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Archives pour 4 octobre, 2019

Ma meilleure amie, sa soeur et moi (Your sister’s sister) – Lynn Shelton – 2013

original-649317-786Riding for the feeling.

   7.5   Je voulais revenir sur un petit coup de cœur. Un grand « film minuscule » tourné en douze jours, sorti en catimini en 2013 (39 097 spectateurs en France, m’apprend Wikipédia. J’étais seul lors de ma séance, de mémoire, donc c’est raccord) devant lequel j’avais terminé en lambeaux, que j’ai revu quelques temps plus tard, chez moi, avec un plaisir intact.

     Je ne l’ai pas (re)revu depuis mais cet été, je suis tombé sur son remake français, Et ta sœur, de Marion Vernoux, avec Virginie Efira, Géraldine Nakache et Grégoire Ludig. Evidemment, je ne savais pas qu’il était son remake français jusqu’à ce que je tombe dessus. Je dis « tombe dessus » car je ne me suis pas installé devant, j’ai vite compris que le « calibre téléfilm France télévision » n’allait pas me convenir, malgré ma légère faiblesse-attirance concernant son plutôt chouette casting. Ça ne fonctionne pas, ça se voit très vite, c’est comme ça. Sans doute car le côté romcom indie de l’un ne s’injecte pas dans l’autre.

     Si dans mon souvenir, l’image n’est pas formidable – Et c’est dommage car il y a une forêt à filmer – le film est plutôt ingénieux dans sa mise en scène, puisqu’il varie les plans larges et moyens, les intérieurs et les extérieurs, évite l’aspect théâtral que le huis clos peut très vite provoquer. Il me semble pourtant que cette  « image sale » crée une intimité avec le spectateur – avec moi, en tout cas : C’est un film qu’on veut garder pour soi, en fait – qui me rappelle le Bergman de L’attente des femmes, ou de Scènes de la vie conjugale. J’ai le souvenir d’avoir navigué dans une atmosphère particulière, comme si j’écoutais un disque de Damien Jurado, de Bill Callahan. J’adore le climat automnal qui s’en dégage, même s’il est assez peu mis en valeur.

     Mais le film brille évidemment ailleurs, pour sa finesse d’écriture, la variation de ses plans, leur durée, ainsi que pour sa subtile triple interprétation. Tous trois sont extraordinaires, vraiment. Mais si ce trio est absolument parfait, je suis surtout définitivement tombé amoureux de Rosemarie DeWitt, déjà magnifique dans non moins sublime Promised land, de Gus Van Sant, sorti la même année.

     Concernant Lynn Shelton, réalisatrice et scénariste ici, je me suis rendu compte que je lui connaissais un autre film, Humpday, rigolo mais plutôt lourd. Je me souviens d’une esthétique plus ingrate qu’ici encore, avec une succession de gros plans tournés caméra à l’épaule. Bizarre d’aimer à ce point l’image dégueulasse. Dans celui-ci il y avait aussi des choses intéressantes dans l’écriture, c’est l’émotion qui ne suivait pas. Et le plus drôle dans tout ça c’est qu’Humpday avait déjà fait l’objet d’un remake français : Do not disturb, d’Yvan Attal, avec lui-même et François Cluzet. Je n’avais pas osé.

     Bref, Your sister’s sister est un bel antidote, un beau médicament comme je les affectionne.

    Je ne vais pas tarder à le revoir, tiens.

Le lieu du crime – André Téchiné – 1986

27. Le lieu du crime - André Téchiné - 1986L’innocent.

   5.0   Si on retire l’excellente photographie – signée Pascal Marti – dans laquelle baigne le film et par la même occasion les bords de la Garonne de ce village du sud-ouest, pas sûr qu’il ne reste grand-chose de ce Téchiné, qui ne brille ni par ses qualités scénaristiques, ni par son interprétation mais qui en revanche cumule toutes les tares habituelles de son cinéma, avec son petit théâtre désincarné et ses dialogues insupportablement préfabriqués. Mais voilà, toujours est-il qu’il y a des instants de grâce – comme souvent chez lui – par la force de la seule direction artistique, je pense notamment aux séquences sur les rivages du fleuve, dans ce café dancing avec ces guirlandes de lumières, mais aussi de façon plus discrète et domestique aux intérieurs : Les papiers peints, les toiles cirées, les tabliers à motifs. Le film transpire admirablement les années 80. Dommage que ces qualités soient diluées dans un récit peu passionnant et une sauce à la Téchiné qui chez moi ne prend jamais.

Malavita – Luc Besson – 2013

22. Malavita - Luc Besson - 2013Le grand vain.

   1.5   Ce genre de récit à la croisée de The american, de Corbijn ou de In bruges, de McDonagh (deux chouettes films) dans lequel pour se faire oublier, un tueur est protégé dans un environnement reculé qu’il ne connait pas (Les abruzzes dans l’un, la Belgique dans l’autre) peut donner de belles idées de comédie, ne serait-ce que dans l’utilisation de la langue, ou bien dans le fait de perdre les personnages dans un espace en particulier. L’absurdité attrayante de Malavita c’est justement de prendre Robert de Niro, Michelle Pfeiffer et « leurs enfants », famille de mafieux psychopathes new-yorkais, protégée par le FBI, échouer au fin fond de la Normandie, à Cholong-sur-Avre. L’idée serait séduisante avec un cinéaste français à la barre. Mais Besson n’est vraisemblablement ni cinéaste ni français, puisqu’il n’y a pas de cinéma là-dedans et encore moins la Normandie. La langue déjà : L’intégralité du film est parlé en anglais, hormis quelques bribes de français par-ci par-là aussitôt relayés par l’anglais par TOUS les personnages, autochtones compris, les commerçants, les gamins, les vieux. Ce qui veut dire qu’en Normandie tout le monde parle anglais couramment. Première nouvelle. Ça aurait pu servir de gag mais même pas, je crois sincèrement que Besson ne se pose pas la question ou bien il se dit que les gens qui iront voir sa merde le verront en VF alors à quoi bon. Quant au reste c’est simple, tout est filmé à l’américaine. Enfin plutôt n’importe comment, recouvert d’un filtre jaune pisse, accompagné de tout un tas de musiques qui ne collent jamais à ce que l’on voie et surtout c’est beaucoup trop prévisible et réchauffé pour éveiller un semblant d’intérêt. Non franchement, c’est de la grosse daube.


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