Passe-moi les croquettes.
3.5 La confrontation avec cette suite, en salle, part d’une étape malchanceuse puisqu’elle intervint après avoir raté, de très peu, la séance de Toy Story 4 qui en ce jour de pluie fit le plein lors d’une projection de 14h au Lido, de Royan, érigé depuis deux ans en simili-multiplex Pathe-like bref une usine familiale qui sent beaucoup trop le popcorn. A cet horaire, le quatrième volet de la saga Pixar n’était pas seul à faire salle comble : Le roi lion, Dora et C’est quoi cette mamie, aussi. On pouvait s’en aller la queue entre les jambes, nous sommes restés – Energie tranquille du mois d’août aidant, même dans la lose la plus totale – et nous sommes rabattus sur ce qui restait : Comme des bêtes 2 au détriment de Playmobil, le film. Voilà pour la genèse. C’était simplement pour dire qu’on n’avait pas vraiment choisi : Un médiocre lien mkv au retour de vacances nous aurait amplement suffit.
Au final, ça vaut quoi, Comme des bêtes 2, cette suite du sympathique autant qu’il est dispensable Comme des bêtes ? Difficile de le sauver autrement qu’en disant « Mon fils de sept ans riait de bon cœur à mes côtés » ou « c’est du cinéma fast-food, assumé, conscient de sa médiocrité et de (la médiocrité de) sa cible ». Autant le premier dynamitait rapidement son argument vente en faisant sortir les animaux domestiques dans un terrain de jeu plein de surprises : New York. Un peu façon Toy Story mais en (mille fois) moins bien, inventif, jubilatoire, tout ce qu’on voudra. Autant ici, difficile d’y détecter une once d’originalité tant tout, du simple petit rebondissement, à l’intrigue globale, en passant par les vannes et les références disséminées, sent le réchauffé. En fait, c’est simple, il suffit de voir l’équipe choisie pour les voix de la version française pour situer l’ambiance et la qualité du film : La bande à Fifi. Ils ont l’air sympathiques, je dis pas, mais depuis Babysitting, hilarant, dynamique et malin found footage dans l’air du temps, qu’ont-ils fait ? Des déclinaisons de cet humour lourdingue, un peu comme les films du Splendid après Le père noël est une ordure, en gros.
Bon je m’égare, mais en gros, Comme des bêtes 2 reprend pile poil cet univers régressif, couplé d’allusions à tout ce qui fonctionne dans la beauf-culture (films de super-héros, clips de raps, vidéos lolcats) pour faire une déclinaison animalière et animée de Babysitting, grosso merdo. Augmenté d’une inspiration Disney (Rox & Rouky / Cars) mal digéré notamment quand Max, le frêle Jack Russell se retrouve avec ses maitres à la campagne et rencontre le valeureux berger allemand Rico qui va le transformer en lui enseignant les vertus du courage, afin de lui permettre de revenir dans la storyline centrale : Une bête histoire de gérant de cirque machiavélique qui s’en prend à un pauvre bébé tigre, méchant qui est une sorte de déclinaison pure de Scar (les loups autour de lui remplacent les hyènes) voire de Pitch, des Cinq légendes.
Dans l’abondance de mini-saynètes beaucoup trop hystériques pour moi, la séquence de l’appartement des chats errants m’a relativement plu, les délires en cape du lapin blanc nettement moins, sans doute parce que je préfère le discret clin d’œil au grossier coup d’épaule, mais aussi parce que je suis moins Superman (Balancer le thème du film, en 2019, c’est chaud franchement) que Gremlins, et que cette petite vieille, quelque part, me rappelle un peu Mme Deagle. Le film préférant la saynète (l’esprit vidéos de zapping et autres bêtisiers) au récit, on fait pareil et on essaie de trouver des embryons de satisfactions esseulées ici et là. Ça passe, avec une énorme indulgence.