Sa majesté des louches.
3.0 Un enfant, plus blanc que blanc, débarque sur une plage perdue au milieu de nulle part, où habitent déjà douze enfants pas du tout en colère, mais mutiques et mystérieux. Sur cette ile, oubliée des adultes, oubliée du monde, la Sainte Vierge n’est que le vestige d’elle-même, statue décrépite qui semble avoir été rejeté par l’océan aussi violemment qu’il a rejeté ce corps de baleine : Tout converge vers ce gigantesque monstre marin échoué là entre le sable et le ciel. Difficile de ne pas songer aux Harmonies Werckmeister surtout lorsque ce treizième gamin, qui pourrait être la version enfantine du postier du film de Béla Tarr, l’approche et semble s’y refléter dans son œil. Ces drôles de limbes aux couleurs du ciel sont peut-être extirpés d’un rêve de la réalisatrice qui se complait dans une ambiance sensorielle et aqueuse au détriment d’un semblant de récit, mais se perd dans la pose, quelque chose de clinique, effacée, sans aucune envergure émotionnelle. Heureusement, quelques plans brillamment composés, retiennent l’attention.