Le cul de l’Amérique, prémisses.
6.0 C’était le seul opus des Captain America que j’avais déjà vu, quelques mois après sa sortie je crois. J’avais évidemment détesté. En fait c’est vachement bien. Déjà parce que c’est Joe Johnston aux commandes et qu’il imprime sa personnalité, on y retrouve nombreux de ses fétiches motifs : La machine à déformer la matière (Le Dr Zola est la version nazie de Wayne Szalinski, le gentil papa de Chérie j’ai rétréci les gosses), la rupture temporelle (Il y a du Jumanji, là-dedans), le loser héroïque et la comédie romantique. Mais aussi car c’est un beau récit de héros qui n’a d’abord rien d’un héros, la crevette de l’armée qu’on choisira de transformer en super soldat pour ses velléités courageuses et sacrificielles. Le film est passionnant aussi parce que la majorité de l’action se déroule en temps de seconde guerre mondiale – Ce qui restera inédit dans l’univers Marvel – et qu’il faut affronter un super vilain nazi tellement super vilain qu’il opère en marge des directives d’Hitler dont il était d’abord le bras droit. Evidemment tout est probablement dans les bouquins mais c’est une belle idée que Johnston exploite bien, d’autant qu’après avoir endossé les traits d’Hugo Weaving – visage à jamais associé à La Matrice – Crâne rouge devient physiquement une sorte de fusion entre Voldemort et Dark Maul. Bref, il est flippant. Dans mon souvenir le film masquait mal son ultra patriotisme, mais c’est plutôt le contraire, tant il n’est pas si tendre avec l’Amérique (Beaucoup moins que dans Iron man, par exemple) qui considère le spectacle de propagande comme le plus importants des fronts – C’est d’abord là qu’on envoie le nouveau Steve Rogers : Promouvoir les obligations de guerre lors de show ridicules où il devra jouer « Captain America ». Et puis je le disais, le film glisse souvent vers la romance – Comme c’est le cas dans chacun des films de Joe Johnston, c’est une constante dans son cinéma de grand romantique – jusque dans ce coup de fil quasi final entre Steve Rogers (avant le crash) et Peggy Carter – Et quand tu revoies ça en sortant d’Avengers Endgame, ça fonctionne à plein régime : « You know, I still don’t know how to dance ». Emouvant, forcément.