« Va pas falloir chômer si je ne veux pas encore y être au mois de juillet » Voilà, c’était écrit. Le 11 mai 2019. Et ça fait donc pile deux mois aujourd’hui que je me suis lancé dans cette imposante aventure. C’est trop, beaucoup trop. Plus jamais ! Plus jamais une liste aussi dense, en tout cas.
Je suis donc arrivé au bout. Péniblement. J’ai vu de belles choses, évidemment, mais il y avait surtout beaucoup trop de déchets pour accepter de faire uniquement ce voyage-là. Je suis donc allé voir quelques films de Cannes, Spiderman avec mon fiston, Blade Runner en copie restaurée, j’ai aussi découvert le cinéma de Férid Boughedir, entre autre.
Vers le milieu de ce périple je me suis même demandé si ça valait vraiment le coup. Et puis j’ai vu le film de Patrizio Guzman. Une merveille.
Pas de top, mais voici donc mon palmarès, commenté, cette fois :
* Prix d’interprétation féminine. Julia Jentsch, dans Sophie Scholl, les derniers jours. Hyper impressionné par cette interprétation impeccable, tout en retenue et subtilité. J’ai vu d’autres excellentes actrices, mais c’est elle que je retiens en priorité. *Prix d’interprétation masculine. Pilou Asbæk, dans Hijacking. Il me semble que le film, aussi passionnant et intelligent soit-il, lui doit beaucoup. Et puis c’est une surprise de taille, pour moi qui le supportait difficilement dans Game of thrones. *Prix du scénario. Fuocoammare, de Gianfanco Rosi. Le film est tellement beau qu’il mérite davantage, mais ce prix-là lui convient aussi dans la mesure où il mélange habilement le documentaire et la fiction. Mais c’est difficile de donner un prix du scénario, je trouve. Je ne sais jamais trop ce que ça veut dire, en fait. *Prix du jury. 2 years at sea, Ben Rivers. Fait de bric et de broc, ce portrait d’ermite m’a beaucoup marqué, par son atmosphère, sa richesse sonore, sa beauté plastique. Il méritait un prix. Pourquoi pas celui-là ? *Grand prix. Still the water, de Naomi Kawase. Il faut laisser décanter, le revoir un jour, mais pas impossible qu’il devienne mon film préféré de la réalisatrice de Shara et Suzaku. C’est dire le coup de cœur. *Prix de la mise en scène. Laszlo Nemes, pour With a little patience. Lav Diaz, pour Norte, la fin de l’histoire. Je ne peux pas choisir. Tout simplement parce que ce sont à mes yeux les plus belles réalisations de cette sélection. Mais aussi car il s’agit du film le plus court et du film le plus long. Ils doivent se partager ce prix, que je considère comme le plus important, après la palme, en fait. Palme. Le bouton de nacre, de Patrizio Guzman. Sans hésitation.