GoT bye.
7.5 Sans revenir en détail ni sur la saison ni sur les quolibets exagérés qu’elle a rencontrés – J’aurais dû écrire dessus après chaque épisode, lors des six lundis de diffusion – il me semble que malgré les apparents défauts (de précipitation, en gros) il y a pour moi globalement autant de satisfaction : Finir ce type de « fresque » reste un exercice périlleux et ne peut foncièrement pas plaire à tout le monde. Qui plus est dans le cas particulier ici d’une série s’appuyant sur des bouquins qu’elle a fini par devancer. Vu sous cet angle, le projet semble tellement casse-gueule qu’on ne peut que louer sa part de réussite.
Beaucoup de défauts, globalement, mais aussi de belles choses donc. Par exemple, « A Knight of Seven Kingdoms » l’épisode 2, véritable moment de pause et d’attente pure avant l’arrivée des marcheurs est exceptionnel : Le climat, la tension et la mélancolie (On commence à dire adieu à nos personnages) qu’il génère restera un haut fait de la saison et de la série tout court. Malgré quelques invraisemblances liées à une volonté d’offrir le spectacle au détriment du réalisme, « The bells », l’épisode 5, me semble aussi fort qu’irréprochable. Dommage que le dernier épisode soit si décevant et coupé en deux. Bran sur le trône ça me fait chier, quand même. Et les réunions finales manquent toutes de puissance et d’émotion, quand elles ne tombent pas dans une légèreté comique (c’est quasi du Kaamelott) franchement embarrassante.
En fait plus j’y réfléchis plus je trouve que les arcs narratifs féminins sont tous parfaitement bouclés. La folie (et inéluctablement la mort) de Daenerys, la résignation magnifique d’Arya (superbe scène avec Clegane) mais aussi « l’adoubement » de Brienne, la mort héroïque de Lyanna, ainsi que Sansa qui s’en sort avec un petit WinterfellExit tranquilou, pas discutable, ce qui permet à une Stalinienne sur deux de s’en tirer, finalement. Un peu déçu par la fin de Cersei qui aurait mérité de sortir autrement que sous les pierres de Port Réal même si c’est une fin shakespearienne logique, surtout dans les bras de Jaime. J’aurais aimé un autre sort à Jaime, par ailleurs, personnage sublime (mon préféré) en totale rédemption qui finit par revenir vers son premier amour, irrécupérable. Dommage.
Un épisode m’aura plus impressionné que les autres, évidemment. « The long night » et sa danse de dragons au clair de lune et cette capacité incroyable à jouer dans le noir sur tous les fronts. Je garde un souvenir mémorable de la charge des Dotrakis sur l’armée des morts. Militairement c’est sans doute pas hyper réaliste mais plastiquement (J’ai presque envie de dire « cinématographiquement ») c’est dément. Le silence de mort qui accompagne cette charge c’est à te coller des frissons. Le son est le grand personnage de cet épisode de 82 minutes. Et puis cette fin : Qui pouvait prétendre qu’on allait buter le roi de la nuit à cet instant-là ? Et par cette dague… Sans doute la plus grosse claque GoT depuis l’affrontement entre Oberyn et La Montagne.
Bref, c’est une belle voire très belle saison 8, à mes yeux, mais sans doute un peu trop inégale dans son ensemble. Il fallait étirer davantage je crois. D’ailleurs je retiens trois épisodes parfaits (2,3,5 de mémoire) quant au reste c’est soit beaucoup trop bâclé, soit pire avec quelques frissons de la honte (toutes les apparitions de Euron Greyjoy, personnage nullissime et mal écrit, doté d’une sortie à la hauteur de cette médiocrité) soit du service minimum. Mais bon c’est fini et quoiqu’il en soit on se souviendra de GoT.