Do you copy ?
6.0 Mon intérêt pour cette série va déclinant – effet de surprise évaporé, sans doute – néanmoins je continue d’y retrouver parfois les bribes, certes un peu vaines, d’un plaisir nostalgico-régressif. Je retrouve cela notamment avec un duo, bientôt improvisé quatuor, en pleine tentative d’espionnage après avoir déchiffré un code russe. Une trajectoire qui s’inspire encore et toujours des Goonies – La trouvaille d’une carte au trésor – et qui se déploie très bien au contact de ces simples vendeurs de glaces. On sort du cadre bestial, horrifique pour tomber dans quelques chose de plus léger encore que la sauce habituelle Stranger things, qui a le mérite de mettre en avant deux nouveaux personnages, féminins, Robin & Erica, incarnées par Maya Hawke & Priah Ferguson, soient celle qui vend des glaces et sa plus fidèle cliente (la petite sœur de Lucas) qui les mange. Elle apporte autant de sang neuf que de jeunesse adéquate et naïve. Ceci étant, si cette saison fonctionne globalement moins bien, c’est aussi parce que son petit groupe, ce noyau formé par Dustin, Lucas, Mike & Will, a grandi. Perdu en fraicheur. C’est comme si Brand était moteur dans Les goonies, en somme. Non, il faut que ça reste des gamins, que ce soit eux qui gardent à la fois le pouvoir et la volonté candide. Sauf que ces gamins n’ont plus l’âge de Choco, Data & Mickey : C’est un peu moins efficace, disons. Ce qui en revanche est très intéressant et rehausse mon jugement, c’est que la série en a pleinement conscience. Ainsi, ses jeunes personnages tentent plusieurs fois de rejouer à Donjons & Dragons comme avant, mais ça ne fonctionne plus. Ils sont devenus des adolescents, avec d’autres aspirations, qui se nomment évidemment Eleven, Max et Suzie – Ce climax avec les chiffres de la constante de Planck que Dustin lui soutire en chantant Neverending story, c’est magnifique. Une belle transmission se joue dans le dernier épisode lorsqu’ils finissent par offrir leur jeu à la jeune Erica – qui aura espérons-le un rôle aussi déterminant à jouer dans la saison suivante – comme Bonnie supplantait Andy dans Toy Story 4 après qu’il lui ait transmis ses jouets. Il faut des petits pour convier les grands, c’est la base solide de Stranger things depuis le début : Gamins, ados, adultes réunis contre le monstre. Les charmes de la série s’amenuisent, certes, mais ça reste un idéal blockbuster estival.