Better forget Jesse.
5.5 Contrairement à l’excellence miraculeuse de la série Better Call Saul, voici un « spin off » plus attendu, complètement anecdotique mais plutôt soigné et efficace – car réalisé par Vince Gilligan lui-même – dans la lignée formelle et narrative de Breaking bad. Reste que ça ne fonctionne que si on a vu Breaking bad, autrement ce n’est pas sans intérêt, mais presque. Le film se situe pile après le final de la série, lorsque Jesse Pinkman s’échappe du carnage au repaire de Jack au volant de la Chevrolet El Camino de Todd – toujours incarné par un autre Jesse, Plemons, le blondinet qu’on a depuis vu dans Game night, Fargo S2, The master ou Black mirror S4, entre autre – qu’on va beaucoup revoir ici. En effet, le film va jusqu’à insérer, dans la fuite de Jesse (vers l’Alaska) après son évasion et la mort de Walter, des flashbacks visant à réintégrer certains personnages comme Mike, Todd, Jane ou bien évidemment Walt, dans une scène sans fonction – mais qui joue sur la corde nostalgique – sinon pour satisfaire l’aficionado qui désespère de le voir apparaître dans BCS. Ainsi que de nombreux personnages auparavant très secondaires, comme Skinny Pete & Badger, ou Ed Galbraith, incarné par le regretté Robert Forster. Non franchement c’est pas mal, c’est un joli cadeau en forme de petit prolongement, les miettes d’une retrouvaille avec une série qui aura marqué son temps, mais pas de quoi se relever la nuit : Gilligan sait construire des séquences, créer de la tension, surprendre sans trop jouer au petit malin, mais le format long métrage lui convient moins bien que le format série.