Jugeons-les « coupables ».
5.0 Deux enquêteurs militaires sont envoyés sur une base de l’US Marine Corps à Guantánamo pour élucider la mort d’un soldat après une mesure disciplinaire officieuse qui aurait mal tourné. Ils font face, au début, à un « mur de silence et d’obéissance » de la part des autorités militaires et des soldats en place là-bas. J’attendais peu de la réalisation de Rob Reiner, adaptant un projet d’Aaron Sorkin puisqu’il s’agit au préalable de la pièce de théâtre de ce dernier. A raison tant on s’aperçoit vite qu’elle s’efface au profit du génial cabotinage de son interprétation – Un casting assez parfait, qui convoque Tom Cruise, Demi Moore, Jack Nicholson, Kevin Bacon et Kiefer Sutherland. Incroyable de voir combien Des hommes d’honneur pourrait se dérouler entre quatre murs, dans trois pièces (ou plutôt sur trois plateaux) différentes : Un tribunal, un appartement de jeune avocat militaire et un bureau d’officier des marines. 95% du film se déroule là-dedans. L’enrobage est donc on ne peut plus classique, ne sort jamais des rangs, si j’ose dire, et l’on sent la quête d’Oscars des premiers et seconds rôles. Néanmoins, par une sorte de savoir-faire des studios hollywoodiens, le film a son petit charme, qui découle évidemment de ce parti pris : En tant que banal film de procès, il se suit, n’ennuie jamais, avec sa vocation de raconter la politique interne du corps des marines, cet espèce de code d’honneur que le film fait passer pour une absurdité – Le code rouge comme un resucée de bizutage universitaire. Si le film peut sembler dur envers l’armée américaine, il dit aussi que c’est un corps qui se juge de l’intérieur, sait faire son autocritique, donc qu’il sait trier ses orgueilleux dangereux de ses héros samaritains. Ça reste donc assez peu subversif in fine, pour le dire poliment.