Archives pour avril 2019



La grande attaque du train d’or (The first great train robbery) – Michael Crichton – 1978

17. La grande attaque du train d'or - The first great train robbery - Michael Crichton - 1978Academic train.

   5.0   En voyant cette auto-adaptation on ne peut qu’être soulagé de voir Spielberg avoir pris les commandes de Jurassic Park, aussi écrit rappelons-le par Michael Crichton. Evidemment je ne remets pas en cause son travail en tant qu’écrivain – Ecrire Urgences, c’est respect, déjà – d’autant que la mécanique scénaristique ici est aussi riche qu’efficace, mais en tant que metteur en scène, jusqu’à preuve du contraire, c’est loin d’être ça.

     D’un film qui raconte le premier hold-up ferroviaire dans un train en marche j’attendais quelque chose de plus stimulant que ce truc impersonnel, dépourvu de grands instants, climax et belles accélérations. Au-delà du fait que ce soit relativement ennuyant – Ce qui est un peu gênant pour un film de braquage – le film, enfin essentiellement le début, est trop déséquilibré, trop laborieux, à l’image de l’humour qui l’irrigue, franchement lourdingue: On ne sait jamais s’il en fait trop ou pas assez, c’est très embarrassant. C’est donc dans un premier temps un bon scénario filmé, c’est tout. Plat, tristement plat.

     On attend beaucoup de la double scène centrale du vol de clés à la gare. La première, diurne, est ratée, ça va à cent à l’heure, ça ne fonctionne pas du tout. La seconde en revanche, nocturne, est bien exécutée, il y a une vraie tension. Qu’importe, le film s’est réveillé. Car lorsque le train est lancé, que Sean Connery se retrouve sur les toits des wagons, obligé d’en traverser une dizaine lorsqu’il part de sa couchette pour rejoindre le wagon du coffre, que Donald Sutherland se retrouve dans un cercueil avec un chat crevé, ça devient plutôt très chouette. Il fallait patienter, mais le film enfin, est plaisant. Et beau. Le tout numérique actuel aurait fait oublier – à trop l’accentuer – cette sensation de vitesse réaliste et de proximité avec le danger. Crichton capte bien cela. Pas de quoi se relever la nuit non plus.

Foix – Luc Moullet – 1994

29. Foix - Luc Moullet - 1994De la mauvaise foi pour une ville d’autrefois.

   7.0   Il s’agit donc de visiter la ville de Foix, préfecture de l’Ariège, qui serait, selon les termes de Luc Moullet, la ville la plus ringarde de France. Il entreprend de le démontrer en détournant les codes du film touristique : La voix off (pas la sienne, ça m’a beaucoup gêné même s’il faut lui reconnaître une neutralité réjouissante) sera triomphale mais les images la trahiront. Il y a deux vues aériennes, la première dévoile le château sur quoi repose l’essentiel du tourisme de Foix, la seconde montre que la maison de la culture (Un bâtiment immonde mais la voix off cite gaiement le nom de son inspiré architecte) est coincée entre la prison et le cimetière. Et tout semble ainsi à Foix – enfin selon les dires, joyeusement exagérés, de Moullet. Tout fonctionne n’importe comment, à l’image de ces bus scolaires qui créent un embouteillage digne d’un carrefour parisien, alors que la ville n’a pas dix mille habitants ; à l’image des lycéens qui doivent passer dans l’enceinte de l’hôpital pour rejoindre leur établissement scolaire. Tout se joue sur un mode satirique puisque les plans font défiler les images de la ville que la voix off commente trop joyeusement. Si Foix est effectivement un peu vieillotte il faut surtout dire que tout est guidé par la mauvaise foi et l’emphase, chères à Moullet. Ainsi se moquera-t-on d’une entrée d’immeuble impossible – qu’on me cite une ville où ça n’existe pas – voire d’un plan d’eau curieux ou d’un banc abimé. Le film se moque aussi de « l’harmonie affichée » entre l’ancien et le moderne, cadrant ici une enseigne Kodak devant le donjon du château, là un magasin Yves Rocher sous une façade décrépite. Mais finalement, ringarde ou pas, ça donne un peu envie de visiter Foix. C’est ce qui compte. En plus d’être, comme chacun des courts réalisés par Moullet, un beau document sur une époque : Si Moullet dit que Foix n’a pas changé entre le moment où il l’a visité en 1973 et celui où il l’a filmé en 1994, d’une c’est probablement exagéré, de deux elle est peut-être complètement différente aujourd’hui. A l’instar des hypermarchés de Toujours plus, c’est le Foix de 1994 qu’on immortalise ici.

Toujours plus – Luc Moullet – 1994

28. Toujours plus - Luc Moullet - 1994L’are de la consommation.

   5.0   Première fois que je suis déçu par Moullet. Enfin, déçu, c’est relatif. Disons que soit ça manque d’inspiration, soit c’est un problème d’équilibre, soit c’est simplement moi car les hypermarchés je ne trouve pas ça très intéressant ni très judicieux de s’y plonger / de s’en moquer. Mais peut-être que c’est moi, par gêne, car ça me touche plus directement que la religion des chiens ou les bouteilles de Coca Cola. Qu’importe, pour Moullet les hypermarchés sont les cathédrales des temps modernes, il faudrait visiter un hypermarché comme on visite une église dit-il. Auchan, Intermarché, Leclerc, Cora, Mammouth, Tang frères, Atac, tout y passe, on compare les logos, les slogans, les couleurs, les pancartes promotionnelles – Avec une nette préférence pour le Carrefour de Toulouse, ses vingt-quatre mille mètres carré et ses quatre-vingt-douze caisses que Moullet viendra immortaliser dans un impressionnant travelling. Quelques instants sur les rayons, leur longueur, leur hauteur, les têtes de gondoles et bien entendu les caddies, leurs jetons, leurs clés. C’est la satire d’un monde qui semble se gargariser de victimiser sa clientèle, tout en leur faisant croire qu’ils sont maîtres de leurs choix, ce qui provoque un constat on ne peut plus amer : Les enseignes vantent les mérites de la nature, de la culture mais rien ne va dans ce sens : Une rangée de livres est observée à travers un pneu. La musique dans les magasins semble aussi participer au pouvoir de séduction. Moullet regrette de n’avoir pu filmer les caisses automatiques des supermarchés qui désormais pullulent. C’est comme la religion du chien, quelque part, il existe la religion de l’hypermarché mêlé à la religion du toujours plus : plus grand, plus rapide, plus de choix, plus d’achats, plus absurde. Si ce Moullet me parle moins, il est toujours aussi éloquent, évidemment.

Triple frontière (Triple frontier) – J.C. Chandor – 2019

21. Triple frontière - Triple frontier - J.C. Chandor - 2019Le trésor de la Tres Fronteras.

   6.0   Si on le prend comme un film de Chandor c’est un peu raté et c’est donc son moins bon film. En revanche si on le prend comme le film à la production hyper chaotique (Né de Bigelow, puis passé de mains en mains, d’acteurs en acteurs, refusé de partout puis récupéré par Netflix, tout ça en l’espace de dix ans) et bien c’est vraiment pas mal. Disons que chaque partie est bien fichue mais un peu décevante. Surtout si l’on pense à Sorcerer en parallèle dont il est difficile de se défaire.

     Les trente premières minutes soit toute la présentation des cinq personnages, ces anciens frères d’armes, est assez laborieuse. Pas de grande fulgurance, et même si la partie Oscar Isaac est impressionnante et rappelle l’ouverture de Sicario, on peine à s’intéresser à l’un d’entre eux. C’est pas Sorcerer, quoi. Qui parvenait lui à rendre les siens charismatiques en quelques coups de crayon, quelques séquences fortes, brèves ou étirées. Si le film se réveille quand il entre dans la jungle colombienne, il faut attendre la scène du cambriolage, impressionnante, pour enfin retrouver du Bigelow et surtout – car c’est pour ça qu’on est là : Ce gars ayant réussi trois films et crescendo qui plus est – du J.C.Chandor, l’auteur de Margin Call, de All is lost, de A most violent year. Cette villa est chouette. Et même si l’idée du cartel planquant son butin ainsi semble passée de mode, le fric dans chaque centimètre de cloison ça claque !

     Il ne faut d’ailleurs pas voir Triple frontière comme un film réaliste sur les cartels – quand bien même il use d’une mécanique ultra réaliste à l’image de l’assaut initial – c’est un peu comme La mule, Clint Eastwood et J.C.Chandor sont davantage intéressés par leurs personnages et le voyage qui le(s) fera exister. Mais à la différence de l’un qui trouve de la mélancolie par le prisme de la légèreté et d’un humour irrésistible, l’autre préfère débusquer cette mélancolie dans l’âpreté et le désenchantement. En résulte probablement un film trop sérieux, on voudrait parfois qu’il s’inspire de Prédator, on lui demande pas non plus d’être récréatif façon Ocean’s eleven, mais simplement qu’il lâche un peu de lest. C’est dans l’action qui va révéler sa force : La scène du cambriolage, bien entendu, est très réussie, mais aussi celle de l’hélicoptère ou celle de l’attaque dans la montagne rocheuse.

     Dommage que le film ait la fâcheuse tendance à « retomber » après de jolies percées. Je pense que les intentions sont meilleures que le résultat, néanmoins y a un truc qui me plait, sans doute dans l’aspect forêt / neige / roche du survival de la seconde partie. Puis c’est à nouveau décevant à la toute fin. Mais bon je fais la fine bouche, c’est pas mal, surtout c’est un peu tout l’inverse de ce que laisse présager les affiches qui inondent les couloirs du métro, il y a une mélancolie et un désenchantement (que le film ne tient pas entièrement) qui fait par instants super plaisir.

Les étendues imaginaires (A Land Imagined) – Yeo Siew Hua – 2019

19. Les étendues imaginaires - A Land Imagined - Yeo Siew Hua - 2019Sous le sable, les insomnies.

   5.0   L’action du film nous plonge en plein Singapour, le jour dans un chantier d’aménagement du littoral aux crochets de travailleurs migrants, la nuit dans un cybercafé où ces derniers se rendent pour passer le temps quand ils ne parviennent pas à trouver le sommeil dans leurs logements précaires. Il y avait déjà beaucoup à filmer de ce monde-là, avant de faire bifurquer trop vite le film vers le film noir, en déplaçant le regard vers un policier enquêtant sur la disparition de l’un de ces ouvriers. L’idée est double puisqu’il s’agit en miroir de cet ouvrier, de perdre l’enquêteur dans les méandres d’une ville-monstre, qui se construit sur le sable qu’elle importe, avec les mains d’étrangers qui ne l’habiteront jamais, mais aussi de perdre le spectateur entre le film social et le film noir, le jour et la nuit, le réel et le virtuel, le rêve et le cauchemar. C’est une ambiance particulière, Singapour et Yeo Siew Hua parvient à capter quelque chose, une étrangeté solitaire, un dédale dans ces mers de sable, même s’il est un peu trop souvent conscient de sa petite virtuosité : Les étendues imaginaires n’offre rien de plus que cette sensation de perdition, finalement assez confortable, puisque ça reste trop étriqué et creux, à trop vouloir naviguer sur une dissonance formatée. Ceci étant c’est un premier film (Enfin le second, puisque l’auteur a semble-t-il réalisé un film expérimental avant) intéressant et plutôt prometteur.

La cabale des oursins – Luc Moullet – 1992

27. La cabale des oursins - Luc Moullet - 1992Passe montagne noire.

   8.0   En traversant les plaines du Nord pas de Calais par le train, Moullet fut intrigué par ces petites montagnes charbonneuses érigées au milieu des champs, sur des plateaux ou parfois non loin des villes. Il décida de s’y intéresser puis d’en faire le sujet de son film : Pourquoi un tel mépris pour les terrils en France ?

     Pourquoi ces collines articielles faites de résidus miniers ne font elle pas partie du patrimoine, au même titre que les pyramides d’Egypte ou les sommets alpins ? Parce que ce sont des créations involontaires de l’Homme ? Et pourquoi est-il interdit d’y grimper ? Pourquoi n’existe-t-il pas de chemins de randonnée pour les arpenter ?

     Cette « honte » du terril gêne beaucoup Moullet, qui ira les approcher, les filmer, les escalader mais aussi observer leurs particularités puisqu’aucun ne se ressemble. Certains sont coniques quand d’autres sont des trapèzes. Certains sont recouverts de flore, de forêts ou de curieuses fleurs luxuriantes, quand d’autres sont brutes de roche noire.

     Le titre n’est pas très parlant si l’on n’a pas vu le film. En fait, sur les cartes des reliefs, les terrils sont généralement représentés par d’étranges dessins circulaires ressemblant à des oursins. Et si les altitudes sont notées sur les cartes (celles des routes, des villages, des butes) les oursins, eux, n’ont pas de relief, alors que les plus imposants s’érigent à quatre-vingt mètres de hauteur. La cabale parce que tout ceci est forcément un complot : Les hommes ne veulent pas voir leurs œuvres résiduelles.

     Moullet au contraire est fasciné par ces terrils. Et il va nous transmettre cette fascination – Je veux dorénavant les voir, les arpenter à mon tour – au point qu’à mesure, le film en fasse presque des interventions divines. Son goût pour « les listes » pousse Moullet à compter le nombre de terrils qu’il rencontre et à choisir son préféré d’entre tous, en l’occurrence un tout petit terril dont il dit admirer « la sveltesse toute Mozartienne ».

     Il proposera même un petit jeu en nous demandant à observer deux images et choisir lequel est une roubine des Alpes, lequel est un terril du Nord. C’est tout Moullet. Mélanger le documentaire géologique avec l’interactivité ludique et l’humour méta-filmique : S’adresser par instants au spectateur de façon à ce que lui aussi fasse partie du voyage.

     Moullet raconte qu’il voulait rendre hommage au charbon et donc à son papa, qui confectionnait des vêtements pour les charbonniers. Et il termine avec l’espoir qu’un jour ces éminences grises seront les plus importants sites touristiques de France. Toujours le sens de la mesure. Néanmoins, quand on sait que certains sont devenus des pistes de ski artificielles, et quand on sait qu’une demande de placer les terrils en patrimoine de l’UNESCO est faite en 2010, on se dit que Moullet avait vingt ans d’avance.

Essai d’ouverture – Luc Moullet – 1988

25. Essai d'ouverture - Luc Moullet - 1988Les secrets du bouchon maudit.

   6.5   Tandis qu’il a plusieurs projets de longs qu’aucun producteur ne souhaite financer, Moullet tourne Essai d’ouverture peu après L’empire de Médor, dans la salle à manger du producteur. Les plans scrutent les gestes, rien que les gestes, pendant que la voix de Moullet en off commente ses actions, avec son ton aussi monotone que malicieux qu’on lui connait. Il s’agit de tenter d’ouvrir le bouchon en alu récalcitrant d’une bouteille de Coca Cola. Moullet se moque encore et toujours de l’absurdité de notre quotidien autant qu’il navigue dans l’autodérision : Dans la présentation il explique qu’il est apraxique donc qu’il lui est difficile de faire ses lacets ou dévisser un bouchon alors qu’il est tout à fait capable de faire rire des salles ou courir un marathon. Il dit que Spielberg aurait traité ce grand sujet de société (Moullet dit s’inspirer du Lutrin, le poème « héroïcomique » de Boileau) en cinq minutes tandis que lui aurait adoré faire un film épique de trois heures, si on lui avait donné l’autorisation. Sur ce que j’ai vu, je suis tenté d’y voir là le film d’aventures définitif de Moullet – autant qu’Une aventure de Billy the kid naviguait dans les eaux du western – bref c’est un peu son Indiana Jones à lui. La bouteille dans la casserole d’eau bouillante, ça marche mais le Coca n’est pas bon. Dans le congélateur ça fonctionne aussi mais ça fait des glaçons. Et finalement, après un essai avec une machine improbable – Je me demande si Moullet, finalement, n’est pas l’héritier de Charley Bowers – et nombreuses tentatives découvertes qu’il faut un élan et un excellent coup de poignet, puis réussites à la chaine, Moullet montre qu’il peut ouvrir trois bouteilles en même temps. L’aventurier a gagné. Happy end.

Les Indes galantes – Clément Cogitore – 2017

34. Les Indes galantes - Clément Cogitore - 2017Tous en scène.

   6.5   C’est une commande de l’Opéra de Paris, ça ne dure que cinq minutes mais ce mec, Clément Cogitore – nommé deux fois cette année aux César catégorie courts – raconte dix fois plus de trucs que Noé dans Climax, uniquement en observant une troupe de danseurs de Krump improviser façon battle sur Rameau. Les Indes galantes ici ose le paradoxe fulgurant : Les images semblent être volées par un caméraman spectateur parmi la foule en cercle, pourtant elles sont absolument démentes, ne tremblent pas mais se cognent, ne se font pas témoins de la transe mais s’en accommodent, dans une contagion sublime. Je pense sincèrement que Cogitore fait partie des futurs grands. J’avais des réserves sur Braguino mais le film me hante littéralement, à tel point que je l’ai acheté il y a quelques semaines. Je veux le revoir, Braguino. Et Les indes galantes c’est pareil. Vivre dedans. Voir, entendre, vivre cette danse à jamais.

Les petites mains – Rémi Allier – 2018

32. Les petites mains - Rémi Allier - 2018Jusqu’à la nausée.

   2.0   Un petit garçon d’un an et demi est dans le bureau de son père, directeur d’usine. Lors d’une manifestation des ouvriers pour la non-fermeture du site ( ?) l’un d’eux enlève l’enfant de son patron. Film sans aucun intérêt. Limite indécent pour ne pas dire obscène, tant ça ne repose que sur une caméra tremblante et ne fait que déplacer le regard, occulter le vrai problème. Alors très bien, la seconde partie se rattrape, éthiquement parlant, mais du coup ça ne raconte plus rien. Et puis non, merde, filmer une crise d’entreprise à travers les yeux d’un bambin ce n’est pas possible quoi ! Que ça coiffe Clément Cogitore aux Césars, et par deux fois (Les Indes galantes, Braguino) me laisse on ne peut plus circonspect.

Laissez-moi danser – Valérie Leroy – 2017

06. Laissez-moi danser - Valérie Leroy - 2017Pas si transparente.

   4.0   C’était aux César catégorie court-métrage alors j’y ai jeté un oeil par simple curiosité. C’est pas mal. Un peu programmatique, un peu lourd de sens car un peu trop film à sujet (la transidentité) et surtout ça joue sur un petit suspense trop fabriqué et corseté, pas vraiment intéressant, puisque c’est l’instant où tout se joue pour Mylène, cette femme de ménage qui va découvrir lorsque ses collègues lui célèbrent son anniversaire, que l’une d’elles connaît son intime secret. Il y avait ce ferry à filmer, mais l’auteur n’en fait rien. Braguino n’avait pas de souci à se faire. Au final j’aurais préféré qu’on récompense celui-ci plutôt que l’horrible Les petites mains.

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