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Archives pour novembre 2019



Pirates des Caraïbes, La Malédiction du Black Pearl (Pirates of the Caribbean, The curse of the Black Pearl) – Gore Verbinski – 2003

06. Pirates des Caraïbes, La Malédiction du Black Pearl - Pirates of the Caribbean, The curse of the Black Pearl - Gore verbinski - 2003Le manège désenchanté.

   3.5   Comme dirait Hubert Bonnisseur de La Bath : « Je n’arrive pas à aimer cela ». Je vois l’idée, l’efficacité du produit, l’aspect feu d’artifice qu’il offre généreusement, le pourquoi de son succès planétaire, bref, sa volonté de faire un divertissement parfait pour petits et grands. Mais dans les faits, ça ne prend pas – en tout cas pas sur moi : C’est trop hystérique, trop informe, trop grimaçant – Johnny Depp n’était pas encore complètement insupportable mais le film enclenche cela – et trop perverti par l’esprit Disney, lisse, sans audace.

     Alors oui, le spectacle maritime à renfort d’explosions et d’une figuration assez dantesque impressionne – Jerry Bruckheimer est à la production – mais il n’est pas secondé, ni par le récit (aucun intérêt) ni pas les personnages, tant on se fiche d’absolument tout le monde, Jack, Elizabeth & Will compris. Mon plus gros problème c’est la dimension ô combien quelconque de la réalisation, sans aucun relief, sans réelle virtuosité, sans double lecture. Pour avoir vu Vingt-mille lieues sous les mers dans la foulée, il me semble que Fleischer, aussi transparent soit-il sur ce projet, apporte un savoir-faire, une fraicheur qu’un cinéaste lambda n’aurait pas su apporter afin de canaliser la machine. Pirates des Caraïbes, aussi mouvementé soit-il, reste un film tristement plat. Devant lequel on s’ennuie tant on voit chaque rebondissement venir, tant on sait quand chaque scène va se terminer, au même titre que l’on peut prévoir chaque mini-gag, vanne ou grimace. C’est une attraction à Disneyland, rien de plus. Gore Verbinski n’est pas un auteur très intéressant quoiqu’il advienne, mais il me semble qu’il réussira (après les trois volets de Pirates des Caraïbes) quelque chose avec Rango, qu’il me faudrait revoir, ceci étant.

     En fait c’est un film de piraterie tout simple, qui n’a de semi-subversif que son personnage de capitaine Jack Sparrow, androgyne électron libre, alcoolique et farfelu, flibustier à l’allure dansante, aux dreadlocks dégueulasses et au mascara coulant. De là à en faire une icône post-moderne de pirate le plus cool de l’histoire du cinéma, le terme est fort. Il n’empêche qu’il relève à lui seul un genre (Le film de pirates) qui semblait enterré. C’est le pari de Disney que de trouver cet acolyte-énergumène pour tout vampiriser, aussi bien les autres personnages, le récit de piraterie que la mise en scène de Gore Verbinski, qui n’est, on l’imagine, qu’un pauvre exécutant sur ce projet. Bref c’est un joli manège, une belle mixture de bateau pirate et de train fantômes, prototype tout à fait prêt à prendre vie dans une attraction Disneyland.

     Pas sûr d’avoir le courage de regarder les opus suivants, d’autant que dans mon souvenir, ils (Les deuxième et troisième, pas vu ensuite) sont moins intéressants que celui-ci, perdent complètement la fraicheur qu’il dégage.

Orange is the new black – Saison 5 – Netflix – 2017

22. Orange is the new black - Saison 5 - Netflix - 2017« Full Bush, Half Snickers »

   4.5   Repousser le visionnage d’une saison et/ou la fin d’une série peut vouloir dire qu’on ne veut pas que ça se termine, que l’on souhaite trouver l’instant propice de la retrouvaille. Il m’arrive ça avec The wire : Je rêve de voir la dernière saison et dans le même temps, j’aime l’idée qu’il me reste toujours une partie de The wire à découvrir. Pour Orange is the new black, que je suivais assidument jusqu’à la diffusion de la quatrième saison, c’est autre chose. J’avais aimé cette saison mais déjà j’y ressentais un essoufflement et la crainte qu’elle ait trouvé son émouvant climax avec l’émeute générale et la mort de l’une de ses détenues phares.

     Trois ans plus tard, alors que la série vient de faire ses adieux après sept saisons, je me lance finalement dans cette retrouvaille tardive. Mais dès les premières minutes, je sens que moi, je suis passé à autre chose. Ce n’est pas le cas de la série, malheureusement, qui n’aura jamais été aussi paresseuse, suffisante, étirant les répercussions de cette émeute soit le siège de la prison par les détenues, sur une saison toute entière. Non, ce n’est pas une blague. Les quatre premiers épisodes vont jusqu’à se dérouler durant la toute première nuit. Si encore on utilisait à dessein cette temporalité resserrée, qu’il y transpirait une vraie sensation de chaos, mais ce n’est jamais le cas. Litchfield fait davantage office de cours de récréation qu’autre chose. Il parait que l’action de ces treize épisodes s’étale sur trois jours, mais on ne ressent jamais cela.

     La série continue de faire comme d’habitude, un épisode centré sur un personnage, où l’on continue de découvrir son passé au moyen de flashbacks, de façon à ce que ça résonne avec l’action du présent. Mais le problème c’est que la plupart de ces flashbacks n’ont aucun intérêt tout simplement parce qu’ils sont écrit par-dessus la jambe. Le cœur n’est plus dans ce qui faisait la force de la série à savoir le développement étoilé. Si encore on était ravi de retrouver Litchfield, mais non. Ca n’avance pas. On fait du surplace. On regarde ça d’un œil lointain, pour ne pas dire éteint et si l’on tient c’est en grande partie car on apprécie encore chacun de ces personnages, quand bien même ils n’aient, pour la plupart, plus grand-chose à raconter. Piper n’est plus que l’ombre d’elle-même – Mais quel intérêt de lui octroyer encore un flashback ? A contrario, Taystee est devenue le vrai personnage pivot, l’héroïne de la saison, ne serait-ce que pour sa colère, sa tristesse et ses prises de positions. C’est elle qui tient ici le visage de la révolte.

     Heureusement les deux derniers épisodes sont meilleurs, ils sauvent un peu les meubles. Mais c’est un peu tard. Bref, je ne m’étais pas trompé : La fin de la saison 4 marquait un vrai tournant, dramatique, créatif. Le reste ne serait plus que du remplissage – J’espère me tromper, évidemment et retrouver Litchfield en pleine forme. Je verrai les deux saisons restantes à l’occasion, mais bon, la série est clairement passé de « J’aime bien, mais ce n’est pas une priorité » à « Si vraiment y a rien d’autre à faire ». C’est triste.

Adieu, Jean Douchet.

76765487_10156976967492106_7189280069544574976_oTristesse.

     Je me souviendrai pour toujours de ces ciné-clubs à Enghien, autour de « Brigadoon », « L’arche russe » ou « Sauve qui peut la vie », qu’il animait avec passion, malgré son déjà grand âge.

     Il était l’un des plus importants passeurs de notre temps. Un amoureux de cinéma tel qu’on ne pouvait que l’être nous aussi.

     La dernière fois que j’ai pu l’écouter c’était pour « Le mépris ». J’y allais moins pour le film (que je connais par cœur) que pour l’entendre, lui, en parler. Il a tant nourri ma cinéphilie.

     Si sa santé le lui avait permis, il aurait animé, sur la saison 2019/2020, un cycle consacré à Bergman. J’aurais aimé l’entendre encore.

     C’est un mois de novembre difficile. Huit jours seulement après les douloureuses obsèques de mon grand-père, c’est Jean Douchet, un autre « grand-père », spirituel, qui s’en va.

     J’espère qu’ils se rencontreront de l’autre côté et qu’ils parleront cinéma, car mon grand-père aussi était un amoureux des films.

Crawl – Alexandre Aja – 2019

30. Crawl - Alexandre Aja - 2019La maison a des dents.

   5.5   Belle idée que de relier à la fois le survival et le film catastrophe, le huis clos et le film de crocodile. Je signe tout de suite, moi. Néanmoins, Aja est au petit trot, il pouvait nettement mieux faire. Comme compenser sa générosité générale par de purs éclats de sidération, par exemple. Ses crocodiles sont magnifiques, en plus, dommage de ne pas en profiter pleinement : Ça manque de scènes réellement marquantes. Comme à son habitude, Aja n’a pas son pareil pour emballer sa marchandise. Elle est certes de piètre qualité, ici, mais c’est encore l’emballage qui fait office de cache-misère. Un beau cache-misère – Beau tandis qu’on l’espérait magistral.

     Crawl se limite ainsi ou presque à deux personnages, une fille et son père, Kaya Scodelario & Barry Pepper (parfaits tous les deux), ainsi qu’à un lieu, une maison, en commençant par la cave pour terminer sur le toit. Cette verticalité reprend toute la problématique du film, qui reprend celle de Pluie d’enfer – digues qui éclatent comprises : Les pluies torrentielles inondent bientôt la ville entière. Je pense qu’on oubliera ce film – On l’oublie aussitôt en sortant de la salle, d’ailleurs – mais il a au moins le mérite de créer une ambiance, une tension avec trois fois rien, sans trop d’esbrouffe.

     J’aime bien Alexandre Aja mais si j’ai un vrai regret ici, c’est qu’il ne choisisse pas d’en faire un truc plus radical, purement viscéral. On sent qu’il n’ose pas. J’ai l’impression que de faire du personnage central une nageuse professionnelle le dédouane un peu trop des scènes improbables qui la voient nager pour échapper aux crocodiles. Ian Thorpe lui-même manquerait de jus. Ça manque d’inventivité. Comme le fait d’en faire une super-prédatrice, pourquoi ça découle de son tempérament habituel ? Il me manque cet état de mutation qui me plait beaucoup dans le survival. Néanmoins, Crawl est plutôt bien troussé pour un survival et carrément cool pour un film de crocodiles.

     Je me suis rendu compte d’un truc devant Crawl : En fait, je ne suis pas du tout familier des films de crocodiles, sous-genre à part entière – comme celui du requin – qui regroupe Lake placid, Le crocodile de la mort, Solitaire, Black water ou Killer crocodile. Et je n’ai vu aucun de ces films. Moi on me dit crocodile, on me dit cinéma, je pense Tabou, de Miguel Gomes. Ou Jumanji. Ou « Bon écoutez mon petit. Là j’viens de tuer un croco ».  Mais rien qui n’entre dans le genre, en fait. J’ai bien vu Megashark vs Crocosaurus, mais doit-on en parler ? Bref, difficile de juger Crawl à l’aune de son sous-genre, mais j’imagine qu’on a rarement vu de si beaux aligators.

Stranger things – Saison 3 – Netflix – 2019

20. Stranger things - Saison 3 - Netflix - 2019Do you copy ?

   6.0   Mon intérêt pour cette série va déclinant – effet de surprise évaporé, sans doute – néanmoins je continue d’y retrouver parfois les bribes, certes un peu vaines, d’un plaisir nostalgico-régressif. Je retrouve cela notamment avec un duo, bientôt improvisé quatuor, en pleine tentative d’espionnage après avoir déchiffré un code russe. Une trajectoire qui s’inspire encore et toujours des Goonies – La trouvaille d’une carte au trésor – et qui se déploie très bien au contact de ces simples vendeurs de glaces. On sort du cadre bestial, horrifique pour tomber dans quelques chose de plus léger encore que la sauce habituelle Stranger things, qui a le mérite de mettre en avant deux nouveaux personnages, féminins, Robin & Erica, incarnées par Maya Hawke & Priah Ferguson, soient celle qui vend des glaces et sa plus fidèle cliente (la petite sœur de Lucas) qui les mange. Elle apporte autant de sang neuf que de jeunesse adéquate et naïve. Ceci étant, si cette saison fonctionne globalement moins bien, c’est aussi parce que son petit groupe, ce noyau formé par Dustin, Lucas, Mike & Will, a grandi. Perdu en fraicheur. C’est comme si Brand était moteur dans Les goonies, en somme. Non, il faut que ça reste des gamins, que ce soit eux qui gardent à la fois le pouvoir et la volonté candide. Sauf que ces gamins n’ont plus l’âge de Choco, Data & Mickey : C’est un peu moins efficace, disons. Ce qui en revanche est très intéressant et rehausse mon jugement, c’est que la série en a pleinement conscience. Ainsi, ses jeunes personnages tentent plusieurs fois de rejouer à Donjons & Dragons comme avant, mais ça ne fonctionne plus. Ils sont devenus des adolescents, avec d’autres aspirations, qui se nomment évidemment Eleven, Max et Suzie – Ce climax avec les chiffres de la constante de Planck que Dustin lui soutire en chantant Neverending story, c’est magnifique. Une belle transmission se joue dans le dernier épisode lorsqu’ils finissent par offrir leur jeu à la jeune Erica – qui aura espérons-le un rôle aussi déterminant à jouer dans la saison suivante – comme Bonnie supplantait Andy dans Toy Story 4 après qu’il lui ait transmis ses jouets. Il faut des petits pour convier les grands, c’est la base solide de Stranger things depuis le début : Gamins, ados, adultes réunis contre le monstre. Les charmes de la série s’amenuisent, certes, mais ça reste un idéal blockbuster estival.

En cas de malheur – Claude Autant-Lara – 1958

Jean Gabin, Brigitte BardotL’horloger, l’avocat, l’étudiant et la belle.

   4.5   Bien qu’il fût considéré par Truffaut comme étant le meilleur film de Claude Autant-Lara, En cas de malheur est un cinéma d’un autre temps qui devait déjà semblé d’un autre temps à l’époque de sa sortie en période de Nouvelle Vague tant ça ne fait que sonner comme un théâtre de boulevard. Autant-Lara adapte donc Simenon avec son classicisme terrifiant, sa lourdeur didactique, ses répliques caricaturales, et sa platitude formelle habituelle, en espérant que Bardot & Gabin feront le boulot. Mais curieusement (ou justement) on finit par faire le deuil d’un film aussi brulant que du Simenon (la base narrative peut largement faire un chef d’œuvre, franchement) et aussi puissant que du Clouzot – Bardot fera La Vérité, deux ans plus tard et comment dire, c’est autre chose – pour apprécier le joli cabotinage du duo. Ce n’est évidemment pas suffisant mais faute de grives…

Marie pour mémoire – Philippe Garrel – 1968

10. Marie pour mémoire - Philippe Garrel - 1968Le vent de l’ennui.

   3.0   Au moins, après ce truc, Garrel (qui n’a alors que dix-neuf ans) ne pouvait pas faire pire. C’est vraiment un essai pénible d’étudiant imbu. Il y a toutefois un sens singulier du cadre et de l’accompagnement des personnages. J’aime aussi les deux séquences très douces et longues entre Marie et sa maman. C’est tout. Quelques passerelles formelles, narratives, thématiques (la société malade, la jeunesse déphasée, l’ennui, la solitude, l’américanisation, la folie, la grossesse, le suicide…) et autobiographiques peuvent néanmoins être faites avec son cinéma à venir – Seul intérêt que moi j’y trouve et qui me fait croire que découvrir Garrel de façon chronologique, donc par Marie pour mémoire, peut s’avérer périlleux sinon rédhibitoire. Et à ceux qui l’ont fait et souffert, je leur dit « Accrochez-vous, la suite peut valoir le coup ! »

Frankenweenie – Tim Burton – 1984

03. Frankenweenie - Tim Burton - 1984Sparky, la résurrection.

   7.0   Une bien belle découverte que celle de Frankenwinnie, version de 1984, là aussi, un film court, un essai (pour son auteur) dans le domaine de la prise de vues réelles, un superbe premier pas qui me conforte dans l’idée que Burton c’était mieux avant. Frankenwinnie est en quelque sorte son adaptation de Frankenstein, avec Victor, un petit garçon (Les amateurs de L’histoire sans fin reconnaitront Bastien) qui va réanimer son bull-terrier Sparky (mort renversé par une voiture) au moyen de l’électricité. Burton, qui travaille alors chez Disney, va faire un film loin de l’imagerie du studio, une sorte d’ovni de petit magicien gothique, à l’image de cette superbe introduction qui voit les parents (qui sont magnifiques et interprétés par Shelley Duvall et Daniel Stern, qui quatre ans auparavant jouaient respectivement dans deux de mes films préférés : Shining et Breaking away) qui applaudissent (« Mon fils est un nouvel Hitchcock », s’exclame son père) la projection du film amateur de leur fils, qui voit déjà son chien à l’interprétation d’un monstre. Burton filme en noir et blanc, avec une élégance terrifiante, l’univers froid des banlieues américaines – Le film préfigure déjà Edward aux mains d’argent – en séparant le monde des adultes et celui des enfants, afin de s’intéresser à ce garçon solitaire à l’imaginaire horrifique surdéveloppé, alter égo de son auteur, comme l’était Vincent un peu plus tôt. Je me pencherai ultérieurement sur la version long-métrage intégralement en stop motion que Burton en a tissé en 2012 même si d’une part, j’ai du mal à m’intéresser au cas Burton de l’après Ed Wood et d’autre part, je n’en vois pas trop l’intérêt, là, tout de suite d’autant que j’aime l’idée que ce Frankenwinnie pose les jalons des films-live de Burton à venir.

Vincent – Tim Burton – 1982

02. Vincent - Tim Burton - 1982L’ange du bizarre.

   6.5   Soit l’histoire d’un enfant de sept ans – Comment ne pas percevoir l’enfant Tim Burton lui-même ? – qui s’appelle Vincent Malloy mais qui rêve d’être Vincent Price, son acteur favori – qui officiera en tant que narrateur ici. Un enfant qu’une mère rigide punit, souhaite normaliser tandis que lui désire faire des films d’horreur, remplacer son chat par un monstre, transformer sa petite sœur en zombie, plonger sa tante dans la cire, bref avoir une vie comme les personnages des récits d’Edgar Allan Poe, son auteur préféré. C’est un beau film en noir et blanc, plein de trouées horrifiques, de secousses déconcertantes et trucages variés,  dont l’esthétique gothique navigue entre l’expressionnisme allemand d’un Murnau, d’un Lang, avec des visions d’un Epstein. Très fort de charrier un imaginaire aussi crue, limpide et tant de promesses dans un essai de six petites minutes, qui s’achève sur la dernière phrase du Corbeau, le poème de Poe, jadis adapté à l’écran par Roger Corman, dans lequel jouait Vincent Price.

Terminator, Dark fate – Tim Miller – 2019

19. Terminator, Dark fate - Tim Miller - 2019Allez, Hasta la vista, non ?

   4.5   Le simple fait qu’il s’ouvre sur la voix de Sarah racontant son rêve de fin du monde, comme elle se voyait jadis le raconter à Silberman dans une vidéo antérieure, place ce nouvel opus de la saga Terminator sur les traces de T2. Dans la foulée, la mère de celui qui a pour nous toujours symbolisé la résistance, raconte qu’elle a pu sauver ce 29 août 1997 des griffes de Skynet et du jugement dernier, mais qu’elle n’a pu (images à l’appui, elles sont assez perturbantes) sauver son fils, un an plus tard, tué brutalement au Guatemala par un autre T800.

     Quant à son sous-titre « Dark fate » il évoque largement le « No fate » gravé par Sarah sur une table en bois dans le désert mexicain. Il sera aussi question du Mexique ici, puisqu’on va rapidement comprendre qu’une certaine Dani, qui a l’instar de Sarah en 1984 ou de John en 1994 ne revête pas vraiment l’apparence d’une fille qui mérite d’être traquée ou protégée, sera le personnage central du film. Le Rev-9, nouveau modèle de Terminator sera chargé, lui, de la liquider. Quant à Grace, une humaine « augmentée » elle sera chargée de sa protection. Comme le T1000, le REV-9 est tout luisant quand il arrive dans sa bulle électrique au milieu des linges suspendus dans une résidence mexicaine. Comme Kyle, elle est éjectée du ciel chutant sur une route déserte sous un pont.

     Tout le film sera à l’image de ces apparitions et de son scénario ressassé : Il n’y aura aucune vraie surprise. Le peu de nouveauté se situe dans l’introduction (John Connor est mort) ou sur l’affiche : Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger feront tous deux partie du voyage. Et on prend plaisir à les retrouver car on a vraiment la sensation qu’ils évoluent dans la continuité de T2, enfin surtout Sarah Connor puisque le T800 est un autre T800 – avec cette idée forte qu’il est la déclinaison meurtrière de l’autre, qu’il a évolué comme l’autre aurait sans doute évolué, mais dans son inutilité et ses remords, avec un seul but, celui d’aider Sarah pour venger le fait qu’il ait tué son fils. C’est super intéressant, ça, d’avoir fait évoluer ce personnage sur le terrain de la culpabilité. Et d’autant plus beau que ça reprend la logique de Terminator 2, sur l’humanisation du robot.

     Il y a un problème majeur avec les scènes d’action. On a la sensation que le film mise tout sur la première course-poursuite, celle qui s’ouvre dans une usine et se ferme sur une bretelle d’autoroute, quand Grace et le Rev-9 s’affrontent pour la première fois. Cette longue séquence impressionne. Il y a du rythme, de la lisibilité, quelques marqueurs forts comme ce camion jaune, ces barres de fer, les yeux de Mackenzie Davis, le Rev-9 qui se dédouble. On sait que Sarah va venir à la rescousse, on le sent, mais on prend du plaisir malgré tout. Un plaisir qui peut rappeler celui du camion-grue dans Le soulèvement des machines, disons.

     A l’opposé de cette réussite somme toute relative, il y a la scène des avions cargo. Comment dire ? C’est affreux. C’est n’importe quoi, illisible, laid, indigeste, on ne comprend rien. Il n’y a plus d’enjeu puisqu’il n’y a plus de limite. Problème est que cette bataille d’avions (lol) sert d’introduction à l’affrontement final. Donc on a perdu le fil. On regarde ça de loin. Qu’importe les sacrifices pourvu que ça se termine et vite. C’était cool de voir Cameron revenir sur les rails de ce projet (puisqu’il en récupérait les droits) mais je pense très sincèrement que lui aussi s’en bat les reins, qu’il n’y a plus que les suites d’Avatar qui comptent à ses yeux. Il serait donc temps d’arrêter le massacre de cette franchise, non ? Sur un épisode moins pourri que le précédent, qui plus est (On se contente de ce qu’on a).

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