Déplaisir coupable ?
5.0 Je n’avais pas revu ce « classique hollywoodien » des années 90 depuis l’adolescence. A l’époque ça m’en touchait une sans faire bouger l’autre, je ne comprenais pas trop ce qu’on pouvait y trouver de plus qu’un polar moyen rehaussé d’un twist malin, un polar par ailleurs éventé sitôt que l’on en connaisse sa résolution. Tout le contraire d’un Seven, qui préserve, encore aujourd’hui, sa puissance au fil des visionnages. Déjà à l’époque je préférais Fincher à Singer. Avec une vue globale sur leur carrière respective, on peut humblement dire que je ne me suis pas trompé : Qui fait Bohemian Rhapsody, aujourd’hui ? Bref, je continue de penser que Singer est un très mauvais cinéaste, mais il peut dépanner. Ses X-men sont très réussis, mais curieusement, déjà, le meilleur ce n’est pas de lui – Le plus mauvais non plus, c’est vrai. Vingt ans ou presque plus tard, je pense exactement la même chose d’Usual suspects, malheureusement : C’est pas mal, mais c’est tout. Le film est très bizarre dans sa narration, trop volontairement foutraque, à l’époque ça devait être original mais aujourd’hui on ne voit plus qu’un truc mal fichu, un truc qui ne trouve jamais l’équilibre qui nous permettrait d’être embarqués avec ses personnages (franchement on se fiche absolument de tous) dans ses nombreux tiroirs et sa temporalité disloquée. Qu’importe les lieux (une prison, un parking, un bateau, un commissariat…) ça manque d’une ambiance forte, cohérente avec les soubresauts de ce récit malade. C’est un beau film de scénario – Christopher McQuarrie à la plume – donc déjà en 95 le problème c’était Bryan Singer.