Les destinées littéraires.
5.0 Qu’importe le genre, l’idée, le monde qu’il s’échine à peindre, il y a une musicalité dans le cinéma d’Assayas qui me parle systématiquement, même dans ses films les plus ratés et/ou ennuyeux. Ici c’est le cas, le film est trop bavard, trop étiré dans le vide : je me fiche de tout ce qui tourne autour du milieu de l’édition (des discussions sur la place de l’e-book, l’autofiction, la post-vérité), des rapports entre l’écrivain et son éditeur, pire des rapports croisés de l’un avec la femme de l’autre, mais il y a un certain débit dans le vaudeville qui me séduit, une interprétation qui se répond bien alors que sur le papier Binoche/Canet/Macaigne j’y croyais pas du tout.
Et surtout Doubles vies m’a ému grâce au personnage de Nora Hamzawi, notamment la toute fin. Bref le film je l’aurais vite oublié (comme j’avais très vite oublié Fin août, début septembre (1998) mais il me faudrait le revoir) mais c’est loin, très loin d’être la purge qu’on me vendait. Il y a de gros moments de gêne, c’est vrai – la scène où l’on parle de Juliette Binoche, entre autre – mais le film reste relativement bienveillant avec chacun de ses personnages et sur une note homogène ce qui l’éloigne fort heureusement de cet autre film mondain récent, aussi avec Binoche, qu’était Un beau soleil intérieur.
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