L’imposante présence du père.
4.5 Dix ans plus tard, avec la certitude que c’est un triste faux pas, pour ne pas dire que c’est complètement raté, bref que ça n’arrive pas à la cheville des trois autres, que c’est l’un des plus mauvais Spielberg, qu’on sait qu’il est possible de survivre à une explosion nucléaire en se cachant dans un frigo, qu’on continue de se demander ce qui pêche le plus, le casting ou l’écriture des personnages, qu’on a passé le cap de la plate déception, et bien finalement c’est plus si désagréable, ça se regarde même plutôt bien. Tout le début, les vingt premières minutes, dans le hangar puis jusque dans le désert en pleine ville-test, où l’on suit notre Indy ridé mais fringant, c’est assez passionnant, prometteur, bien fichu. Le gros problème c’est le syndrome King Kong, de Peter Jackson : Trop de chantilly sur le gâteau. Par exemple, la scène dans la jungle avec le fils qui se balance de branches en branches avec les singes, pour accoucher sur une scène de poursuite en bord de falaise tournée entièrement en CGI – et c’est laid tellement ça se voit – mais pourquoi ? La fin – dès qu’on met le pied dans le temple Inca et qu’on appuie sur le « bouton extraterrestres » – est même franchement ridicule sur ce point-là. Pour le reste, l’idée du père, du fils, du retour de Marion, tout ça c’est plutôt chouette. Un peu noyé dans la bouillie globale, mais plutôt chouette sitôt inséré dans le divertissement du dimanche soir. Il lui manque certainement de la spontanéité dans l’aventure, la magie et l’humour, ce que les trois autres parviennent à offrir pleinement. Là on sent que tout est très calculé, que le cœur n’y est donc plus vraiment mais c’est loin d’être la purge que beaucoup s’accordent à dire. Le simple fait que Spielberg fera en solo Tintin dans la foulée me conforte dans l’idée que le vrai problème d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, c’est la présence imposante de Lucas, celui par qui vient l’idée de faire un quatrième volet et qui rappelons-le, sort tout juste de l’écrasante prélogie Star Wars. Y a pas de hasard.
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