La petite illusion.
6.0 Je n’avais jamais vu ce classique hollywoodien, mais l’avais sous le coude depuis un moment. Me fallait sans doute un poil plus de motivation que de savoir qu’à sa barre se tenait le John Sturges des Sept mercenaires, film que j’aime pourtant beaucoup ; que de voir le vivier de stars qu’il charrie et qui m’évoque des bons souvenirs lorsque j’ai vu ces films étant jeune (La tour infernale, en tête) et des beaucoup moins bons lorsque j’ai vu ces films sur le tard, à l’image d’Un pont trop loin. En somme, je le craignais un peu. Voilà pourquoi je retardais ce visionnage. C’est évidemment Once upon a time in Hollywood qui avança cette rencontre. Tarantino « brought me here » comme on dit. La grande évasion est un chouette film de prison. D’ailleurs, si le suspense y est parfaitement distillé et le dénouement assez inattendu, j’aime surtout la partie prison, sa façon de suivre un personnage puis un autre, ses running gag (notamment celui qui voit Steve McQueen retrouver systématiquement le trou) et le pic de l’évasion, la suite m’ennuie davantage, sans doute car il y a trop de décalage, trop de cruauté là où la prison jouait la carte de la camaraderie. Mais le film a ceci d’hybride qu’il s’inspire de l’évasion réelle du Stalag Luft III, à Sagan, un camp de prisonniers géré par l’armée allemande durant la seconde guerre, tout en proposant un divertissement très populaire. Voilà pourquoi il retombe clairement dans le fait divers quand il semblait plus libre au préalable : Les acteurs s’amusent mais il ne faut pas oublier de rendre hommage aux morts de cette folle fuite collective. Ah si j’ai un gros problème avec la musique aussi : C’est niveau La septième compagnie, franchement, ça démolit chaque séquence, ça me sortait du film en permanence. Vraiment dommage. Voilà, J’ai vu La grande évasion. Ni déception, ni découverte majeure. Je pense qu’il vaut mieux se le garder comme madeleine, si on peut.