Calm like a bomb.
7.5 Etrange de découvrir un film tel que Matrix Reloaded plus de quinze ans après sa sortie, pour le moins mouvementée. Un film dont on pourrait grossièrement dire qu’il est tant détesté par le fan inconditionnel du premier Matrix, mais tant aimé par l’admirateur des Wachowski. N’étant pas suffisamment passionné par l’un et souvent gêné par la folie des autres, j’ai sans doute pris ce deuxième volet de la saga exactement comme je devais le prendre car j’ai littéralement adoré. Il me faudra le revoir et j’en crève déjà d’envie, mais en gros, pour moi, Reloaded est à Matrix ce que L’empire contre-attaque est à Star Wars : A la sombre pluralité du film d’Irwin Kechner répond l’exubérance dantesque de Reloaded, qui joue cette fois moins avec les aphorismes qu’avec les fulgurances visuelles. C’est la scène de l’hélicoptère du premier multiplié par dix, Reloaded. J’ai souvent pensé à T2, qu’il cite par ailleurs ouvertement, Smith copiant le T1000, la séquence de l’autoroute celle des égouts fluviaux. Mais on pourrait aussi le rapprocher du deuxième volet de Mad Max, j’imagine. Il a sa place dans le beau panier des suites qui déboitent. Et puis j’ai constamment l’impression que le film fait tout le contraire de ce que faisait le précédent – et c’est sans doute ce qui a tant dérangé – puisqu’il ne flatte jamais, au contraire, il finit par détruire ce en quoi on croyait. Aussi bien du point de vue du fond que de la forme, le film est complètement fou, tout le temps, indiscernable. Qu’il s’agisse de faire une hallucinante scène d’action sur une autoroute ou de jouer d’une étrange rencontre / discussion avec Le mérovingien, campé délicieusement par Lambert Wilson, le film est toujours sur la brèche, foutraque, toujours à la limite de basculer, là où le premier volet était un voyage complexe mais précis. C’est simple j’ai retrouvé ce qui m’avait tant plu dans la première saison de Sense8 : Une sensation de vertige et d’équilibre mêlés. Et du coup j’ai fait ce que je n’arrête pas de dire que je vais faire depuis deux ans : Me lancer dans la saison 2 – Je l’ai dévorée en trois jours : c’est immense. Je suis mûr, je vais retenter Speed racer. Et après je reverrai Reloaded. Purée mais rien que le soundtrack de Don Davis, quelle tuerie. Je me passe en boucle la séquence sur Mona Lisa Overdrive, là.