L’essaim de glaces.
6.0 Avant d’aller voir Crawl (qui sort ce jour), le dernier Aja produit par Raimi, dans lequel on retrouvera Kaya Scodelario & Barry Pepper – Autant dire que je le sens super bien – j’ai voulu redonner sa chance à Mirrors, qui m’avait beaucoup déçu à l’époque (quand je vouais un semi-culte à Aja dont je venais de découvrir Haute tension & La colline a des yeux) ou du moins m’apparaissait comme un produit correct, bien fait, bien ficelé, mais qui hormis deux ou trois scènes (enfin une seule, en l’occurrence) ne laiss(er)a pas de souvenir. Un peu dans la lignée de 2e sous-sol de Franck Kalhfoun (mais scénario d’Aja) sorti la même année.
J’ai bien fait, c’est nettement mieux que dans mon souvenir – à moins que ce soit parce que mes attentes d’Aja sont plus modérées dorénavant ? J’ai trouvé ça vraiment bien fichu : Aja se donne du mal à mettre en scène les miroirs, à en mettre partout sans que ce soit indigeste. Par ailleurs c’est le film qui peut réconcilier avec les jump scare. Il y en a partout mais ils sont vraiment puissants. Au rang desquels trône celui de la sœur dans la salle de bain, évidemment, en deux temps : Devant le miroir lorsque le reflet s’affranchit (glaçant) puis lors de l’atroce mise à mort dans le bain. Mais les autres, pour la plupart, notamment lors de la première ronde dans le Mayflower, filent tout autant la chair de poule. Difficile d’être serein pour aller se pieuter, après ça.
Globalement j’aime beaucoup la générosité d’Aja, et principalement dans ses finishs, toujours soignés, celui de Mirrors ne dérogeant bien entendu pas à la règle. Pourtant il me semble que le film perd un peu de sa force dans son bouquet final, qu’il ne trouve pas son équilibre, qu’il nous fait regretter ses ruptures de rythme : Le film est meilleur, en effet, sitôt qu’il dissémine ses pics de tension et ses visions terrifiantes. C’est finalement la brièveté qui lui sied le mieux, mais une brièveté de l’inattendu : On pourrait associer la scène de la salle de bain, ici, à celle de la caravane dans La colline a des yeux. Difficile de les oublier.
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