Vole pas bien haut.
3.5 Après avoir donné un généreux coup de polish au cinéma de zombie dans Dernier train pour Busan, Yeong Sang-Ho s’attaque au film de super-héros. Projet ô combien exaltant, qui plus est dans la foulée de ma découverte curieusement enthousiasmante des films produits par le MCU. L’installation reste de bonne facture, intrigue autant qu’elle laisse circonspecte : Une jeune gérante d’un restaurant de poulet frit, abandonnée jadis par son père, voit sa maman mourir accidentellement lors d’émeutes provoquées par des manifestants appuyant violemment la volonté de fermeture de sa guinguette par une infâme entreprise immobilière (liée au gouvernement ? à la mafia ? Qu’importe) qui voudrait en faire un centre commercial. En parallèle, une météorite s’échoue et un homme – le père de la jeune femme – boit une eau de source contaminée et se voit dotés de pouvoirs psychokinésiques. C’est la mort qui les relie, mais c’est le soulèvement et les supers-pouvoirs qui vont les nouer difficilement d’abord, envers et contre-tout ensuite. Enième film familial, sur l’abandon et la quête de rédemption, Psychokinesis là-dessus ne se distingue en rien, sinon qu’il y a cette idée de super-héros anti-héros un peu insolite puisque c’est un papa paumé, qui veut seulement rétablir le lien avec sa fille. Mais ce n’est pas très bien exploité. Il faudra donc aller sur le terrain de l’action ? A peine davantage, malheureusement. Ici, contrairement au précédent film, le mariage des genres ne prend pas. Bien trop occupé à délivrer ses petits éclats visuels agrémentés d’une mécanique comique d’une lourdeur terrible – qui va même jusqu’à évoquer Hancock ou Deadpool – le film ennuie, s’enlise jusque dans un final absolument grotesque, en forme de petite réconciliation neuneu qui sort du chapeau. C’est sûr, j’attendrais beaucoup moins du prochain Yeong Sang-Ho, maintenant.