Publié 19 novembre 2019
dans Claude Autant-Lara
L’horloger, l’avocat, l’étudiant et la belle.
4.5 Bien qu’il fût considéré par Truffaut comme étant le meilleur film de Claude Autant-Lara, En cas de malheur est un cinéma d’un autre temps qui devait déjà semblé d’un autre temps à l’époque de sa sortie en période de Nouvelle Vague tant ça ne fait que sonner comme un théâtre de boulevard. Autant-Lara adapte donc Simenon avec son classicisme terrifiant, sa lourdeur didactique, ses répliques caricaturales, et sa platitude formelle habituelle, en espérant que Bardot & Gabin feront le boulot. Mais curieusement (ou justement) on finit par faire le deuil d’un film aussi brulant que du Simenon (la base narrative peut largement faire un chef d’œuvre, franchement) et aussi puissant que du Clouzot – Bardot fera La Vérité, deux ans plus tard et comment dire, c’est autre chose – pour apprécier le joli cabotinage du duo. Ce n’est évidemment pas suffisant mais faute de grives…
Publié 19 novembre 2019
dans Philippe Garrel
Le vent de l’ennui.
3.0 Au moins, après ce truc, Garrel (qui n’a alors que dix-neuf ans) ne pouvait pas faire pire. C’est vraiment un essai pénible d’étudiant imbu. Il y a toutefois un sens singulier du cadre et de l’accompagnement des personnages. J’aime aussi les deux séquences très douces et longues entre Marie et sa maman. C’est tout. Quelques passerelles formelles, narratives, thématiques (la société malade, la jeunesse déphasée, l’ennui, la solitude, l’américanisation, la folie, la grossesse, le suicide…) et autobiographiques peuvent néanmoins être faites avec son cinéma à venir – Seul intérêt que moi j’y trouve et qui me fait croire que découvrir Garrel de façon chronologique, donc par Marie pour mémoire, peut s’avérer périlleux sinon rédhibitoire. Et à ceux qui l’ont fait et souffert, je leur dit « Accrochez-vous, la suite peut valoir le coup ! »