L’ange du bizarre.
6.5 Soit l’histoire d’un enfant de sept ans – Comment ne pas percevoir l’enfant Tim Burton lui-même ? – qui s’appelle Vincent Malloy mais qui rêve d’être Vincent Price, son acteur favori – qui officiera en tant que narrateur ici. Un enfant qu’une mère rigide punit, souhaite normaliser tandis que lui désire faire des films d’horreur, remplacer son chat par un monstre, transformer sa petite sœur en zombie, plonger sa tante dans la cire, bref avoir une vie comme les personnages des récits d’Edgar Allan Poe, son auteur préféré. C’est un beau film en noir et blanc, plein de trouées horrifiques, de secousses déconcertantes et trucages variés, dont l’esthétique gothique navigue entre l’expressionnisme allemand d’un Murnau, d’un Lang, avec des visions d’un Epstein. Très fort de charrier un imaginaire aussi crue, limpide et tant de promesses dans un essai de six petites minutes, qui s’achève sur la dernière phrase du Corbeau, le poème de Poe, jadis adapté à l’écran par Roger Corman, dans lequel jouait Vincent Price.
0 commentaire à “Vincent – Tim Burton – 1982”