième saison. On vient d’apprendre en même temps que ses quatre personnages phares, Eleanor, Chidi, Tahani et Jason, que la « good place » où ils ont cru échouer est en réalité une « bad place » mais pas une « bad place » traditionnelle, puisque c’est un terrain d’essai pour son créateur, Michael, le directeur de cette « parcelle » qui souhaite innover et trouver un autre moyen de torturer ses invités promis à l’enfer à savoir les confronter à leur kriptonite au quotidien : L’égoïsme d’Eleanor, l’impossibilité à faire des choix pour Chidi, la fausse générosité de Tahani, la bêtise de Jason. Mais le cliffhanger de fin de saison les reboot. Michael a aussi ce pouvoir-là. Nos personnages avaient découvert son secret. Mais tout est à refaire. D’autant que Michael décide cette fois qu’ils évolueront loin les uns des autres, pour que ce fiasco ne se reproduise pas. Sauf qu’avant d’être redémarrée, Eleanor a réussi à glisser un papier (lui disant de rencontrer Chidi) dans la bouche de Janet (ce robot magnifique, neutre, qui va prendre une importance crescendo dans la série : Et l’actrice, je la découvre, est incroyable) afin de faire la liaison entre les démarrages 1 et 2. On pense alors que cette saison sera un miroir de la première, mais avec ce petit élément qui va tout changer. Le premier épisode nous donne raison et nous offre de nous intéresser à l’envers du décor soit à tous les acteurs embauchés par Michael (façon Truman show) pour faire croire à la véracité de ce scénario crée de toute pièce. Sauf que non : l’épisode suivant s’amusera à montrer des parcelles des 800 prochains reboot. Chaque fois l’idée de Michael est démasquée. Alors il finit par s’intéresser à eux plutôt que de vouloir les torturer. Dès lors, la série devient incontrôlable.
La deuxième saison, justement, aura été plus délicate pour moi. C’était sans doute trop. Trop changeant, trop visible, trop tout. Un ras-le-bol s’est installé avant que nos compères débarquent chez Le Juge, campé par l’irrésistible Maya Rudolph (La mariée de Bridesmaids) avec deux chapitres (pour clore la saison) absolument géniaux, qui ont relancé tout l’intérêt que je portais à la série afin d’apprécier pleinement la troisième saison, dont je ne révèlerais rien sinon qu’elle jouera un peu dans un réel alternatif, un peu dans une réalité multidimensionnelle, un peu dans « le vide de Janet », un peu dans le service postal du Bon Endroit. C’est complètement dingue. Franchement je suis ravi d’avoir tenté l’aventure, c’est une série complètement folle. Je regarderai la saison suivante avec beaucoup de plaisir.
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